Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p.255-258 Jour 063

Angoisse inexprimable

Nous ne pouvons avoir qu’une faible idée de l’inexprimable angoisse du Fils de Dieu à Gethsémané, au moment où il était séparé de son Père à cause du péché qu’il avait accepté de prendre sur lui. Il est devenu péché pour nous. L’impression d’être privé de l’amour de son Père torturait son âme à tel point qu’il prononça ces paroles: “Mon âme est triste jusqu’à la mort… S’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi!” Puis, dans une entière soumission à la volonté de Dieu, il ajouta: “Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.” Matthieu 26:38, 39.

Le Fils de Dieu défaillait, il était en agonie. Le Père lui envoya un ange pour le fortifier afin qu’il pût continuer sa route sanglante. Si les mortels avaient pu voir l’étonnement et la tristesse de l’armée céleste qui contemplait en silence le Père retirant de son Fils bien-aimé ses rayons de lumière, d’amour et de gloire, ils comprendraient mieux combien le péché est odieux. L’épée de la justice allait maintenant être brandie contre le Fils de Dieu. Il fut trahi par un baiser, livré aux mains de ses ennemis et entraîné jusqu’au prétoire où, après s’être moqués de lui, des hommes pécheurs devaient le condamner à mort. Le Prince de gloire fut “blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités”. Il supporta les insultes, les moqueries et les honteux traitements jusqu’à ce que son visage fût défiguré, “tant son aspect différait de celui des fils de l’homme”. Ésaïe 53:5; 52:14.

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Un amour incomprehensible

Qui peut comprendre l’amour qui nous fut alors témoigné? L’armée des anges contempla avec admiration et tristesse celui qui avait régné dans le ciel, porté la couronne de gloire et dont le front était maintenant couronné d’épines, victime sanglante de la rage d’une foule en furie que rendait folle la colère de Satan. Contemplons Jésus qui souffre patiemment. Sur sa tête, la couronne d’épines. Le sang coule de toutes ses blessures. C’est la conséquence du péché. Rien n’aurait pu amener le Christ à abandonner la gloire et la majesté célestes et à descendre dans un monde pécheur pour y être méprisé et rejeté par ceux qu’il venait sauver et pour mourir finalement sur une croix, rien sinon l’amour éternel, l’amour rédempteur, qui restera toujours un mystère. O cieux, soyez saisis d’étonnement! O terre, contemple l’oppresseur et l’opprimé! Une multitude entoure le Sauveur du monde. Les moqueries se mêlent aux blasphèmes. Son humble naissance et son humble vie sont commentées par des misérables sans cœur. Sa prétention d’être le Fils de Dieu est ridiculisée par les principaux sacrificateurs et les anciens; les plaisanteries vulgaires et insultantes passent de bouche en bouche. Satan a entièrement pris possession de tous les assistants. Il a commencé par le souverain sacrificateur et les anciens et les a remplis de frénésie religieuse. Ils sont poussés par le même esprit satanique que les individus les plus vils et les plus endurcis. Les sentiments de tous se rejoignent dans la corruption, depuis les prêtres hypocrites jusqu’à la foule dépravée. Le Christ, le précieux Fils de Dieu, est entraîné et ses épaules sont chargées de la croix. A chaque pas, le sang coule de ses blessures. Entouré par la foule de ses plus cruels ennemis et par des spectateurs insensibles, il est conduit jusqu’au lieu de la crucifixion. “Il a été maltraité et opprimé, et il n’a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent; il n’a point ouvert la bouche.” Ésaïe 53:7.

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Sur la croix

Les disciples attristés suivent à quelque distance, derrière la foule criminelle. On cloue Jésus à la croix et le voilà suspendu entre le ciel et la terre. Le cœur des disciples se consume d’angoisse en contemplant leur Maître bien-aimé qui souffre la mort d’un criminel. Tout près de la croix se trouvent les prêtres, bigots, aveugles et sans foi, et qui redoublent de moqueries. “Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix! Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient: Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croirons en lui. Il s’est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car il a dit: Je suis le Fils de Dieu.” Matthieu 27:40-43.

Jésus ne répondit pas un mot. Tandis que les clous étaient plantés dans ses mains et que des gouttes de sang jaillissaient de tous ses pores, voici que, des lèvres pâles et tremblantes de la victime innocente, s’échappe le murmure d’une prière: “Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font.” Luc 23:34. Le ciel tout entier avait les yeux fixés sur cette scène, pour contempler le glorieux Rédempteur d’un monde perdu qui supportait le châtiment à la place du transgresseur de la loi de Dieu. Jésus offrait son sang en rançon pour son peuple. Il satisfaisait aux justes* exigences de la loi divine. C’était là le moyen de mettre fin au péché et de vaincre une fois pour toutes Satan et son armée.

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Oh, y eut-il jamais une souffrance et une tristesse comparables à celles du Sauveur en croix! C’est le sentiment du déplaisir de Dieu qui lui rendit la coupe si amère. Ce ne fut pas la souffrance physique qui mit si tôt fin à la vie du Christ, mais le poids écrasant du péché du monde et le sentiment du courroux de son Père qui lui avait retiré sa gloire et sa présence. Aussi le désespoir accablait-il le Fils et fit-il jaillir ce cri d’angoisse: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” Matthieu 27:46.

Jésus était uni au Père au moment de la création. Lors de ses souffrances mortelles, les hommes, aveuglés et abusés, restèrent seuls insensibles. Les principaux sacrificateurs et les anciens outragèrent le Fils bien-aimé de Dieu sur le point d’expirer. Mais la nature inanimée montra sa sympathie envers le Créateur souffrant. La terre trembla, le soleil refusa d’éclairer la scène, les cieux se couvrirent. Les anges avaient contemplé le Calvaire, mais bientôt ce fut si horrible qu’ils se voilèrent la face. Le Christ se meurt! Le désespoir s’empare de lui. Le sourire du Père lui est retiré et les anges ne peuvent plus dissiper la tristesse de cette heure terrible. Ils s’étonnent que leur chef bien-aimé, le Roi du ciel, supporte le châtiment du transgresseur.

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Tatiana Patrasco

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