Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 263-266 Jour 065

Vues limitées sur l’expiation

Certains ont des vues limitées sur l’expiation. Ils pensent que le Christ n’a subi qu’une faible part du châtiment prévu par la loi de Dieu. Ils supposent que tout en ressentant le courroux du Père, le Fils avait néanmoins dans ses cruelles souffrances la preuve que Dieu l’aimait et acceptait son sacrifice. Ils croient que les portes du sépulcre se présentaient à Jésus comme illuminées des rayons de l’espérance et qu’il avait en permanence l’assurance de la gloire qui l’attendait après la résurrection. Il y a là une grave erreur. La souffrance la plus vive pour Jésus consistait dans le sentiment du déplaisir de son Père. Son agonie morale, à cette pensée, était d’une telle intensité que l’homme ne peut en avoir qu’une faible idée.

-263-

Chez beaucoup de personnes, le récit de l’abaissement, de l’humiliation et du sacrifice de notre divin Sauveur n’éveille aucun intérêt profond. Il n’agit pas plus sur l’âme et sur la vie que ne le fait le récit de la mort des martyrs chrétiens. Il est vrai que parmi ces derniers il en est qui ont souffert de longues tortures, d’autres ont été mis en croix. Quelle différence y a-t-il entre leur mort et celle du Fils de Dieu? Jésus est mort sur la croix de la plus cruelle des morts. Mais d’autres, pour l’amour de son nom, ont souffert également, pour autant que l’on pense aux souffrances physiques. Pourquoi, alors, le Christ aurait-il souffert plus que ceux qui sont morts pour lui? Si les souffrances de Jésus n’ont été que physiques, sa mort n’est pas plus douloureuse que celle de certains martyrs.

Mais la douleur physique n’a été que pour une faible part dans l’agonie du Fils de Dieu. Il portait les péchés du monde et par conséquent il encourait la colère de son Père. C’est cela qui brisa son âme divine. C’est le fait que son Père lui voila sa face, le sentiment d’être abandonné de lui, qui entraîna son désespoir. Le fossé que le péché creuse entre l’homme et Dieu, il en a compris et ressenti toute l’horreur, lui qui était innocent. Les puissances des ténèbres l’écrasaient. Nul rayon de lumière n’éclairait pour lui l’avenir. Il était aux prises avec Satan, qui prétendait l’avoir à sa merci et lui être supérieur en puissance, qui lui murmurait que le Père l’avait renié et qu’il avait perdu désormais, comme lui-même, Satan, la faveur de Dieu. En effet, si le Seigneur lui était encore favorable, pourquoi allait-il mourir? Dieu pouvait le sauver de la mort.

-264-

Mais le Christ ne céda pas un instant à l’ennemi qui le torturait, même au plus fort de son agonie. Des légions de démons entouraient le Fils de Dieu, alors que les saints anges n’étaient pas autorisés à engager la bataille avec ses vils ennemis. Il ne leur était pas permis de secourir le Sauveur dans l’agonie de son âme. Ce fut à cette heure terrible et sombre où son Père lui voilait sa face, que les légions sataniques l’entouraient et que les péchés du monde reposaient sur lui, que ces paroles jaillirent de ses lèvres: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?”

-264-

La valeur d’une âme

La mort des martyrs ne peut être comparée à celle du Fils de Dieu. Il nous faut mieux comprendre la vie, les souffrances et la mort de Jésus. Lorsque nous aurons une idée juste de l’expiation, nous sentirons l’infinie valeur de l’âme. A côté de la recherche de la vie éternelle, toute autre recherche sombre dans l’insignifiance. Mais combien les recommandations du Sauveur aimant n’ont-elles pas été méprisées! Le cœur s’est voué au monde et les intérêts égoïstes ont fermé la porte au Fils de Dieu. L’hypocrisie et l’orgueil, l’égoïsme et la cupidité, l’envie, la méchanceté et la passion ont rempli à tel point le cœur des hommes qu’il n’y a plus de place pour le Christ.

Il était riche dès les temps éternels, mais pour nous il se fit pauvre afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis. Il était revêtu de lumière et de gloire, entouré des armées angéliques qui n’attendaient qu’un signe pour exécuter ses ordres. Toutefois, il prit notre nature et vint demeurer au milieu d’hommes pécheurs. C’est là la preuve d’un amour qu’aucun langage ne peut traduire. Cela dépasse toute connaissance. C’est le grand mystère de la piété. Nos âmes devraient être dans l’allégresse et le ravissement lorsqu’elles se penchent sur l’amour du Père et du Fils pour l’humanité. Les disciples du Christ feraient bien d’apprendre à refléter dans une certaine mesure cet amour mystérieux qui les préparera à se joindre à tous les rachetés lorsqu’ils proclameront: “A celui qui est assis sur le trône, et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire et la force, aux siècles des siècles!” Apocalypse 5:13.

-265-

Le Christ s’est donné lui-même en sacrifice propitiatoire pour le salut du monde. Il a été traité comme nous le méritions afin que nous puissions être traités comme il le mérite. Il a été condamné pour nos péchés, auxquels il n’avait pas participé, afin que nous soyons justifiés par sa justice, à laquelle nous n’avions aucun droit. Il a souffert la mort, dont nous étions frappés, pour que nous puissions recevoir la vie qu’il possède. “C’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.” Ésaïe 53:5. — Testimonies for the Church 8:208, 209 (1904).

Le caractère paternel et l’immense amour de Dieu étaient les sujets favoris du Christ. Cette connaissance de Dieu était le don du Christ aux hommes, et il a confié ce don à son peuple afin qu’il le communique au monde. — Testimonies for the Church 6:55 (1900).*

Posted in

Tatiana Patrasco

Leave a Comment