Les épreuves sont une benediction
“Vous aurez des tribulations dans le monde”, dit le Christ; mais en moi vous aurez la paix. Les épreuves auxquelles le chrétien est exposé — la tristesse, l’opposition, l’opprobre — sont le moyen que Dieu a choisi pour séparer la balle du grain. Notre orgueil, notre égoïsme, nos passions mauvaises, notre amour du monde, tout cela doit être vaincu. C’est pourquoi Dieu nous envoie des afflictions pour nous éprouver et nous montrer que ces défauts sont encore dans notre caractère. Nous devons avoir la victoire par sa puissance et par sa grâce, afin de devenir “participants de la nature divine en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise”. “Car nos légères afflictions du moment présent, dit saint Paul, produisent pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles.” 2 Corinthiens 4:17, 18. Les afflictions, les croix, les tentations, l’adversité et nos diverses épreuves sont les instruments avec lesquels Dieu nous affine, nous sanctifie et nous prépare pour les greniers celestes.
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Le préjudice causé à l’œuvre de Dieu par une action prématurée ne pourra jamais être complètement compensé. La cause de Dieu à X. n’a pas progressé comme elle aurait pu et n’apparaît plus à ceux du dehors sous un jour aussi favorable. Il y a souvent chez nous des gens qui semblent être là seulement pour faire nombre. Ils paraissent vraiment inutiles. Mais si vous les laissez passer à l’opposition, ils deviennent des ouvriers zélés pour Satan. L’œuvre de l’ennemi est davantage en rapport avec les inclinations de leur cœur charnel. Il faut donc s’examiner soi-même avec soin et se livrer à la prière secrète. Dieu a promis la sagesse à ceux qui la lui demanderont. Le travail missionnaire est souvent entrepris par des gens qui ne s’y sont pas préparés. Ils font preuve d’un zèle extérieur, mais négligent la prière secrète. Lorsque tel est le cas, il se fait beaucoup de mal, car de tels ouvriers cherchent à régler la conscience des autres d’après leur jugement personnel. Il faut avoir de la maîtrise de soi. Des paroles dures provoquent l’opposition. Frère S. court le danger de se laisser aller à une critique acerbe. Cela ne convient pas à un ministre de la justice.
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Frère S., vous avez beaucoup à apprendre. Vous êtes enclin à faire porter la responsabilité de vos échecs et de vos découragements sur frère Z.; mais un examen attentif de vos mobiles et de votre ligne de conduite révélerait d’autres causes qui résident en vous-même. En suivant les inclinations de votre cœur charnel, vous vous réduisez en esclavage. La sévérité à laquelle vous vous laissez entraîner ruine votre influence. Mon frère, vous devez entreprendre pour vous-même une œuvre que personne ne peut faire à votre place. Chacun est responsable de lui-même devant Dieu. Le Seigneur nous a donné sa loi comme un miroir dans lequel nous pouvons découvrir nos défauts de caractère. Nous ne devons pas regarder dans ce miroir pour y rechercher les fautes de notre prochain, pour voir s’il atteint le niveau nécessaire, mais pour discerner nos propres défauts afin de nous en débarrasser. La connaissance n’est pas suffisante, il faut aussi suivre la lumière qui nous est donnée. Il ne nous est pas permis de choisir, d’obéir seulement à ce qui nous est agréable, et de désobéir lorsque cela nous convient mieux. L’obéissance vaut mieux que le sacrifice.*
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Chapitre 62 — Education chrétienne
Eduquer de jeunes esprits est la plus belle œuvre qui puisse être accomplie par des hommes et des femmes. Mais il faut prendre le plus grand soin de varier les méthodes de manière à faire appel aux facultés nobles et élevées de l’esprit. Les parents et les maîtres ne sont pas aptes à donner aux enfants une éducation convenable s’ils n’ont pas d’abord appris eux-mêmes la maîtrise de soi, la patience, la longanimité, la douceur, l’amour. Peu de gens se rendent compte des besoins essentiels de l’esprit et savent diriger le développement intellectuel et affectif de la jeunesse.
Il y a un temps pour instruire et un temps pour éduquer, et il est essentiel que l’école sache équilibrer les deux disciplines. Les enfants peuvent être entraînés au service du péché ou à celui de la justice. La première éducation des jeunes forme le caractère pour la vie du siècle aussi bien que pour la vie religieuse. Salomon dit: “Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas.” Proverbes 22:6. Ce langage est positif. Salomon recommande de diriger, d’éduquer, de former. Pour que les parents et les maîtres accomplissent cette œuvre, il faut qu’ils sachent eux-mêmes quelle voie l’enfant doit suivre. Cela implique autre chose qu’une simple connaissance livresque. Il s’agit de tout ce qui est bon, vertueux, juste et saint. Cela comprend la pratique de la tempérance, de la piété, de l’amour fraternel et de l’amour de Dieu. Pour atteindre ce but, il faut accorder son attention à l’éducation à la fois physique, mentale, morale et religieuse.
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L’éducation des enfants, à la maison comme à l’école, ne devrait pas ressembler au dressage des animaux. Les enfants ont une volonté consciente qui doit être entraînée à contrôler toutes leurs facultés. Les animaux subissent un dressage, car ils ne sont pas doués de raison. Mais il faut apprendre à l’esprit humain à se contrôler et à contrôler l’être tout entier, tandis que les animaux sont sous l’autorité d’un maître et sont entraînés à lui obéir. Le maître est l’esprit, le jugement et la volonté de la bête. Si un enfant était dressé à la façon des animaux, il n’aurait pas de volonté propre. Sa personnalité même serait anéantie par celle de l’homme qui l’éduque; sa volonté, ses intentions et ses buts seraient soumis à la volonté de son maître.
Les enfants élevés de la manière que nous venons de décrire seront toujours déficients au point de vue de l’énergie morale et de leur responsabilité individuelle. Ils n’ont pas été habitués à agir d’après leur raison et des principes établis. Leur volonté a été soumise à celle d’autrui et on n’a pas fait appel à leur intelligence afin qu’elle se fortifie par l’exercice. On ne les a pas habitués à mettre en œuvre leurs plus hautes énergies, lorsque cela était nécessaire, en rapport avec leur tempérament particulier et leurs aptitudes personnelles. Mais il ne faut pas s’arrêter là et les maîtres doivent se préoccuper particulièrement du développement des facultés les plus faibles, afin qu’elles soient aussi exercées et amenées à l’égal des plus fortes, de sorte.que l’esprit atteigne un équilibre normal.