Le système de la dîme
Dieu a révélé à son peuple un plan qui permet de recueillir les fonds suffisants pour les besoins de son œuvre. Ce plan, qui est celui de la dîme, est magnifique de simplicité et d’équité. Chacun peut le suivre avec foi et courage, car il est d’origine divine. En lui s’allient la simplicité et l’utilité, et il n’est pas nécessaire de faire de longues études pour le comprendre et l’exécuter. Tous peuvent se rendre compte qu’il leur est possible de contribuer au succès de l’œuvre précieuse du salut. Tout homme, toute femme, tout adolescent peut amasser de l’argent pour la cause du Seigneur. L’apôtre dit: “Que chacun de vous… mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité.” 1 Corinthiens 16:2.
Des buts importants peuvent être atteints grâce à ce système. Si nous l’acceptions tous, chacun deviendrait un vigilant et fidèle intendant du Seigneur, et il n’y aurait pas de problème financier dans la grande œuvre qui consiste à faire retentir dans le monde le message d’avertissement. Si chaque membre de l’Eglise adoptait ce système, le trésor serait plein et personne ne serait appauvri. Cet investissement de nos biens nous unirait davantage à la cause de la vérité présente. Nous amasserions ainsi “pour l’avenir un trésor placé sur un fondement solide, afin de saisir la vie véritable”. 1 Timothée 6:19.
Au fur et à mesure que les serviteurs persévérants du Seigneur comprennent que leur libéralité accroît leur amour pour Dieu et leurs semblables, et que leur effort personnel élargit le cercle de leur utilité, ils voient quelle grande bénédiction réside dans leur collaboration avec le Christ. Les chrétiens, en général, refusent de répondre aux exigences de Dieu leur demandant de donner une part de leurs biens pour soutenir la lutte engagée contre les ténèbres morales qui submergent le monde. Jamais l’œuvre de Dieu n’avancera vraiment si les disciples du Christ ne se jettent entièrement dans la bataille.
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Chaque membre de l’Eglise devrait sentir que la vérité à laquelle il croit est une réalité et que lui-même doit être un propagateur désintéressé de cette vérité. Certains riches murmurent parce que l’œuvre de Dieu fait des progrès et a davantage besoin de fonds. Ils craignent que cela ne s’arrête jamais et qu’il y ait toujours de nouveaux besoins et de nouvelles demandes. A de telles personnes nous dirons notre espoir de voir la cause de Dieu prendre tant d’extension qu’il y aura en effet toujours de nouvelles occasions, des appels plus fréquents et plus urgents.
Si le plan de “générosité systématique”1 avait été adopté par tous, il y aurait toujours assez d’argent, car celui-ci affluerait en un courant constant, grâce à la libéralité de chacun. Cette dernière fait partie de la religion de l’Evangile. Si nous considérons le prix infini payé pour notre rédemption, nous comprendrons la nécessité impérieuse de consacrer notre argent, ainsi que toutes nos facultés, à l’œuvre du Seigneur.
Nous aurons une dette à régler avec le Maître quand il nous dira: “Rends compte de ton administration.” Luc 16:2. Si les hommes préfèrent ne pas écouter les appels divins et retenir égoïstement tout ce que Dieu leur donne, le Seigneur n’en continuera pas moins à les mettre à l’épreuve en les comblant de ses bontés. Ces hommes pourront être l’objet des honneurs de leurs semblables et ne pas recevoir de blâme de l’Eglise. Mais Dieu leur dira bientôt: “Rends compte de ton administration.” Le Christ dit: “Toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites.” Matthieu 25:45. “Vous ne vous appartenez point à vous-mêmes, vous avez été rachetés à un grand prix”, et vous êtes tenus de glorifier Dieu avec vos richesses comme dans votre corps et dans votre esprit, qui sont à lui. “Vous avez été rachetés à un grand prix”, non “avec des choses corruptibles comme l’argent et l’or”, “mais avec le précieux sang du Christ”. Il demande, en retour des talents qu’il vous a confiés, que vous collaboriez avec lui au salut des âmes. Il a donné son sang; il vous réclame votre argent. C’est parce qu’il se fit pauvre que nous sommes devenus riches: refuserions-nous de lui rendre ce qu’il nous à luimême confié?
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Ouvriers avec Dieu
La cause de Dieu ne dépend pas de l’homme. Le Seigneur aurait pu envoyer directement du ciel les moyens financiers nécessaires si, dans sa providence, il avait vu que c’était pour nous la meilleure méthode. Il aurait pu charger les anges de faire connaître la vérité dans le monde entier, sans le secours humain. Il aurait pu écrire dans l’azur du ciel pour faire connaître au monde sa volonté. Dieu n’a pas besoin de notre or ni de notre argent. Il dit: “Tout les animaux des forêts sont à moi, toutes les bêtes des montagnes par milliers… Si j’avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde est à moi et tout ce qu’il renferme.” Psaumes 50:10, 12. Quel que soit notre rôle dans les progrès de la cause de Dieu, c’est une grâce que le Seigneur nous a faite. Il nous a honorés en nous appelant à être ses collaborateurs. Cette coopération des hommes à son œuvre est destinée à développer notre générosité par un exercice constant.
