Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 623-626 Jour 155

Chapitre 100 — Le caractère sacré des vœux

La courte mais terrible histoire d’Ananias et de Saphira a été écrite par la plume inspirée pour être en exemple à tous ceux qui se prétendent disciples du Christ. Cette importante leçon n’a pas été suffisamment comprise par les adventistes. Tous devraient considérer attentivement en quoi consistait ce grave péché pour lequel les coupables furent punis d’une façon si exemplaire. Cette preuve remarquable de la justice rétributive de Dieu est terrible, et devrait amener tous les chrétiens à trembler, de crainte de tomber dans un péché qui attira un tel châtiment. L’égoïsme, voilà le crime dont s’étaient rendus coupables Ananias et Saphira. 

Cet homme et cette femme eurent, avec d’autres, le privilège d’entendre prêcher l’Evangile par les apôtres. La puissance divine accompagnait la prédication de la Parole, et tous étaient convaincus de la vérité. La douce influence de la grâce avait pour effet de les détacher de leurs biens terrestres. Influencés par l’Esprit de Dieu, ils s’engageaient à offrir au Seigneur certains terrains. Mais lorsque Ananias et Saphira ne furent plus sous cette influence, l’impression ressentie perdit de sa force. Ils commencèrent alors à raisonner et à se demander s’ils rempliraient leurs engagements. Ils pensèrent qu’ils avaient été trop prompts à se décider, et se mirent à reconsidérer la chose. Ils ouvrirent ainsi une porte par laquelle Satan s’empressa d’entrer pour s’emparer de leurs esprits. 

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Cela devrait être un avertissement pour chacun de prendre garde aux premiers assauts de Satan. Ananias et Saphira se laissèrent aller à l’avarice; puis, honteux que leurs frères vissent que, dans leur égoïsme, ils retenaient ce qu’ils avaient solennellement consacré au Seigneur, ils usèrent de duplicité. Ils en parlèrent ensemble et décidèrent de garder une partie seulement du prix du champ qu’ils avaient promis au Seigneur. Mais, une fois convaincus de mensonge, ils furent instantanément punis de mort. Auparavant, ils surent que Dieu qu’ils avaient voulu tromper connaissait leur faute. Pierre dit à Ananias: “Pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ? S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition? Comment as-tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.” Actes 5:3, 4.

Ce châtiment exemplaire était nécessaire pour préserver l’Eglise naissante d’actes semblables; car le nombre des disciples augmentait rapidement. Un avertissement fut ainsi donné à tous les chrétiens de cette époque, et à tous ceux qui, dans la suite, se réclameraient de ce nom. Ils sauraient que Dieu exige qu’on s’acquitte fidèlement de ses vœux. Mais, malgré cette punition exemplaire de la tromperie et du mensonge, les mêmes péchés se sont souvent répétés dans l’Eglise chrétienne et sont très répandus de nos jours. Il m’a été montré que Dieu donna cet exemple pour mettre en garde tous ceux qui seraient tentés d’agir de la même manière. L’égoïsme et la fraude se voient journellement dans l’Eglise. On retient ce que le Seigneur réclame, et, en agissant ainsi, on dérobe Dieu et on empêche la vérité de se répandre au près et au loin.

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Le Seigneur, dans sa sagesse, fait dépendre l’avancement de sa cause des efforts personnels de son peuple et de ses offrandes volontaires. En acceptant la collaboration de l’homme dans le grand plan de la rédemption, il lui a fait un honneur exceptionnel. Le prédicateur ne peut prêcher s’il n’est envoyé. Mais cette œuvre ne repose pas uniquement sur lui. Tous ceux qui se joignent à l’Eglise s’engagent à représenter le Christ en faisant entrer la vérité dans leur vie. 1Is doivent poursuivre-l’œuvre que le Sauveur leur a ordonné d’accomplir après son ascension.

Il faut soutenir les institutions qui sont des instruments dont Dieu se sert pour faire son œuvre sur la terre. Il faut construire des chapelles, fonder des écoles, des maisons d’édition munies de tout ce qui peut faciliter la diffusion de la vérité dans toutes les parties du monde. Ces institutions sont ordonnées de Dieu, et doivent être soutenues par les dîmes et les offrandes. A mesure que l’œuvre se développe, il faut de l’argent pour ses différentes branches. Ceux qui ont été gagnés à la vérité et rendus participants de sa grâce, peuvent devenir des collaborateurs du Christ en lui apportant leurs offrandes. Lorsque les membres d’église en sont arrivés au point de désirer dans leurs cœurs qu’il ne soit plus fait d’appels de fonds, c’est comme s’ils disaient qu’ils ne tiennent pas que la cause de Dieu progresse.

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L’expérience de Jacob

“Jacob fit un vœu, en disant: Si Dieu est avec moi et me garde pendant ce voyage que je fais, s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne en paix à la maison de mon Père, alors l’Eternel sera mon Dieu; cette pierre, que j’ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu; et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras.” Genèse 28:20-22. Les circonstances qui poussèrent Jacob à faire un vœu à l’Eternel étaient semblables à celles qui, aujourd’hui, engagent hommes et femmes à faire de même. Il avait péché pour obtenir la bénédiction qu’il savait lui être promise par la parole infaillible de Dieu. En agissant ainsi, il montrait combien il manquait de foi dans la puissance de Dieu pour exécuter ses desseins, quelque décourageantes que soient les apparences. Au lieu d’acquérir par lui-même la place qu’il convoitait, il fut obligé de fuir la colère d’Esaü. N’ayant à la main que son bâton, il fit des centaines de kilomètres dans une contrée déserte. Son courage l’avait abandonné et, le cœur plein de remords et de crainte, il cherchait à éviter les hommes afin que son frère irrité ne pût retrouver sa trace. Il n’avait pas la paix de Dieu pour le réconforter, car la pensée qu’il était indigne de la protection divine l’accablait. 

Le voici arrivé à la fin de sa deuxième journée de voyage. Il est harassé, affamé, sans asile. En outre, il a le sentiment que Dieu l’a abandonné. Il sait qu’il s’est attiré tous ces maux par sa propre faute. Un sombre désespoir le saisit. Son cœur est rempli d’une terreur sans nom, et il ose à peine prier. Mais il se sent si seul qu’il éprouve plus que jamais le besoin de rechercher la protection divine. Il pleure et confesse son péché devant le Seigneur, et il le supplie de lui donner la preuve qu’il n’est pas tout à fait délaissé. Mais son cœur oppressé ne trouve aucun soulagement. 1I a perdu toute confiance en lui-même, et il craint que le Dieu de ses pères ne l’ait rejeté. Cependant, le Seigneur qui est plein de miséricorde a pitié de cet homme solitaire et accablé de douleur, réduit à prendre une pierre en guise d’oreiller et sans autre couverture que la voûte du ciel. 

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