Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 347-350 Jour 086

La drachme perdue

La drachme perdue représente l’homme qui s’est égaré loin de Dieu. Le soin que la femme apporte à rechercher la pièce de monnaie montre aux disciples du Christ leur devoir à l’égard de ceux qui se sont écartés du droit chemin. La femme allume sa lampe afin d’éclairer les moindres recoins, puis elle balaie la maison et procède à de minutieuses recherches pour retrouver la drachme.

Ainsi est clairement indiqué le devoir des chrétiens envers ceux qui se sont égarés. Ceux-ci ne doivent pas être abandonnés dans les ténèbres de l’erreur, mais il faut tout mettre en œuvre pour les amener à la lumière. De même que la femme, pour mieux voir, alluma sa lampe, il faut prier ardemment afin de recevoir d’en haut la lumière qui dissipera les ténèbres ou l’incrédulité. Il faut rechercher dans la Parole de Dieu les vérités éclatantes qui fortifieront les chrétiens en leur fournissant les arguments qui leur permettront d’atteindre les égarés. Seule, en effet, la Parole de Dieu, qui reprend, censure, exhorte, peut produire de tels résultats. L’indifférence ou la négligence nous exposeront au courroux de Dieu.

Quand la femme trouva la drachme, elle appela ses amis et ses voisins et leur dit: “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé la drachme que j’avais perdue.” Et Jésus ajoute: “De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheurs qui se repent.” Luc 15:9, 10. Si les anges de Dieu se réjouissent parce que des pécheurs reconnaissent leurs erreurs et rentrent dans la communion de l’Eglise, combien plus devraient se réjouir les disciples du Christ qui sont eux-mêmes des pécheurs et qui ont besoin chaque jour du pardon de Dieu et de leurs frères. Quelle devrait être leur allégresse lorsqu’un frère ou une sœur reconnaissent qu’ils ont été trompés par les sophismes de Satan, qu’ils ont suivi un mauvais chemin et en ont souffert!

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Au lieu de fuir ceux qui sont dans l’erreur, il faut rechercher leur compagnie. Au lieu de leur reprocher d’être dans les ténèbres, il convient d’allumer soi-même sa lampe en demandant à Dieu une plus grande mesure de sa grâce et une connaissance plus éclairée des Ecritures. Ainsi, on pourra dissiper les ténèbres qui entourent les égarés. Lorsqu’on les aura amenés à comprendre leurs erreurs et à se soumettre à la vérité, qu’on les accueille avec joie et non avec un esprit de reproche. Qu’on ne s’efforce pas de leur faire sentir tout le poids de leur péché et de leur faire mesurer la peine, l’angoisse et la fatigue qu’ils ont causées à leurs frères. Si les saints anges éprouvent de la joie pour un pécheur qui se repent, à combien plus forte raison des humains peuvent-ils se réjouir à cette occasion. N’ont-ils pas eu besoin, eux aussi, d’être aimés et secourus lorsqu’ils étaient plongés dans les ténèbres?

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Le fils prodigue

Mon attention fut attirée ensuite sur la parabole du fils prodigue. Celui-ci demanda à son père de lui donner la part de biens qui devait lui revenir. Il désirait s’occuper de ses intérêts et gérer ses biens personnels selon sa propre inclination. Le père y consentit et le fils égoïste s’en alla afin de ne pas être dérangé par les conseils ou les reproches paternels.

Le fils pensait qu’il serait heureux lorsqu’il pourrait employer son argent pour son plaisir sans que les avis de son père vinssent contrarier ses plans. Il ne désirait pas être gêné par quelque obligation mutuelle. En effet, si les biens restaient en commun, son père pouvait avoir certaines exigences comme chef de famille. Mais le fils ne se sentait aucune obligation et nourrissait un esprit de révolte, en disant qu’une part des biens paternels lui appartenait. Il demanda cette part alors qu’en droit il n’avait rien à exiger et ne pouvait rien obtenir.

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Après que ce jeune homme égoïste eut reçu son argent qu’il méritait si peu, il partit pour un pays éloigné afin d’y oublier même qu’il avait un père. Il méprisa tout conseil, bien décidé à prendre son plaisir là où le porterait son inclination. Après avoir suivi ses désirs coupables et dépensé tout ce que son père lui avait donné, une grande famine survint dans le pays et il se trouva dans le besoin. Il commença alors à regretter de s’être livré à un plaisir sans frein, car, ayant dissipé tous ses biens, il était dans le plus profond dénuement. Il en fut réduit à se livrer à l’humble besogne qui consiste à garder les pourceaux.

Descendu aussi bas que possible, il se mit à penser à la bonté et à l’amour paternels. Dépourvu de tout bien et de toute amitié, il éprouva le besoin de revoir son père, dont l’avaient séparé sa désobéissance et son péché. Il pensa aux privilèges dont jouissaient les mercenaires dans la maison paternelle, alors que lui-même mourait de faim. Humilié par son dénuement, il prit la résolution de retourner chez son père, en confessant son indignité. Réduit à la mendicité, il n’avait même plus un habit décent. Il faisait peine à voir tellement la famine l’avait éprouvé.

L’amour du père

Lorsque le vagabond arriva à proximité de la maison, son père l’aperçut et sa première pensée fut pour le fils rebelle qui l’avait quitté quelques années auparavant afin de mener une vie déréglée. Malgré les signes d’avilissement de son fils, le père le reconnut. Ses sentiments paternels étaient toujours très vifs. Aussi n’attendit-il pas que le voyageur vînt jusqu’à lui, mais il se précipita à sa rencontre. Il ne lui reprocha pas de l’avoir fait souffrir atrocement par sa vie de péché, mais, plein de pitié et de compassion, il se hâta de lui donner des preuves de son amour et des gages de son pardon.

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Bien que le visage de son fils fût émacié et que son maintien indiquât clairement la vie dissolue qu’il avait menée; bien qu’il fût vêtu de haillons et que ses pieds nus fussent couverts de la poussière des chemins, le père fut ému de compassion à la vue de son fils humblement prosterné devant lui. Il ne se retrancha pas derrière sa dignité, il n’exigea rien. Il ne se mit pas à dresser la liste des torts et des péchés de son fils afin de lui faire sentir à quel degré d’abaissement il était tombé. Il le releva et le baisa. Il prit dans ses bras le fils rebelle et enveloppa de son riche vêtement le pauvre corps presque nu. Il le serra sur son cœur avec tant d’affection et montra tant de miséricorde que si le fils avait jamais douté de la bonté et de l’amour de son père, il ne le pouvait plus désormais. S’il avait eu le sentiment de son péché lorsqu’il se décida à revenir à la maison paternelle, il avait un sentiment plus profond encore de l’ingratitude de sa conduite lorsqu’il fut accueilli. Son cœur, déjà soumis, était maintenant brisé parce qu’il comprenait le chagrin qu’il avait causé à son père.

Le fils, tremblant et repentant, qui avait terriblement craint d’être renié, n’était pas prêt à une telle réception. Il savait qu’il ne la méritait pas et il reconnut son péché en prononçant ces paroles: “Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Luc 15:21. Il suppliait seulement qu’on l’accueillît comme un mercenaire. Mais le père demanda à ses serviteurs de lui manifester leur respect et de l’habiller comme s’il avait toujours été un fils obéissant.

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Tatiana Patrasco

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