Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 443-446 Jour 110

La joie de donner

Il y a beaucoup de gens qui se sont apitoyés sur la nation juive parce qu’elle était constamment sollicitée d’apporter des offrandes à Dieu. Mais celui qui a créé l’homme et l’a pourvu de toutes les bénédictions dont il jouit, savait ce qui était pour le bien de son peuple. Il a béni Israël de telle façon que les neuf dixièmes de ses biens aient plus de valeur que n’en aurait eu la totalité sans la bénédiction. Si quelqu’un par égoïsme dérobait Dieu ou apportait une offrande imparfaite, quelque perte ou quelque désastre s’ensuivait infailliblement. Dieu lit les intentions du cœur. Il connaît les mobiles des hommes et il en tiendra compte au jour de la rétribution.

Le système de la dîme a été fondé sur un principe qui durera autant que la loi de Dieu. La dîme était une bénédiction pour les Juifs, sinon le Seigneur ne l’aurait pas réclamée. Elle sera encore une bénédiction pour ceux qui s’y soumettront jusqu’à la fin des temps. Notre Père céleste n’a pas tracé ce plan pour s’enrichir lui-même, mais afin d’accorder aux hommes une grande bénédiction. Il a vu que ce plan était exactement ce dont l’homme avait besoin.

-443-

Les églises qui s’astreignent à soutenir systématiquement et d’une façon libérale la cause de Dieu, sont aussi les plus prospères spirituellement. La vraie générosité du disciple du Christ l’amène à identifier ses intérêts à ceux du Maître. Dieu a voulu que les Juifs ainsi que son peuple jusqu’à la fin des temps adoptent ce plan qui requiert des offrandes proportionnées au revenu. Le plan du salut a rendu nécessaire le sacrifice infini du Fils de Dieu. La lumière de l’Evangile qui rayonne de la croix du Christ repousse l’égoïsme et encourage la générosité. Il ne faut pas se lamenter parce que les appels à la libéralité augmentent sans cesse. Dieu dans sa providence appelle son peuple à sortir de sa sphère limitée pour s’engager dans de plus grandes entreprises. Un effort illimité est nécessaire à l’heure où les ténèbres morales couvrent le monde. La mondanité et la cupidité minent les forces vitales du peuple de Dieu. L’Eglise doit comprendre que c’est la miséricorde divine qui multiplie les appels dans ce sens. L’ange de Dieu place les actes de libéralité à côté de la prière. Il dit à Corneille: “Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s’en est souvenu.” Actes 10:4.

Le Christ a dit: “Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables?” Luc 16:11. La santé spirituelle et la prospérité de l’Eglise dépendent dans une grande mesure de sa générosité. Celleci est comparable au courant sanguin qui doit inonder l’être tout entier et vivifier tous les membres du corps. Elle augmente l’amour des âmes, car l’esprit de renoncement et de sacrifice rend plus étroite notre communion avec le Christ, lui qui s’est fait pauvre pour nous. Plus nous placerons notre argent dans la cause de Dieu afin de contribuer au salut des âmes, plus ces âmes elles-mêmes seront proches de notre cœur. Si nous étions moitié moins nombreux, mais que tous soient des ouvriers consacrés, nous aurions une puissance qui ferait trembler le monde. A ces ouvriers actifs, le Christ a fait cette promesse: “Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.” Matthieu 28:20.

-444-

Par tout le monde…

Il peut se faire que nous rencontrions l’opposition qui a pour origine les mobiles égoïstes, la bigoterie et les préjugés; mais avec un courage indomptable et une foi vivante, nous devons semer le long des eaux. Les suppôts de Satan sont redoutables, mais il nous faut les affronter et combattre. Nos efforts ne doivent pas être limités à notre propre pays. Le champ, c’est le monde, où la moisson est mûre. Le Christ ordonna à ses disciples au moment même où il allait monter au ciel: “Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création.” Marc 16:15.

