Renoncement et temperance
L’influence peut agir puissamment pour amener l’esprit à s’intéresser à des sujets nobles et élevés plutôt que de se satisfaire dans les bas-fonds de la sensualité où se complaît le cœur irrégénéré. Si la femme pense que pour plaire à son mari elle doit rabaisser son idéal et laisser la passion bestiale être la base de son amour et le principe de ses actions, elle déplaît à Dieu, car elle échoue dans sa mission qui est de sanctifier son époux. Si elle se soumet sans la moindre remontrance, elle ne comprend absolument pas son devoir envers son mari et envers son Dieu. Les excès sexuels détruiront effectivement le désir de tout exercice de piété, priveront le cerveau de la substance nécessaire à l’entretien de l’organisme tout entier et épuiseront la vitalité. Il n’est pas une femme qui devrait aider son mari dans cette épreuve d’autodestruction. Elle ne devrait surtout pas le faire si elle a des lumières à ce sujet et si elle aime véritablement son époux.
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Plus on s’abandonne aux passions charnelles, plus elles se fortifient et plus elles réclament impérieusement d’être satisfaites. Que les hommes et les femmes qui craignent Dieu s’éveillent au sens de leur devoir. Beaucoup de soi-disant chrétiens souffrent de paralysie des nerfs et du cerveau par leur intempérance en cette matière. D’autres sont sujets à des maladies des os et de la moëlle, qui sont pourtant considérés comme des hommes pieux, qui prient en versant des larmes, qui occupent des positions élevées, mais dont les corps souillés ne passeront jamais par les portes de la cité céleste.
Je voudrais faire comprendre à tous combien ils doivent garder leurs forces physiques et mentales dans les meilleures conditions possibles afin d’offrir à leur Créateur un service parfait. En particulier, que l’épouse chrétienne, par ses paroles et par ses actes, évite d’exciter les passions charnelles de son mari. Beaucoup n’ont guère de forces à dépenser dans ce sens, car depuis leur jeunesse ils ont affaibli leur cerveau et leur organisme tout entier en laissant libre cours à leurs passions charnelles. Le renoncement et la tempérance devraient être le mot d’ordre de leur vie conjugale.*
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Chapitre 51 — Réunions de prière
J’ai reçu récemment une lettre d’un frère que j’estime beaucoup et qui me demande conseil sur l’organisation des réunions de prière. Il voudrait savoir si les prières doivent se succéder sans interruption ou plutôt être coupées par quelques moments de repos.
D’après la lumière que j’ai reçue à ce sujet, Dieu ne nous demande pas, lorsque nous sommes assemblés pour lui rendre un culte, de rester longtemps à genoux pour écouter de longues et nombreuses prières, ce qui rend la réunion fatigante et ennuyeuse. Ceux qui sont faibles de santé ne peuvent assister à de telles réunions sans être physiquement épuisés. Le corps se fatigue à rester agenouillé si longtemps, et ce qui est pis encore, l’esprit s’épuise par l’exercice continuel de la prière, si bien qu’on n’en retire aucun bienfait. On s’est fatigué intellectuellement et physiquement, on n’a acquis aucune vigueur spirituelle.
Les réunions d’exhortation et de prière ne devraient pas être ennuyeuses. D’abord, il faut commencer à l’heure fixée et ne pas attendre ceux qui se permettent de venir avec une demi-heure ou même un quart d’heure de retard. N’y eût-il que deux personnes présentes, elles peuvent compter sur la promesse de la présence de Dieu. Le formalisme, la torpeur doivent être bannis, et il faut que chacun soit prêt à une participation active. En règle générale, les prières ne devraient pas se succéder pendant plus de dix minutes. Après avoir changé de position, qu’on passe un moment à chanter et à écouter quelques exhortations afin d’éviter la monotonie. Puis, si quelqu’un en sent à nouveau le besoin, qu’on se remette à prier.
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Prières courtes
C’est le devoir du chrétien de prier brièvement. Il faut dire au Seigneur ce dont on a besoin et non pas prier en détail pour l’humanité tout entière. Dans la prière privée, tous peuvent avoir le privilège de prier aussi longtemps qu’ils le veulent et d’être aussi explicites qu’il leur plaît. C’est le moment de prier pour ses parents et ses amis. C’est alors qu’il faut présenter à Dieu ses difficultés personnelles, ses épreuves et ses tentations. Une réunion de prière n’est pas l’endroit où l’on révèle les secrets de son cœur.
Pourquoi, en effet, s’assemble-t-on? Est-ce pour informer Dieu et pour l’instruire par la prière de tout ce que nous savons? Non, nous nous rassemblons pour nous édifier les uns les autres par l’échange de nos pensées et de nos sentiments, afin de nous communiquer force, lumière et courage en prenant conscience des espérances et des aspirations de nos frères. En priant avec ferveur et de tout notre cœur, en nous adressant à Dieu avec foi, nous recevons encouragement et vigueur de la source de la toute-puissance. Ces réunions devraient être des heures bénies et il faut tout faire pour les rendre attrayantes à ceux qui prennent plaisir aux réalités spirituelles.
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Je crains qu’il n’y ait des gens qui ne présentent pas leurs problèmes à Dieu dans la prière secrète, mais le font dans les assemblées, se réservant de s’acquitter à ce momentlà d’un retard de plusieurs jours. Ces gens-là sont la ruine de toute réunion de prière. Ils n’émettent aucune lumière, ils n’édifient personne. Leurs prières glacées et interminables, l’énumération de leurs déficiences jettent une ombre sur l’assemblée. Tous poussent un soupir de soulagement quand ils se taisent. Il est presque impossible de dissiper les ténèbres et de réchauffer l’atmosphère lorsqu’ils ont fini de prier et d’exhorter leurs frères. D’après la lumière que j’ai reçue, nos réunions devraient être spirituelles et d’une longueur raisonnable. Il faut qu’on s’y sente en famille: la réserve, l’orgueil, la vanité, la crainte du voisin sont à laisser à la porte. N’entrons pas avec nos différends et nos préjugés. Comme dans une famille unie, la simplicité, la douceur, la confiance et l’amour devraient exister dans les cœurs des frères et des sœurs qui se réunissent pour recevoir le réconfort et l’énergie spirituelle, en mettant en commun leurs lumières.
“Vous êtes la lumière du monde”, a dit le céleste Maître. Tous n’ont pas la même expérience religieuse. C’est pourquoi l’on se réunit et, en toute simplicité et humilité, on fait part aux autres de son expérience. Tous les chrétiens qui sont engagés dans la course devraient avoir — et ils auront en réalité — quelque chose de vécu qui soit nouveau et intéressant. La vie est faite d’épreuves journalières, de luttes et de tentations, d’efforts et de victoires, de paix et de joies obtenues en Jésus-Christ. Le simple récit de nos expériences communique la lumière, la force, la sagesse qui aideront nos frères à progresser dans la vie divine. Quand nous nous assemblons pour louer Dieu, il ne faut pas que cela soit sans intérêt et sans profit pour ceux qui aiment les réalités célestes.