Developper la confiance en soi
De nombreux enfants paraissent bien élevés tant qu’ils sont sous l’influence d’une discipline donnée. Mais quand le système de règles qui les entourait a disparu, ils semblent incapables de penser, d’agir ou de décider par eux-mêmes. Ces enfants ont été longtemps soumis à une règle de fer, on ne leur a pas permis de penser et d’agir par eux-mêmes dans les matières où il aurait été hautement nécessaire qu’ils y soient entraînés, de telle sorte qu’ils n’ont pas confiance en eux pour se conduire suivant leur propre jugement et n’osent avoir une opinion personnelle. Lorsqu’ils se séparent de leurs parents, ils sont facilement entraînés par le jugement des autres dans la mauvaise direction. Ils n’ont pas de stabilité de caractère. On n’a pas fait appel à leur propre jugement pour autant que cela était possible, aussi leur esprit n’a-t-il pas été convenablement formé et affermi. Ils ont été si longtemps sous le contrôle absolu de leurs parents qu’ils en sont entièrement dépendants.
D’un autre côté, on ne devrait pas laisser la jeunesse penser et agir en toute indépendance. Il faut apprendre aux enfants à respecter l’expérience de leurs parents et de leurs maîtres et à se laisser conduire par eux. L’éducation doit consister en une alliance des esprits des éducateurs et de leurs élèves de telle sorte que ceux-ci comprennent la nécessité de rechercher le conseil de ceux-là. Lorsque les jeunes quitteront leurs parents et leurs maîtres, ils ne ressembleront pas au roseau agité par le vent.
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Elle aura des effets désastreux sur les facultés mentales et morales, l’éducation qui ne se préoccupe pas d’apprendre aux jeunes à penser et à agir par eux-mêmes, dans la mesure où le permettent leurs propres capacités et leur tournure d’esprit, afin que par ce moyen ils arrivent à la maturité de pensée et à un sentiment de respect et de confiance en soi. Lorsque de telles personnes devront agir par elles-mêmes, la preuve sera faite qu’elles ont été dressées à la manière des animaux, et non éduquées. La volonté, au lieu d’être dirigée, a été brisée et soumise à l’austère discipline imposée par les parents et les maîtres.
Les parents et les maîtres qui se vantent d’avoir un contrôle parfait sur l’esprit et la volonté des enfants dont ils s’occupent, cesseraient d’être fiers des résultats dont ils se prévalent s’ils pouvaient discerner quelle sera la vie des hommes qu’ils auront ainsi subjugués par la force ou la peur. De telles personnes seront à peu près totalement inaptes à faire face aux responsabilités de l’existence. Privés de la direction de leurs parents et de leurs maîtres, obligés de penser et d’agir par eux-mêmes, ces jeunes gens courent presque infailliblement le risque de suivre une mauvaise ligne de conduite et de céder à la puissance de la tentation. La vie présente ne sera pas pour eux un succès et leur vie religieuse aura de sérieuses déficiences. Si donc ceux qui les ont ainsi instruits avaient devant les yeux le résultat de leur discipline malfaisante, ils changeraient de méthode. Une telle catégorie de maîtres, qui se prévalent de contrôler à peu près complètement la volonté de leurs élèves, ne sont pas ceux qui réussissent le mieux, malgré les apparences flatteuses du moment.
Dieu n’a jamais voulu que l’esprit d’un homme fût sous le contrôle absolu d’un autre homme. Ils encourent donc de terribles responsabilités, les maîtres qui aboutissent à une abdication de la personnalité de ceux qui leur sont confiés au point qu’ils en viennent à être eux-mêmes l’esprit, la volonté et la conscience de leurs élèves. Ceux-ci pourront paraître, à certaines occasions, des soldats bien entraînés; mais lorsque la contrainte aura disparu, on constatera une incapacité d’action indépendante de leur part, car ils n’ont pas eux-mêmes de principes solides. Au contraire, les éducateurs qui se proposent de faire comprendre à leurs élèves qu’ils ont eux-mêmes la possibilité de devenir des hommes et des femmes de principes, qualifiés pour occuper quelque position que ce soit dans la vie, ceux-là sont des maîtres utiles dont le succès sera durable. Leur œuvre peut ne pas paraître sous son meilleur jour à un observateur superficiel, les résultats peuvent ne pas être estimés à l’égal de ceux des maîtres qui tiennent leurs élèves sous leur coupe; mais la vie entière de leurs élèves montrera les fruits de leur méthode d’éducation.
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Les parents et les maîtres courent le danger de trop commander et ordonner, alors qu’ils ne se mêlent pas assez à la vie de leurs enfants et de leurs élèves. Ils se tiennent souvent sur la réserve, exercent leur autorité d’une manière froide et sans sympathie qui ne peut leur gagner les cœurs. S’ils rassemblaient les enfants autour d’eux, leur témoignant de l’amour, s’intéressant à leurs efforts et à leurs jeux, parfois même vivant comme des enfants au milieu d’autres enfants, ils feraient des heureux et gagneraient l’affection et la confiance. Les enfants en arriveraient vite à aimer et à respecter l’autorité de leurs parents et de leurs maîtres.
Les habitudes et les principes d’un maître devraient être tenus pour plus importants que ses connaissances professionnelles. Si c’est un chrétien sincère, il sentira la nécessité de s’intéresser également à l’éducation physique, mentale, morale et spirituelle. Pour exercer une bonne influence, il lui faut avoir une parfaite maîtrise de soi et son cœur doit être plein d’amour pour ses élèves, un amour qui se manifestera dans ses yeux, ses paroles et ses actes. Il aura de la fermeté de caractère, afin de pouvoir exercer une influence sur l’esprit de ses élèves et leur dispenser l’instruction nécessaire. C’est la première éducation qui, généralement, forme le caractère pour la vie entière. Ceux qui s’en occupent devraient prendre bien garde de développer les qualités de l’esprit afin de mieux savoir comment les exercer de la manière la plus profitable.*