Le Sabbat n’est pas fait pour dormir
Personne ne devrait se sentir libre de gaspiller des heures sanctifiées. Il déplaît à Dieu que ses enfants passent une grande partie du sabbat à dormir. On déshonore le Créateur en agissant ainsi et on montre par l’exemple que les six jours ouvrables sont trop précieux pour les passer à se reposer. On veut gagner de l’argent, même aux dépens du sommeil nécessaire; aussi rattrape-t-on le temps perdu le jour du sabbat. On s’excuse en disant: “Le sabbat a été donné comme jour de repos.” Ceux qui agissent ainsi font un mauvais usage du jour sanctifié par le Seigneur. Ils devraient tout particulièrement en ce jour attirer l’attention des leurs sur l’observation du quatrième commandement et s’assembler avec leurs frères et sœurs, que ceux-ci soient nombreux ou non. Il faut vouer son temps et ses énergies à l’exercice spirituel, afin que la divine atmosphère dans laquelle baigne le sabbat puisse aussi se répandre sur le reste de la semaine. Le sabbat est le jour propice entre tous pour les pensées et les sentiments religieux.
J’ai vu que le ciel s’intéressait au comportement de ceux qui reconnaissaient les exigences de la loi de Dieu et qui observaient le sabbat. Les anges manifestaient leur intérêt et leur considération pour l’institution divine du jour du repos. Ceux qui sanctifiaient le nom du Seigneur dans leur cœur par une stricte dévotion d’esprit et qui cherchaient à mettre à profit les heures sacrées en observant le sabbat de leur mieux et en honorant Dieu, faisant de ce jour leurs délices, ceux-là étaient l’objet d’une bénédiction spéciale, les anges leur dispensaient lumière et santé et leur donnaient une force toute particulière. Mais d’autre part, les messagers célestes s’éloignaient de ceux qui méprisaient le caractère sacré du sabbat et ils détournaient d’eux les rayons de lumière et la source de leur force. Je vis ces gens couverts d’un lourd nuage, sans espérance et souvent sans joie. Ils ressentaient l’absence de l’Esprit de Dieu.*
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Chapitre 56 — Esprits mal équilibrés
Dieu a confié à chacun d’entre nous des dépôts sacrés dont il nous tient responsables. Il désire que nous cultivions notre esprit afin que nous soyons aptes à faire fructifier les talents qu’il nous a donnés. Nous devons nous servir de ces talents afin d’accomplir le plus de bien possible et glorifier celui qui nous les a confiés. Toutes nos facultés intellectuelles ont Dieu pour origine. Elles doivent être judicieusement employées et dirigées afin de servir au but que Dieu a fixé. Une telle discipline permettra le déploiement des énergies de l’âme et l’épanouissement de chaque faculté. Notre vigueur intellectuelle en sera accrue et le but atteint.
Beaucoup de gens ne font pas tout le bien qu’ils pourraient parce qu’ils exercent leur intelligence dans une seule direction et négligent les activités pour lesquelles ils ne se sentent pas aptes. Certaines de nos facultés sont à l’état embryonnaire et nous les laissons dormir parce que l’effort qu’il faudrait faire pour les développer ne nous est pas agréable. Mais il faut que nous cultivions notre esprit. Pour que celui-ci soit équilibré, il est nécessaire que l’observation, le jugement, la mémoire, les capacités de raisonnement soient également exercés.
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Si nous négligeons telle faculté au profit de telle autre, le dessein de Dieu ne s’accomplit pas entièrement en nous, car toutes nos facultés sont interdépendantes et réagissent l’une sur l’autre dans une grande mesure. L’une ne peut s’exercer efficacement sans le secours des autres, sinon l’équilibre n’est pas assuré. Le développement exagéré de telle ou telle qualité de l’esprit conduira les individus à des extrêmes. Il est des gens dont l’intelligence est atrophiée et sans équilibre. Tous les esprits ne sont pas d’ailleurs identiquement constitués. Certaines facultés sont très développées chez les uns et très peu chez les autres. Ces déficiences, si apparentes, ne sont pas une fatalité. On devrait s’efforcer de faire disparaître ces points faibles par un exercice approprié.
Il nous est agréable de faire appel à nos facultés les plus développées, tandis que nous négligeons les autres. Mais il nous serait plus profitable d’exercer avec soin ces dernières afin que nous soyons en possession d’un esprit équilibré, dont chaque rouage, bien réglé, fonctionne à son tour. Nous sommes responsables devant Dieu à cet égard. Si nous ne tendons pas à ce plein épanouissement intellectuel, nous n’atteindrons jamais le but qui nous a été fixé. Or, nous n’avons pas le droit de laisser de côté aucun des talents que Dieu nous a impartis. Nous voyons tout autour de nous des gens atteints de monomanie. Ils sont souvent très capables, mais sur un seul point. Ils n’ont développé qu’un côté de leur esprit, allant ainsi jusqu’à l’épuisement et au naufrage de la personne tout entière. Une telle conduite n’a pas contribué à la gloire de Dieu. Si l’intelligence avait été développée harmonieusement, elle se serait maintenue saine, parce qu’elle n’aurait pas fait sans cesse appel à la même faculté, au détriment de celle-ci.