Chapitre 3 — Responsabilité des parents
La grande responsabilité qui repose sur les parents m’a été montrée. Ils ne doivent pas se laisser conduire par leurs enfants, mais être eux-mêmes des conducteurs. Mon attention a été attirée sur l’exemple d’Abraham. Ce patriarche fut fidèle dans la direction de sa famille. Ainsi, il inspira ses descendants, et Dieu s’en souvint.
Le cas d’Eli me fut ensuite rappelé. Il ne réprima pas les mauvais instincts de ses enfants qui devinrent si corrompus qu’ils entraînèrent Israël dans leur corruption. Quand Dieu fit connaître à Samuel leurs péchés et la lourde malédiction qui s’ensuivrait parce qu’Eli n’y mettait pas un frein, il dit que ni sacrifice ni offrande ne pourraient jamais suffire à la rémission de tels péchés. Quand Samuel l’avertit de la révélation du Seigneur, Eli se soumit, disant: “C’est l’Eternel, qu’il fasse ce qui lui semblera bon!” 1 Samuel 3:18. La malédiction ne tarda pas à s’accomplir. Les prêtres corrompus furent massacrés avec trente mille Israélites et l’ennemi s’empara de l’arche. Quand Eli entendit la nouvelle de la prise de l’arche, il tomba à la renverse et mourut. Tout cela fut le résultat de la mauvaise éducation des fils d’Eli. J’ai vu que si Dieu se donnait la peine de rappeler ainsi de tels faits, il prendrait garde à des faits analogues dans les derniers jours.
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Les parents doivent diriger leurs enfants, corriger leurs passions et leur apprendre à obéir; sinon Dieu anéantira ces enfants au jour de sa colère, tandis que les parents qui ont failli à leur tâche recevront le blâme justement encouru. Les serviteurs de Dieu, tout particulièrement, devraient se faire obéir de leurs enfants. J’ai vu qu’ils n’étaient pas en mesure de juger ou de décider des affaires de l’Eglise, s’ils ne pouvaient gouverner leur propre maison. Qu’ils mettent de l’ordre chez eux: ainsi leurs avis auront du poids dans l’Eglise et leur autorité s’affirmera.
Je vis aussi que si les visions n’ont pas été plus fréquentes depuis un certain temps, c’est qu’elles n’ont pas été appréciées à leur juste valeur par l’Eglise. Celle-ci a presque perdu sa spiritualité et sa foi; aussi les reproches et les avertissements ont-ils eu peu d’effet sur elle. Un bon nombre de ceux qui ont prétendu avoir foi dans ces avertissements n’y ont pas réellement pris garde.
Certaines personnes n’ont pas agi judicieusement. Lorsqu’elles ont parlé de leur foi et qu’on leur a demandé des preuves, elles ont cité une vision au lieu d’aller chercher leurs arguments dans la Bible. J’ai vu que cette façon de faire était inconséquente et portait préjudice à la vérité dans l’esprit des incroyants. Citer une vision à l’appui de ses dires ne sera d’aucun poids pour celui qui n’en a jamais été témoin et ne connaît rien de l’Esprit qui l’envoie. Il ne faut donc pas s’y référer en pareil cas.*
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Chapitre 4 — Le gardien de ton frère
Le 20 novembre 1855, tandis que j’étais en prière, l’Esprit du Seigneur s’empara soudain de moi avec puissance, et j’eus une vision.
Je vis que l’Esprit du Seigneur s’était retiré de l’Eglise. Les serviteurs de Dieu avaient placé une confiance exagérée dans la force de leurs arguments et ne s’étaient pas fermement reposés sur Dieu comme ils l’auraient dû. Or, la simple force de la vérité n’arrivera pas à émouvoir les âmes et à leur faire prendre position dans les rangs de l’Eglise du “reste”. Car la vérité est impopulaire. L’ange me dit: “Il faut que la vérité habite dans l’âme des serviteurs de Dieu. Ils doivent la recevoir resplendissante de gloire, la porter dans leur sein et la communiquer à leurs auditeurs avec un ardent enthousiasme.” Quelques personnes consciencieuses sont prêtes à se décider en voyant l’évidence; mais la plupart ne se laisseront pas émouvoir par la simple théorie de la vérité. Il faut qu’une puissance l’accompagne. Seul un témoignage vivant entraînera la conviction.
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L’ennemi s’occupe activement de ruiner les âmes. L’exaltation s’est glissée dans nos rangs. Il devrait y avoir davantage d’humilité. L’esprit d’indépendance est trop facilement toléré chez les messagers du Seigneur. Il faut qu’il soit laissé de côté et que les serviteurs de Dieu se rapprochent les uns des autres. On a trop pris l’habitude de dire: “Suis-je le gardien de mon frère?” Genèse 4:9. L’ange me déclara: “Oui, tu es le gardien de ton frère. Tu dois t’en occuper avec vigilance, t’intéresser à son bonheur, avoir des sentiments bons et aimants à son égard. Serrez vos rangs, serrez vos rangs!” Dieu a voulu que l’homme soit sincère et honnête, sans affectation, doux, humble et simple. C’est la règle du ciel: Dieu en a décidé ainsi. Mais l’homme, misérable et fragile, a choisi de suivre son propre chemin et se préoccupe avant tout de lui.
Je demandai à l’ange pourquoi la simplicité avait été bannie de l’Eglise et pourquoi l’orgueil et l’exaltation s’y étaient introduits. Je vis que c’était la raison pour laquelle nous avions été presque abandonnés aux mains de l’ennemi. L’ange me dit: “Regarde et tu verras que prévaut ce sentiment: Suis-je le gardien de mon frère?” L’ange dit encore: “Tu es le gardien de ton frère. La foi que tu professes exige de ta part renoncement et sacrifice, sinon tu ne seras pas digne de la vie éternelle; car elle t’a été acquise chèrement, par l’agonie, les souffrances et le sang du Fils de Dieu.”