Une parabole vecue
Isaac représentait le Fils de Dieu offert en sacrifice pour les péchés du monde. Dieu voulait faire comprendre à Abraham le plan du salut. Pour que le patriarche fût frappé de la réalité de l’Evangile tout autant que pour éprouver sa foi, Dieu lui demanda de sacrifier son fils bienaimé. Toute la souffrance et l’agonie qu’Abraham endura dans cette sombre et effrayante épreuve avaient pour but de faire une profonde impression sur lui afin qu’il comprît le plan de la rédemption en faveur de l’homme perdu. Il devait savoir par sa propre expérience combien est inexprimable le renoncement de Dieu qui a donné son Fils unique pour qu’il mourût afin de sauver l’homme de la ruine. Pour Abraham, aucune torture morale n’aurait pu être comparable à ce qu’il endura en obéissant à l’ordre divin d’offrir son fils en sacrifice.
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Dieu a donné son Fils pour qu’il vécût ici-bas une vie d’humiliation, de renoncement, de pauvreté, de labeur harassant, d’opprobre, et pour qu’il agonisât sur une croix. Mais il n’y eut pas d’ange pour apporter le joyeux message: C’est assez, tu ne mourras pas, mon fils bien-aimé. Des légions d’anges, pleins de tristesse, attendaient, espétant que, comme dans le cas d’Isaac, Dieu au dernier moment épargnerait à son Fils cette mort ignominieuse. Mais les anges n’eurent pas le droit de s’interposer. Il fallut que le Christ subît l’humiliation du prétoire, puis montât au Calvaire. On se moqua de lui et on lui cracha au visage. Il endura les railleries, les insultes, les outrages de ceux qui le haïssaient, jusqu’à ce qu’enfin, sur la croix, il inclinât la tête et mourût.
Dieu pouvait-il nous donner une plus grande preuve de son amour qu’en livrant son Fils pour subir de telles souffrances? Et de même que le don de Dieu à l’homme est offert gratuitement, de même que son amour est infini, ainsi sont sans limites les exigences de Dieu qui réclame notre confiance, notre obéissance, notre cœur tout entier et la richesse de nos affections. Le Seigneur veut tout ce qu’il est possible à un homme de donner. Notre soumission doit être proportionnée au don de Dieu, c’est-à-dire totale. Nous sommes tous débiteurs du Très-Haut. Nous ne pouvons répondre à ce qu’il réclame de nous sans faire le sacrifice complet et volontaire de nous-mêmes. Il veut que nous consentions à obéir promptement, et il n’acceptera pas une obéissance imparfaite. Nous avons l’occasion maintenant de nous assurer l’amour et la faveur de Dieu. Cette année est peut-être la dernière que vivront certains de ceux qui lisent ces lignes. Y en a-t-il parmi mes jeunes lecteurs qui préféreraient les plaisirs du monde à la paix que le Christ donne à ceux qui recherchent avec empressement à faire sa volonté?
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L’examen des caractères
Dieu pèse dans la balance du sanctuaire notre caractère, notre conduite et nos mobiles. C’est une chose terrible que d’être dépourvu d’amour et de fidélité envers notre Rédempteur, qui est mort sur la croix pour attirer nos cœurs à lui. Dieu nous a confié de grands et précieux dons. Il nous a donné la lumière et la connaissance de sa volonté, pour que nous ne marchions pas dans les ténèbres et ne soyons pas livrés à l’erreur. Ce sera donc une chose terrible que d’être trouvé trop léger au dernier jour, une fatale erreur qui ne pourra jamais se corriger. Jeunes amis, devra-t-on chercher en vain vos noms dans le livre de vie?
Dieu vous a confié une œuvre qui fera de vous ses collaborateurs. Tout autour de vous, il y a des âmes à sauver. Vous pouvez être pour elles un sujet d’encouragement et de bénédiction, les détourner du péché et les amener à la justice. Quand vous sentirez le poids de votre responsabilité envers Dieu, vous sentirez aussi le besoin de la fidélité dans la prière et dans la résistance aux assauts de Satan. Si vous êtes vraiment chrétiens, vous vous attristerez des ténèbres morales dans lesquelles vit le monde plutôt que de penser à votre toilette avec orgueil et légèreté. Vous ferez partie de ceux qui soupirent et pleurent à cause des abominations qui se commettent ici-bas. Vous résisterez aux tentations de Satan qui vous engage à vous préoccuper de vaines parures et de vains ornements. Se complaire à de telles frivolités et négliger de lourdes responsabilités, n’estce pas faire preuve d’un esprit étroit et d’une intelligence diminuée?
La jeunesse d’aujourd’hui peut devenir collaboratrice du Christ. En travaillant au service de Dieu, la foi se fortifiera et la connaissance de la volonté divine augmentera. Les mobiles et les actions en accord avec la vérité et la justice seront consignés dans le livre de vie. Je désire amener la jeunesse à comprendre le péché qui résulte d’une vie égoïste et d’un comportement entraînant l’esprit à se complaire à des vanités. Si les jeunes élèvent leurs pensées et cessent de s’entretenir des frivolités de ce monde, s’ils ont pour but la gloire de Dieu, alors ils goûteront la paix qui surpasse toute intelligence.*