Le monde est plongé dans les plaisirs. La première pensée de la majorité des gens, tout particulièrement des femmes, c’est de paraître. La préoccupation de la toilette et l’amour du plaisir détruisent le bonheur de milliers de personnes. Certains de ceux qui professent aimer Dieu et garder ses commandements imitent le monde le plus possible tout en gardant le nom de chrétiens. Mais certains jeunes sont si désireux de paraître qu’ils sont prêts à abandonner ce nom pourvu qu’ils puissent suivre leur inclination à la vanité du vêtement et à l’amour du plaisir.
Le renoncement à soi-même dans le vêtement fait partie de notre devoir chrétien. S’habiller simplement, s’abstenir de toute recherche, de bijoux et d’ornements de toute sorte est en accord avec notre foi. Sommes-nous du nombre de ceux qui voient la folie des mondains dans l’extravagance du vêtement aussi bien que dans l’amour des plaisirs? S’il en est ainsi, nous devons faire partie des chrétiens qui bannissent tout ce qui est une manifestation de l’esprit s’emparant des intelligences et des cœurs de ceux qui vivent pour ce monde seulement et n’ont aucune pensée ni aucun souci pour le monde à venir.
Jeunes gens, j’ai vu chez certains d’entre vous un amour de la toilette et un désir de paraître qui m’a fait. de la peine. Il en est parmi vous qui ont reçu une bonne instruction et ont eu depuis leur enfance des privilèges spirituels. Ils ont revêtu le Christ par le baptême, se déclarant par là morts au monde. Cependant, j’ai vu en eux cet esprit de vanité à propos du vêtement et une légèreté de conduite qui ont blessé leur cher Sauveur et jeté l’opprobre sur la cause de Dieu. J’ai remarqué avec tristesse votre déclin spirituel et votre penchant à vous préoccuper trop de votre toilette et de ce qui s’y rapporte. Certains ont été jusqu’à mettre des chaînes ou des broches en or et ont montré leur mauvais goût en les portant ostensiblement. C’est ressembler au paon qui, plein de vanité, fait la roue pour faire admirer ses plumes somptueuses. C’est tout ce que le pauvre oiseau peut faire pour attirer l’attention, car sa voix et ses formes n’ont rien d’attrayant.
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La parure d’un esprit doux et paisible
Les jeunes doivent s’efforcer d’acquérir la parure intérieure d’un esprit doux et paisible, joyau d’une valeur inestimable qui peut être porté avec une grâce céleste. Cette parure fera impression sur beaucoup de gens dans le monde et sera d’un grand prix aux yeux des anges et de notre Père céleste. Elle permettra à ceux qui la revêtent d’être accueillis favorablement dans les cours célestes.
Les jeunes ont des aptitudes qui, si elles sont convenablement cultivées, les qualifieront pour occuper des postes de confiance. S’ils pensent à cela pendant leurs études et qu’ils exercent et développent les facultés que Dieu leur a données, afin d’être utiles et en bénédiction à d’autres, leurs esprits ne seront pas ramenés à un niveau inférieur. Ils feront preuve de profondeur de pensée et de fermeté de principe, qui leur attireront le respect et leur permettront d’avoir une bonne influence. Cette influence devrait s’exercer de façon à amener les âmes à reconnaître la puissance d’une vie chrétienne intelligente. Ceux qui pensent davantage à leur toilette qu’à la formation de leur esprit et au développement de leurs facultés afin d’être toujours plus utiles et de glorifier Dieu, ne se rendent pas compte de leur responsabilité devant le Seigneur. Ils seront enclins à être superficiels dans toutes leurs entreprises, ils rétréciront le cercle de leur utilité et rabaisseront leur intelligence.
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Mon chagrin est profond quand je pense aux parents de tels jeunes gens, ainsi qu’à ces derniers. Il y a une lacune dans l’éducation de la jeunesse et ceux qui en sont la cause portent une lourde responsabilité. Les parents qui ont gâté leurs enfants et ont manifesté trop d’indulgence au lieu de les tenir judicieusement en bride, peuvent voir le caractère qu’ils ont formé. Telle a été l’éducation, tel est le caractère.
Fidelité d’Abraham
Je pense à la fidélité d’Abraham qui, pour obéir à l’ordre divin reçu dans une vision nocturne à Beer-Schéba, poursuivit son voyage accompagné d’Isaac. Il voyait devant lui la montagne que Dieu lui montrait comme étant celle sur laquelle il devait sacrifier son fils. Il prit le bois que son serviteur portait jusque-là et en chargea Isaac, la victime. Il se raidit dans une attitude austère et, la mort dans l’âme, il se prépara à faire ce que Dieu exigeait de lui. Le cœur brisé, il prit le feu d’une main tremblante, alors qu’Isaac demandait: “Père, voici le feu et le bois; mais où est l’offrande?” Mais Abraham ne pouvait le lui dire encore.
Le père et le fils élevèrent l’autel. Et voici que vint pour Abraham le terrible moment de faire connaître à Isaac ce qui tourmentait son âme durant ce long voyage: c’est Isaac lui-même qui doit être la victime. Or Isaac n’était pas un enfant, mais un jeune homme dans toute sa force. Il aurait pu refuser de se soumettre à ce que son père lui demandait. Mais il n’accuse pas son père de folie et ne fait même rien pour le dissuader. Il se soumet. Il a confiance en l’amour de son père et croit que celui-ci ne ferait pas l’effrayant sacrifice de son fils unique si Dieu ne le lui avait demandé. Le malheureux père, de ses mains tremblantes, lie Isaac, parce que Dieu l’a voulu ainsi. Mais quand tout est prêt, quand la foi du père et l’obéissance du fils sont rendues évidentes, l’ange de l’Eternel arrête la main levée d’Abraham sur le point d’immoler son fils. Il lui dit: “Je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.” Genèse 22:12.
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Cet acte de foi d’Abraham nous est rapporté pour notre instruction. Il nous apprend une grande leçon de confiance dans les exigences de Dieu, si dures et si sévères qu’elles puissent paraître. Ce récit enseigne aussi aux enfants à se soumettre entièrement à leurs parents et à Dieu. Par l’obéissance d’Abraham, nous comprenons que rien n’est trop précieux pour que nous ne l’abandonnions pas à Dieu.