Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 295-298 Jour 073

Priez pour moi!

Mon mari et moi, nous avons assisté à une réunion où notre sympathie fut éveillée par un frère qui souffrait de phtisie. Il était pâle et émacié. Il demanda que l’on prie pour lui, disant que les membres de sa famille aussi étaient malades. Il avait perdu un enfant et parlait sous l’impression de ce deuil. Il attendait depuis un certain temps, disait-il, la visite de frère et sœur White. Il avait pensé que s’ils priaient pour lui, il serait guéri. Après la réunion, les frères attirèrent notre attention sur son cas. Ils nous dirent que ce frère était à la charge de l’église, que sa femme était malade et que son enfant était mort. On s’était déjà réuni chez lui et on avait prié pour la famille affligée. Comme nous étions fatigués, que nous avions eu la charge de la réunion, nous nous excusâmes.

Je dis que j’avais résolu de ne jamais m’engager à prier pour qui que ce soit, à moins d’y être poussée par l’Esprit du Seigneur. Il m’avait été montré que l’iniquité était si abondante, même parmi les observateurs du sabbat, que je ne désirais pas prier pour des personnes dont je ne connaissais vraiment pas le cas. Je donnai mes raisons. Mais les frères m’assurèrent que, pour autant qu’ils connaissaient son cas, il s’agissait d’un homme digne d’intérêt. J’échangeai quelques mots avec le frère qui nous avait demandé de prier pour sa guérison, mais je ne me sentais pas libre de le faire. Il pleura et dit qu’il nous attendait et avait l’assurance que si nous voulions prier pour lui, il serait guéri. Nous lui dîmes que nous ne connaissions pas sa vie et que nous préférerions que ceux qui le connaissaient bien prient avec lui. Mais il nous importuna tant que nous décidâmes de considérer son cas et de le présenter au Seigneur cette nuit-là. Alors, si le chemin nous semblait ouvert, nous céderions à sa requête.

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Pendant la nuit, nous priâmes donc. Nous désirions connaître la volonté de Dieu concernant cet homme. Tout ce que nous voulions, c’était que Dieu fût glorifié. Etait-ce dans les plans du Seigneur que nous priions pour ce malade? Nous laissâmes la chose entre les mains de Dieu et nous nous retirâmes pour nous reposer. Dans un songe, le cas de cet homme me fut clairement présenté. Je vis se dérouler toute sa vie depuis son enfance et je compris que le Seigneur ne nous exaucerait pas si nous lui demandions la guérison de ce frère, car il conservait de l’iniquité dans son cœur. Le matin suivant, cet homme revint nous demander de prier pour lui. Nous le prîmes à part et lui dîmes que nous regrettions d’être obligés de ne pas accéder à sa requête. Je lui racontai mon songe et il en reconnut l’exactitude. Il s’était livré au vice secret dès son enfance et il avait continué depuis son mariage, mais il dit qu’il essaierait de s’arrêter sur cette voie.

Cet homme devait vaincre une habitude depuis longtemps contractée. Il était dans la quarantaine. Ses principes moraux étaient si faibles qu’il cédait chaque fois à sa mauvaise habitude. Les passions avaient pris l’ascendant sur la partie la plus élevée de sa nature. Je l’interrogeai sur la réforme sanitaire. Il me répondit qu’il ne pouvait s’y conformer. Sa femme aurait jeté la farine complète par la fenêtre si on lui en avait donné. L’église l’avait secouru financièrement et avait prié pour lui d’une manière toute spéciale. L’enfant était mort, la femme était malade et luimême voulait remettre son cas entre nos mains, afin que nous le présentions au Dieu pur et saint pour qu’il fasse un miracle en sa faveur. Le sens moral de cet homme était engourdi.

Quand on acquiert de mauvaises habitudes dans sa jeunesse, on ne peut plus obtenir la force nécessaire pour un développement physique, intellectuel et moral. Il y avait là un homme qui s’avilissait lui-même chaque jour et qui cependant osait se présenter devant Dieu pour demander des forces qu’il gaspillerait de la plus vile façon. S’il avait été exaucé, il aurait employé celles-ci à la satisfaction de sa convoitise. Combien grande est la patience du Seigneur! S’il traitait l’homme suivant son péché, qui pourrait subsister devant lui? Si nous avions été moins prudents et si nous avions intercédé pour cet homme, alors qu’il pratiquait l’iniquité, le Seigneur aurait-il entendu nos prières? Qu’aurait-il répondu? Le Psalmiste dit: “Car tu n’es point un Dieu qui prenne plaisir au mal; le méchant n’a pas sa demeure auprès de toi. Les insensés ne subsistent pas devant tes yeux; tu hais tous ceux qui commettent l’iniquité… Si j’avais conçu l’iniquité dans mon cœur, le Seigneur m’aurait-il exaucé?” Psaumes 5:5, 6; 66:18.

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Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Même le mariage n’avait pas suffi à préserver cet homme des habitudes corrompues de sa jeunesse. Je voudrais qu’on puisse me convaincre que de tels cas sont rares, mais je sais, hélas, qu’ils sont fréquents. Les enfants nés de parents qui vivent sous le contrôle de telles passions héritent de cette nature vile. Que peut-on en attendre, sinon qu’ils descendent plus bas encore? Que peut-on espérer de la génération qui monte? Des milliers d’hommes sont dénués de tout principe. Ils transmettent à leurs descendants leur nature corrompue. Quel héritage! Des milliers d’hommes traînent une vie sans idéal, corrompant ce qui les entoure et perpétuant leur avilissement en le transmettant à leurs enfants. Ils prennent la lourde responsabilité de les marquer du sceau de leur propre caractère.

Régime et moralité

Je reviens aux chrétiens. Si tous ceux qui professent obéir à la loi de Dieu étaient exempts d’iniquité, mon âme serait soulagée. Mais ce n’est pas le cas. Même ceux qui disent observer tous les commandements de Dieu sont coupables du péché d’adultère. Que puis-je dire pour éveiller leur sensibilité engourdie? Le principe moral strict est la seule sauvegarde de l’âme. Si jamais il y eut une époque où le régime doit être le plus simple possible, c’est bien maintenant. On ne devrait pas donner de viande aux enfants, car c’est un excitant des passions les plus basses et une nourriture qui diminue la force morale. Les céréales et les fruits cuits sans graisse animale, ou consommés tels que la nature les produit, devraient être l’alimentation de ceux qui se préparent à être transmués. Moins la nourriture est excitante et mieux on peut maîtriser ses passions. On ne devrait pas satisfaire le goût au mépris de la santé physique, intellectuelle et morale.

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L’indulgence aux passions viles conduira beaucoup de gens à fermer les yeux à la lumière, car ils craindront d’apercevoir des péchés qu’ils ne désirent pas abandonner. Tous peuvent voir s’ils le veulent. S’ils préfèrent les ténèbres à la lumière, leur culpabilité n’en sera pas diminuée. Pourquoi ne vous renseignez-vous pas sur ces sujets si importants au point de vue physique, intellectuel et moral? Dieu vous a donné un corps dont vous devez vous occuper et qu’il faut garder dans la meilleure condition possible pour son service et pour sa gloire. Vos corps ne vous appartiennent pas. “Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu.” 1 Corinthiens 6:19, 20. “Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes.” 1 Corinthiens 3:16, 17.*

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Tatiana Patrasco

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