Dieu, dans la sagesse de sa providence, a mis des pauvres parmi nous. Ainsi, en voyant les différentes formes de la misère et de la souffrance qui existent dans le monde, nous sommes mis à l’épreuve et poussés à manifester de la sympathie et de l’amour, éléments essentiels d’un caractère chrétien.
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Les pécheurs, qui périssent faute de connaissance, sont plongés dans l’ignorance et dans les ténèbres jusqu’à ce que des hommes leur apportent la lumière de la vérité. Dieu n’enverra pas des anges pour faire l’œuvre qu’il nous a assignée. Chacun a sa part afin d’être mis à l’épreuve: cette épreuve révélera notre vrai caractère. Le Christ place les pauvres sur notre chemin afin qu’ils le représentent. “Car j’ai eu faim, dit-il, et vous ne m’avez pas donné à manger; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire.” Matthieu 25:42. Le Christ s’identifie à l’humanité souffrante dans la personne des plus misérables enfants des hommes. Il fait sien leur dénuement et il entend leurs plaintes.
Les ténèbres morales d’un monde pécheur sollicitent l’attention des chrétiens et réclament d’eux un effort individuel: il faut contribuer à l’œuvre du salut en y engageant ses biens et son influence afin de refléter l’image de celui qui s’est fait pauvre pour nous sauver, bien qu’il possédât d’infinies richesses. L’Esprit de Dieu ne peut pas demeurer avec ceux qu’il a chargés d’annoncer le message de vérité contenu dans sa Parole s’ils ne sont éveillés au sens de leur devoir de collaborateurs du Christ. L’apôtre souligne qu’il faut plus qu’une simple sympathie humaine produite par des sentiments de pitié. Il insiste sur le principe d’un zèle désintéressé qui contribue uniquement à la gloire de Dieu.
Les Ecritures exigent des chrétiens qu’ils manifestent leur générosité afin de conserver sans cesse dans leur esprit le souci du salut de leurs semblables. La loi morale enjoignait l’observance du sabbat, qui n’était pas un fardeau, à moins d’une transgression entraînant les châtiments prévus par la loi. Le système de la dîme n’était pas non plus un fardeau pour ceux qui étaient fidèles. Cette règle donnée aux Hébreux n’a jamais été abrogée par celui qui en est l’auteur. Au lieu de perdre de sa force, elle aurait dû être maintenue et établie dans l’ère chrétienne, au fur et à mesure que l’on comprenait mieux que le salut ne pouvait s’obtenir que par le Christ.
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Au docteur de la loi, Jésus fit savoir quelles étaient les conditions de la vie éternelle: elles consistent à faire entrer dans sa vie les exigences de la loi de Dieu, c’est-à-dire à aimer le Seigneur de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de toute sa force, ainsi que son prochain comme soi-même. Tandis que les sacrifices symboliques ont cessé à la mort du Christ, la loi originelle, gravée sur les tables de pierre, reste immuable et valable pour les hommes de tous les siècles. L’ère chrétienne n’a pas mis un terme aux devoirs de l’homme, mais elle les a mieux définis et exprimés avec simplicité.
L’Evangile, en se répandant au loin, exigeait des moyens financiers toujours plus importants pour soutenir la lutte qui suivit la mort du Christ; aussi la libéralité devint-elle un devoir plus urgent que du temps des Hébreux. Aujourd’hui, Dieu ne demande pas moins, il exige plus encore que jamais au cours de l’Histoire. Le principe établi par le Christ, c’est que les dons et les offrandes devraient être en proportion de la lumière et des bénédictions reçues. “On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné.” Luc 12:48.
A l’aube de l’ère chrétienne, les bénédictions reçues par les premiers disciples trouvaient en eux l’écho de l’amour fraternel et de la libéralité. L’effusion de l’Esprit de Dieu, après l’Ascension, conduisait à se renoncer et à se sacrifier pour le salut des autres. Quand les chrétiens de Jérusalem furent dans le dénuement, Paul écrivit à ceux de la Gentilité pour solliciter leurs dons: “De même que vous excellez en toutes choses, en foi, en parole, en connaissance, en zèle à tous égards, et dans votre amour pour nous, dit saint Paul, faites en sorte d’exceller aussi dans cette œuvre de bienfaisance.” 2 Corinthiens 8:7. Ici, la bienfaisance va de pair avec la foi, l’amour et le zèle. Ceux qui pensent qu’ils peuvent être de bons chrétiens et se boucher les oreilles pour ne pas entendre les appels de Dieu à leur générosité, entretiennent une terrible illusion. A les entendre, ils sont pleins d’amour pour la vérité et s’intéressent à sa propagation, mais ils ne font rien pour cela. Leur foi est morte, elle n’est pas rendue parfaite par les œuvres. Le Seigneur n’a jamais commis l’erreur de convertir une âme et de la laisser au pouvoir de la cupidité.