Témoignages pour l’Eglise, vol. 2 p. 662-666 Jour 339

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Chapitre 80 — Exercer l’hospitalité

La Bible insiste beaucoup sur la pratique de l’hospitalité. Non seulement, elle l’enjoint comme un devoir, mais elle donne des descriptions magnifiques de cas ou elle fut exercée, et elle montre les bénédictions qu’elle apporte. Parmi eux, citons tout d’abord l’expérience d’Abraham.

Dans le livre de la Genèse, nous voyons le patriarche assis a l’entrée de sa tente, a l’ombre des chenes de Mamré, pendant la chaleur d’un jour d’été. Trois voyageurs viennent a passer. Ils ne demandent pas l’hospitalité, ne sollicitent aucune faveur, mais lorsqu’Abraham vit ces étrangers — lui qui était alors un homme d’âge mur, un personnage important, tres honoré, possédant de grandes richesses et habitué a commander, — “il courut au-devant d’eux, depuis l’entrée de sa tente, et se prosterna en terre”, et s’adressant au chef, il dit: “Seigneur, si j’ai trouvé grâce a tes yeux, ne passe point, je te prie, loin de ton serviteur.” Genèse 18:2, 3. De ses propres mains, il apporta a ces étrangers de l’eau pour se laver les pieds et enlever la poussiere du voyage; il choisit lui-meme leur nourriture et, tandis qu’ils se reposaient a l’ombre des chenes, sa femme, Sarah, prépara le repas. Quand ils se mirent a table, Abraham se tint respectueusement devant eux; il les accueillit comme de simples voyageurs, des passants, des étrangers qu’il ne reverrait peut-etre plus jamais. Mais, apres le repas, ses hôtes se firent connaître et Abraham apprit qu’il n’avait pas seulement donné a manger a des anges, mais au Chef de l’armée céleste, son Créateur, son Rédempteur et sou Roi. Les secrets des cieux lui furent révélés et il fut appelé “l’ami de Dieu”.

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Bien qu’il habitât Sodome, Lot, le neveu d’Abraham, était animé du meme esprit de bonté et d’hospitalité que le patriarche. Un soir, a la tombée de la nuit, il vit deux étrangers a la porte de la ville et, connaissant les dangers qui les attendaient dans une ville aussi perverse que Sodome, il s’approcha d’eux et insista pour qu’ils vinssent loger chez lui. Il ne réfléchit pas un instant au danger auquel il s’exposait lui-meme et auquel il exposait sa famille en agissant ainsi. Il avait pris l’habitude de protéger ceux qui sont en péril et de loger ceux qui sont sans abri. A cette occasion, sa bonne action envers deux voyageurs étrangers lui valut d’héberger des anges. Il arriva que ceux qu’il voulait protéger le protégerent lui-meme. Lot les conduisit en sureté dans sa maison, mais le lendemain, a l’aube, ce furent eux qui le conduisirent en sécurité avec sa famille hors de la ville condamnée.

Dieu jugea ces actes de courtoisie suffisamment importants pour les relater dans sa Parole et, plus de mille ans plus tard, un apôtre inspiré y fait allusion: “N’oubliez pas l’hospitalité; car, en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges sans le savoir.” Hébreux 13:2.

Le privilege accordé a Abraham et a Lot peut aussi etre le nôtre. En exerçant l’hospitalité envers les enfants de Dieu, nous aussi, nous pouvons accueillir des anges. Aujourd’hui encore, des etres célestes, sous une forme humaine, entrent dans les demeures des hommes et mangent avec eux. Les chrétiens qui vivent sous le regard de Dieu, sont toujours accompagnés d’anges invisibles qui laissent derriere eux une bénédiction a ceux qui les accueillent.

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L’hospitalité est une des grâces de l’Esprit devant caractériser celui qui occupe dans l’église un poste de confiance. Voici l’injonction faite a toute l’église: “Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmures. Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu.” 1 Pierre 4:9, 10.

