Trop d’indulgence
Il est des parents qui commettent une grave erreur en laissant trop de liberté à leurs enfants. Ils ont parfois une telle confiance en eux qu’ils ne voient pas leurs défauts. C’est un tort de leur permettre d’aller faire des visites à une grande distance sans être accompagnés par leurs parents ou par des personnes responsables. Cela ne leur fait pas de bien, car ils se pénètrent de leur importance, considèrent ensuite qu’ils ont certains droits et se trouvent lésés si on les en prive.
La mère, craignant que ses enfants ne l’accusent d’injustice, satisfait à leurs désirs, ce qui leur cause en réalité un grand préjudice. Les jeunes enfants en visite sans leurs parents pour les surveiller attentivement et corriger leurs fautes reçoivent souvent des impressions qu’il faudra des mois pour effacer. Il me fut rappelé certains cas où des parents qui avaient des enfants pieux et obéissants, les avaient envoyés assez loin de la maison chez des amis en qui ils avaient la plus grande confiance. Dès lors, il y eut un changement complet dans le comportement et le caractère de ces enfants. Auparavant, ils étaient heureux et n’avaient pas grand désir de se trouver dans la société d’autres jeunes. Lorsqu’ils revinrent chez leurs parents, il leur sembla injuste d’être retenus chez eux et la maison leur parut une prison. De tels déplacements, peu sages de la part des parents, décident souvent du caractère des enfants.
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Il arrive parfois que des enfants qui vont ainsi en visite nouent des liens qui finissent par les perdre. Les parents devraient autant que possible garder leurs enfants à la maison et veiller sur eux avec la plus grande sollicitude. Lorsque vous les laissez s’éloigner de vous, ils se croient assez âgés pour se diriger sans le secours de personne. Ainsi abandonnés à eux-mêmes, leurs conversations portent souvent sur des sujets qui manquent d’élévation et de finesse, ou qui n’augmentent pas leur amour pour la religion. Plus ils iront en visite, plus ils désireront y aller et moins la maison leur paraîtra attrayante.
Enfants, Dieu a trouvé bon de vous confier aux soins de vos parents pour qu’ils vous instruisent et vous disciplinent, contribuant ainsi à la formation de votre caractère pour le ciel. Pourtant, il vous reste à décider si vous voulez acquérir un caractère chrétien en profitant du bienfait de posséder des parents pieux et fidèles, qui vous recommandent à Dieu dans leurs prières. Malgré tout le souci et la fidélité de vos parents, ils ne peuvent, seuls, vous sauver. Chaque enfant doit faire également sa part. Parents chrétiens, vous avez une responsabilité qui consiste à guider les pas de vos enfants, même dans leur expérience religieuse. S’ils aiment véritablement Dieu, ils vous respecteront et vous béniront pour votre sollicitude à leur égard et pour la fidélité avec laquelle vous aurez mis un frein à leurs désirs et soumis leur volonté.
L’influence du monde en général pousse la jeunesse à suivre ses inclinations. Si elle est très indisciplinée au début, les parents disent qu’elle changera après un certain temps; que, lorsque les jeunes gens auront seize ou dix-huit ans, ils seront plus raisonnables, délaisseront leurs mauvaises habitudes et deviendront enfin des hommes et des femmes utiles Quelle erreur! On permet ainsi à l’ennemi de semer l’ivraie pendant des années. De la sorte croissent de mauvaises tendances que, dans la plupart des cas, il est impossible d’extirper malgré tous les efforts.
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Satan travaille avec ruse et persévérance; c’est un terrible ennemi. Il met à profit toute parole imprudente, qu’il s’agisse d’une flatterie ou d’un mot qui fasse envisager le péché avec moins d’horreur. Il s’en sert pour nourrir la mauvaise semence afin qu’elle s’enracine profondément et produise une abondante moisson. Certains parents ont permis à leurs enfants de prendre de mauvaises habitudes qui laisseront des traces pendant la vie entière. Ils sont responsables de ce péché. Leurs enfants pourront prétendre être chrétiens, mais si la grâce n’opère pas spécialement dans leur cœur et ne réforme pas entièrement leur vie, ces habitudes se remarqueront toujours et on verra se manifester le caractère que les parents ont laissé se former.
