Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 311-314 Jour 077

Les reunions de Jésus

Jésus, le céleste Maître, ne s’est pas tenu à l’écart des enfants des hommes, mais, pour leur plus grand bien, il vint sur la terre afin que la pureté et la sainteté de sa vie fassent briller sur leur sentier la lumière qui leur montrerait le chemin du ciel. Le Rédempteur cherchait à rendre ses leçons claires et simples, afin que chacun les comprît. D’habitude, il s’adressait aux foules en plein air. Aucun édifice n’aurait d’ailleurs pu contenir les multitudes qui le suivaient. Mais c’est pour d’autres raisons qu’il choisissait les collines ou le rivage de la mer pour y enseigner. De là, il avait vue sur la campagne et pouvait se servir des scènes et des objets familiers à ses humbles auditeurs pour illustrer les vérités essentielles qu’il leur révélait. Les œuvres de Dieu telles qu’elles se voient dans la nature étaient intimement mêlées à son enseignement. Les oiseaux qui chantaient sans se soucier du lendemain, les fleurs qui resplendissaient de beauté dans la vallée, les nénuphars immaculés qui reposaient sur les eaux du lac, les arbres feuillus, les guérêts, les blés ondoyant sous la brise, les terrains incultes, l’arbre sans fruit, les collines éternelles, le murmure des ruisseaux, le soleil couchant qui embrasait et empourprait le ciel, tout cela servait d’illustrations à la vérité divine que Jésus voulait faire pénétrer dans le cœur de ses auditeurs. Le Maître mettait en relation les œuvres de Dieu dans le ciel et sur la terre avec les paroles de vie, afin que plus tard, lorsque les hommes s’émerveilleraient aux beautés de la nature, ils puissent retrouver dans leur mémoire les leçons qu’il voulait y graver.

Le Christ s’efforçait sans cesse de rendre son enseignement attrayant. Il savait aussi qu’une foule fatiguée et affamée ne pouvait retirer aucun bénéfice spirituel de ses exhortations; c’est pourquoi il n’oubliait pas les besoins du corps. A une certaine occasion, il opéra un miracle et nourrit cinq mille hommes rassemblés pour entendre les paroles de vie qui tombaient de ses lèvres. Jésus contemplait les environs tandis qu’il enseignait la vérité à la multitude. La scène était de nature à attirer les yeux et à éveiller l’admiration de ceux qui aiment la beauté. Il pouvait ainsi exalter la sagesse de Dieu manifestée dans la création et, par la contemplation de la nature, élever les esprits jusqu’à Dieu.

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Ainsi, la campagne, les arbres, les oiseaux, les fleurs, les collines, le lac et le ciel majestueux s’associaient dans les esprits aux vérités sacrées. Après l’ascension du Christ, la contemplation de la nature devait rappeler ces vérités aux hommes.

Lorsque le Christ enseignait les foules, il ne consacrait pas de temps à la prière, s’éloignant ainsi de la pratique des pharisiens qui encombraient leurs cérémonies de fastidieuses oraisons. Jésus, au contraire, disait à ses disciples: “Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.” Matthieu 6:5-9.

La prière en public

Jésus voulait convaincre ses disciples que leurs prières devaient être courtes et aller droit au but, sans adjonctions inutiles. Il donnait l’exemple de la longueur et du contenu de la prière qui exprime le désir de recevoir des bénédictions temporelles et spirituelles ainsi que des actions de grâces. Combien ce modèle est compréhensif! Il contient les besoins réels de tous les hommes. Il suffit en effet d’une ou deux minutes pour prononcer une prière ordinaire. Il peut y avoir des cas où le Saint-Esprit agit d’une manière spéciale et nous dicte nos requêtes. L’âme se consume et agonise dans la recherche de son Dieu. L’esprit lutte comme le faisait jadis Jacob et ne reste pas en repos aussi longtemps que l’assistance de Dieu ne se montre pas avec évidence. C’est la volonté de Dieu.

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Mais beaucoup de gens prient d’une manière sèche, en prononçant un véritable sermon. Ils parlent aux hommes et non à Dieu. Si leurs prières s’adressaient à Dieu et qu’ils comprennent vraiment ce qu’ils font, ils seraient effrayés de leur audace; car ils font un discours au Seigneur sous le déguisement d’une prière, comme si le Créateur de l’univers avait besoin d’être spécialement informé sur des questions d’ordre général en rapport avec ce qui se passe dans le monde. De telles prières sont comme l’airain qui résonne ou la cymbale qui retentit. Le ciel y reste sourd. Les anges de Dieu s’en fatiguent tout autant que les mortels qui sont obligés de les entendre.

On trouvait très souvent Jésus en prière. Il se retirait dans les bosquets solitaires ou sur les montagnes pour adresser au Père ses requêtes. Quand les travaux et les soucis du jour avaient pris fin, lorsque les hommes, lassés, recherchaient le repos, Jésus consacrait son temps à la prière. Nous ne voudrions décourager personne de prier, car en réalité il s’en faut que l’on ait assez veillé et prié jusqu’ici. On n’a pas encore suffisamment prié sous l’influence de l’Esprit de Dieu et avec intelligence. La prière fervente et efficace a toujours sa raison d’être et ne fatiguera jamais. Au contraire, elle intéressera ceux qui l’écoutent et réconfortera toutes les âmes pieuses.

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La prière secrète est négligée et c’est pourquoi bien des gens prononcent dans les assemblées de longues et fastidieuses prières, des prières décourageantes. Ils pensent s’attirer ainsi la faveur de Dieu. Mais bien souvent ces prières ont pour résultat d’amener ceux qui les entendent au niveau spirituel de ceux qui les prononcent, c’est-à-dire dans les ténèbres. Si les chrétiens voulaient comprendre l’enseignement du Christ au sujet de la prière, ils rendraient à Dieu un culte raisonnable.

Nous devons nous rassembler autour de la croix. Le Christ, et le Christ crucifié, doit être l’objet de notre contemplation, de notre conversation et doit susciter en nous un sentiment de joie intime. Nous devrions avoir des occasions spéciales afin de nous remémorer tous les bienfaits de Dieu, d’exprimer notre reconnaissance pour son grand amour et notre disposition à tout confier à la main qui fut jadis clouée à la croix pour nous. Apprenons ici-bas à parler la langue de Canaan et à chanter les cantiques de Sion. Le mystère et la gloire de la croix nous permettront de comprendre la valeur de l’homme et nous feront sentir la nécessité de travailler pour nos semblables afin de les amener jusqu’au trône de la grâce. — Testimonies for the Church 4:462.*

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Tatiana Patrasco

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