À vous maintenant, riches…
Si les chrétiens consacraient une plus petite partie de leur argent à leurs toilettes et à l’embellissement de leur maison, s’ils l’employaient moins à garnir leurs tables d’aliments qui détruisent la santé, ils pourraient être plus généreux dans leurs offrandes pour le trésor de Dieu. Ils imiteraient ainsi leur Rédempteur, qui a laissé le ciel, ses richesses et sa gloire, et s’est fait pauvre pour notre salut, afin que nous acquerrions les richesses éternelles. Si nous sommes trop pauvres pour rendre fidèlement à Dieu les dîmes et les offrandes qu’il réclame, nous sommes certainement trop pauvres aussi pour dépenser tant d’argent pour nos vêtements et nos tables; car nous gaspillons alors l’argent du Seigneur pour notre propre plaisir. Nous devrions nous demander sérieusement: Quel trésor me suis-je assuré dans le royaume de Dieu? Suis-je riche pour Dieu?
Jésus a donné à ses disciples une leçon à ce sujet. “Il leur dit cette parabole: Les terres d’un homme riche avaient beaucoup rapporté. Et il raisonnait en lui-même, disant: Que ferai-je? car je n’ai pas de place pour serrer ma récolte. Voici, dit-il, ce que je ferai: j’abattrai mes greniers, j’en bâtirai de plus grands, j’y amasserai toute ma récolte et tous mes biens; et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et te réjouis. Mais Dieu lui dit: Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui sera-t-il? Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche pour Dieu.” Luc 12:16-21.
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La longueur et le bonheur de la vie ne sont pas fonction de nos biens terrestres. Cet homme riche, mais insensé, dans son égoïsme foncier, s’était amassé des trésors dont il ne devait pas profiter. Il avait vécu uniquement pour lui-même, fait des dupes, été dur en affaires, tandis qu’il négligeait la miséricorde ou l’amour de Dieu. Il dérobait l’orphelin et la veuve, trompait ses semblables, afin d’accumuler les biens terrestres. Il aurait pu s’amasser un trésor inépuisable dans le ciel, là où le voleur n’approche pas et où la teigne ne détruit point. Mais par sa convoitise, il perdit sur les deux tableaux. Ceux qui, avec humilité, utilisent pour la gloire de Dieu les biens que le Seigneur leur a confiés, recevront un trésor de sa main avec la bénédiction: “C’est bien, bon et fidèle serviteur… entre dans la joie de ton maître.” Matthieu 25:23.
Quand nous contemplons le sacrifice infini auquel Dieu a consenti pour le salut des âmes, nous sommes remplis d’étonnement. Lorsque l’égoïsme s’installe en maître dans le cœur des hommes, et que ceux-ci sont tentés de ne pas faire leur part dans toute œuvre bonne qui se présente à eux, la pensée de celui qui a délaissé les richesses sans prix du ciel pour descendre ici-bas et se faire pauvre devrait affermir les principes du bien. Jésus n’avait pas un lieu où reposer sa tête. Il avait tout sacrifié en notre faveur, pour que nous puissions obtenir les richesses éternelles.
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Le Christ a marché sur le sentier du renoncement, et c’est sur le même sentier que ses disciples doivent progresser s’ils veulent participer, au dernier jour, à la gloire du Maître. Il a voulu que son cœur souffrît de nos souffrances. L’esprit des mondains se sclérose souvent. Ils n’ont d’yeux que pour les réalités terrestres, et celles-ci éclipsent la gloire et la valeur des réalités célestes. Les hommes parcourent terres et mers pour gagner de l’argent, ils supportent la privation et la souffrance pour arriver à leurs fins, mais ils se détournent de ce qui pourrait les attirer vers le ciel et méprisent les richesses éternelles. Parmi les humains, ceux qui sont dans une relative pauvreté sont aussi généralement ceux-là mêmes qui donnent le plus pour soutenir l’œuvre de Dieu. Ils sont généreux avec le peu qu’ils ont. Ils ont fortifié leurs impulsions généreuses par des offrandes fréquentes. Lorsque le revenu dépasse à peine les dépenses, la passion des richesses terrestres n’a pas de terrain où s’enraciner.
Mais il est beaucoup de gens qui, sitôt que leurs affaires commencent à prospérer, se mettent à calculer combien de temps il leur faudra pour être en possession d’une certaine somme d’argent. Dans leur course aux richesses, ils oublient de devenir riches pour Dieu. Leurs offrandes ne vont pas de pair avec leur prospérité. Au fur et à mesure qu’augmente en eux la passion des richesses, tous leurs intérêts sont centrés sur leur trésor terrestre. Ils en viennent à considérer que la dîme est un impôt sévère et injuste. Le poète inspiré a dit: “Quand les richesses s’accroissent, n’y attachez pas votré cœur.” Psaumes 62:11. Beaucoup de chrétiens disent: “Si j’étais aussi riche que tel ou tel, je multiplierais les dons pour la cause de Dieu. Je consacrerais tous mes biens à son avancement.” Dieu a mis à l’épreuve certaines de ces personnes en leur donnant des propriétés, mais avec la richesse est venue une redoutable tentation, si bien que leur libéralité a été moins grande que lorsqu’ils étaient pauvres. Leurs esprits et leurs cœurs sont devenus âpres au gain, et ils se sont rendus coupables d’idolâtrie.
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Obéissance sans réserve
Le Maître qui, en récompense d’une obéissance fidèle, offre aux hommes des richesses infinies et une vie éternelle de bonheur dans son royaume, n’acceptera pas un cœur partagé. Nous vivons au milieu des dangers des derniers jours, alors que tout cherche à détourner notre esprit et nos affections de Dieu. Notre devoir ne pourra être discerné que si nous nous plaçons à la lumière de la vie du Christ. De même que le soleil se lève à l’Orient et va se coucher à l’Occident, illuminant le monde de ses rayons, de même le véritable disciple du Christ sera une lumière pour ses semblables. Il ira par le monde afin que ceux qui sont dans les ténèbres puissent être éclairés et réchauffés par la lumière qui émane de lui. Jésus dit à ses disciples: “Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.” Matthieu 5:14.
Jésus, notre divin Modèle, pratiqua le renoncement: ceux qui se prétendent ses disciples auraient-ils une conduite opposée? Le Sauveur a tout donné en faveur d’un monde voué à la perdition, et il s’est donné lui-même. L’Eglise de Dieu est endormie. Elle est anémiée par l’inaction. De toutes les parties du monde on entend cet appel: “Venez nous secourir.” Mais ces appels ne trouvent pas de réponse. Il y a bien ici et là quelques sursauts d’énergie. Un petit nombre d’entre nous montrent leur désir de collaborer avec le Maître, mais fréquemment on laisse sur leurs épaules tout le travail. Nous avons un seul missionnaire en dehors des Etats-Unis.1
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La vérité est puissante, mais on ne la met pas en pratique. Il n’est pas suffisant de déposer de l’argent sur l’autel. Dieu réclame des hommes, des volontaires, pour apporter la vérité à d’autres nations, langues et peuples. Ce n’est pas notre nombre et nos richesses qui nous donneront la victoire, mais la consécration à l’œuvre de Dieu, le courage moral, l’ardent amour des âmes, un zèle infatigable.