Le monde et ses plaisirs
Le niveau de la piété est si bas chez les prétendus chrétiens qu’il est difficile pour ceux qui le veulent de suivre le Christ en toute sincérité. L’influence des chrétiens qui se sont laissé gagner par le monde est nuisible à la jeunesse. La ligne de démarcation entre les chrétiens et le monde n’est plus visible et tout en professant vivre pour le Christ on vit pour le monde. La foi n’impose que peu de contrainte aux plaisirs. Tout en se prétendant enfants de lumière, on marche dans les ténèbres, on devient enfants de la nuit.
Ceux qui marchent dans l’obscurité ne peuvent aimer Dieu et désirer sincèrement le glorifier. Ils ne sont pas assez éclairés pour discerner l’excellence des choses célestes et ne peuvent en conséquence les aimer véritablement. Ils professent la piété parce que cela passe pour honorable et qu’ils n’y voient aucune croix à porter. Les mobiles sont souvent égoïstes. De tels chrétiens peuvent entrer dans une salle de bal et prendre part à toutes les distractions qu’offre le monde. D’autres ne peuvent aller si loin, mais participeront à des parties de plaisir, à des pique-niques, à des spectacles divers. L’œil le plus perspicace serait incapable de découvrir chez ces gens un seul trait de christianisme. Il n’y a aucune dissemblance entre eux et l’homme le plus indifférent en matière de religion. L’homme dissolu, le railleur, l’incrédule avoué, le prétendu chrétien, tous sont mélangés. Dieu les considère comme semblables d’esprit et de conduite.
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Le christianisme sans la foi et les œuvres n’est d’aucune valeur. Nul ne peut servir deux maîtres. Les enfants du méchant sont les serviteurs de celui à qui ils obéissent. A moins d’avoir renoncé au diable et à ses œuvres, il leur est impossible d’être serviteurs de Dieu. Les serviteurs du Roi du ciel ne peuvent sans dommage prendre part aux plaisirs et aux amusements des serviteurs de Satan, alors même qu’ils répètent souvent que ces distractions sont innocentes. Dieu a révélé de saintes vérités afin de séparer ses enfants des impies et d’en faire un peuple qui lui soit consacré. Les Adventistes du Septième Jour devraient vivre selon leur foi. Ceux qui obéissent aux dix commandements voient les choses de ce monde et de la religion sous un jour tout différent de ceux qui sont amateurs de plaisirs, qui évitent la croix et violent le quatrième commandement. Dans l’état actuel de la société, ce n’est pas tâche facile pour les parents que de refréner les désirs de leurs enfants et de leur inculquer les principes bibliques. Ceux qui se prétendent chrétiens se sont tellement éloignés de la Parole de Dieu que, lorsque les parents veulent revenir à cette Parole sacrée et diriger leurs enfants suivant ses préceptes, et, comme Abraham, “commander à leurs enfants après eux”, l’influence du milieu pousse les enfants à penser que leurs parents montrent trop de scrupules et de précautions à l’égard des camarades qu’ils peuvent fréquenter. Ils désirent naturellement suivre l’exemple des enfants mondains, amateurs de plaisirs.
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De nos jours, il est rare que l’on sache ce que c’est que d’être persécuté pour le Christ. Il faut bien peu de renoncement et de sacrifices pour revêtir une apparence de piété et faire inscrire son nom sur un registre d’église. Mais vivre de telle manière que sa conduite soit agréable à Dieu et que son nom soit inscrit dans le livre de vie, exige la vigilance et la prière, le renoncement et le sacrifice. Les chrétiens ne peuvent être un exemple pour la jeunesse que pour autant qu’ils suivent le Christ. Une conduite en harmonie avec l’enseignement du Maître est le fruit normal d’une vraie piété. Celui qui jugera toute la terre rendra à chacun selon ses œuvres. Les enfants qui suivent le Christ ont une lutte à soutenir; ils ont une croix à porter tous les jours de leur vie: elle consiste à sortir du monde et à s’en séparer pour imiter la vie de Jésus.*