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Les principes de l’hospitalite

Ces exhortations ont été étrangement négligées. Meme ceux qui se disent chrétiens pratiquent tres peu l’hospitalité et, parmi nos membres, il y en a peu qui la considerent comme un privilege et une bénédiction. Nous sommes trop peu sociables, trop peu disposés a inviter sans embarras et sans gene deux ou trois personnes a notre table. Quelqu’un dira peut-etre: “Cela donne trop de mal.” Il n’en serait pas ainsi si vous disiez: “Nous n’avons rien préparé de spécial mais nous serons heureux de partager ce que nous avons.” Un hôte imprévu appréciera un bon accueil plus que les plats les plus succulents.

C’est renier le Christ que d’employer a des réceptions le temps qui appartient au Seigneur. C’est dérober Dieu et aussi faire tort aux autres, car dans les préparatifs qu’exige un grand dîner bien des personnes oublient leur propre famille et la privent des soins auxquels elle a droit. C’est montrer un mauvais exemple.

Le désir de bien recevoir les visiteurs donne beaucoup de tracas et fatigue inutilement. Pour préparer les mets variés, la maîtresse de maison se surmene et, a cause de l’abondance des plats, les hôtes mangent plus que d’habitude; le surmenage, d’une part, et l’exces dans la nourriture, d’autre part, causent la maladie et la souffrance. Ces grands festins donnent non seulement beaucoup de peine, mais ils font du tort a la santé.

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Dieu veut que nous prenions soin de nos freres et de nos sours. L’apôtre Paul cite un exemple. Il dit a l’église de Rome: “Je vous recommande Phobé, notre sour, qui est diaconesse de l’église de Cenchrées, afin que vous la receviez en notre Seigneur d’une maniere digne des saints, et que vous l’assistiez dans les choses ou elle aurait besoin de vous, car elle a donné aide a plusieurs et a moi-meme.” Romains 16:1, 2. Phobé avait assisté l’apôtre, et elle venait en aide d’une maniere remarquable a ceux qui étaient dans le besoin. Son exemple devrait etre suivi par les membres de nos églises.

L’intéret égoiste qu’on manifeste si souvent pour “soi et sa famille” déplaît souverainement a Dieu. Toute famille qui nourrit cet esprit devrait se convertir aux purs principes de l’Evangile mis en valeur par la vie du Christ. Tous ceux qui se renferment en eux-memes, qui ne veulent pas écouter l’exhortation du Seigneur et faire un bon accueil aux visiteurs perdent beaucoup de bénédictions.

Certains de nos ouvriers occupent des positions qui les obligent a recevoir souvent la visite de freres ou d’étrangers. Quelques-uns ont insisté pour que la Fédération tienne compte de ce fait et qu’outre leur salaire régulier, elle leur alloue une somme suffisante pour couvrir ces dépenses supplémentaires. Mais Dieu demande a tout son peuple d’exercer l’hospitalité. La volonté de Dieu n’est pas qu’une ou deux personnes fassent des frais pour recevoir les visiteurs d’une Fédération ou d’une église, ni que des ouvriers soient payés pour héberger leurs freres. Ceci est une invention née de l’égoisme et les anges de Dieu en tiennent compte.*

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Ceux qui vont de lieu en lieu comme évangélistes ou missionnaires doivent etre reçus par les membres des églises parmi lesquelles ils travaillent. Freres et sours, offrez l’hospitalité a ces ouvriers, meme si c’est au prix de grands sacrifices.

Le Christ tient compte de toute dépense faite en vue d’assister ceux qui travaillent pour sa cause. Il donne tout ce qui est nécessaire a l’avancement de son ouvre. Ceux qui, par amour pour le Christ, accueillent leurs freres, faisant tout ce qu’ils peuvent pour rendre leur visite utile et agréable, sont notés dans les cieux comme dignes de bénédictions toutes spéciales.

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Tatiana Patrasco

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