Nous avons beaucoup souffert de voir quelques-uns de nos prédicateurs aller çà et là, d’église en église, se mettant apparemment au travail, mais n’ayant presque rien à présenter comme résultat de leurs efforts. Le champ, c’est le monde. Il faut qu’ils s’adressent aux incroyants et travaillent à convertir les âmes à la vérité. Nous conseillons à nos frères et à nos sœurs de considérer l’exemple d’Abraham, montant sur le mont Morija pour offrir son fils, selon l’ordre de Dieu. C’est cela, l’obéissance et le sacrifice. Moïse vivait à la cour du roi, et il pouvait espérer la couronne. Mais il ne succomba pas à cette tentation, “il refusa d’être appelé fils de la fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir pour un temps la jouissance du péché, regardant l’opprobre du Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Egypte”. Hébreux 11:24, 26.

Les apôtres n’ont pas estimé leur vie à un grand prix: ils se sont réjouis d’être considérés comme dignes de souffrir l’opprobre pour le nom du Christ. Paul et Silas acceptèrent de tout perdre. Ils furent flagellés et jetés rudement sur la froide pierre d’un cachot, dans une position pénible, leurs pieds retenus par de lourdes chaînes. L’oreille du geôlier entendit-elle leurs plaintes? Non, du fond de la prison, leurs voix rompirent le silence de minuit et s’élevèrent en chants de joie et de reconnaissance. Le courage de ces disciples avait pour origine leur profond et ardent amour pour la cause de leur Rédempteur, pour lequel ils souffraient.

-445-

Si la vérité divine remplit nos cœurs, retient nos affections et dirige nos vies, nous aussi nous considérerons comme une joie de souffrir pour la vérité. Ni les murs d’une prison, ni le bûcher du martyre ne pourront nous empêcher d’accomplir la grande œuvre que le Maître nous a confiée. Allons au Calvaire, voyons l’humble vie du Fils de Dieu. C’était un “homme de douleur et habitué à la souffrance”. Ésaïe 53:3. Contemplons son ignominie, son agonie à Gethsémané et apprenons ce que c’est que de renoncer à soimême. Sommes-nous dans le besoin? Le Christ, le roi du ciel, le fut aussi. Mais sa pauvreté est notre salut. Sommesnous parmi les riches? Il l’était aussi. Mais il a consenti pour nous à devenir pauvre afin que sa pauvreté nous procurât la richesse. Le Christ est l’exemple du renoncement de soi. Son sacrifice ne consistait pas simplement à quitter les cours célestes, à être traité par des hommes pervers comme un criminel, à être déclaré coupable, à souffrir enfin la mort d’un homme pécheur. Son sacrifice, c’était de porter le poids des péchés du monde. La vie du Christ nous reproche notre indifférence et notre froideur. Nous sommes près de la fin des temps, au moment où Satan descend, plein de rage, sachant qu’il lui reste peu de temps. Il fait tous ses efforts pour égarer ceux qui périssent. Le combat dont notre grand Chef nous a laissé la responsabilité doit être mené avec vigueur, sans esprit de recul. Nous ne faisons pas la vingtième partie de ce que nous pourrions faire si nous étions éveillés. L’œuvre de Dieu est retardée par l’amour de nos aises et le manque d’esprit de sacrifice, car nous ne suivons pas l’exemple que nous a donné notre Sauveur.

-446-

Il nous faut des collaborateurs du Christ, des hommes qui sentent la nécessité d’efforts plus étendus. Dans nos Maisons d’édition, le travail ne doit pas être diminué, mais doublé. Des écoles devraient être organisées dans divers lieux afin que notre jeunesse puisse se préparer au travail missionnaire.

Nous avons déjà perdu beaucoup de temps et les anges ont enregistré nos négligences. Notre torpeur et notre manque de consécration nous ont fait perdre de précieuses occasions que Dieu nous avait données en la personne de ceux qui étaient qualifiés pour nous aider. Combien nous manque notre Hannah More1 alors que nous aurions besoin d’aide pour évangéliser d’autres peuples! Sa grande connaissance des champs missionnaires nous aurait permis d’entrer dans des pays que nous ne pouvons approcher aujourd’hui parce que nous n’en connaissons pas la langue. Dieu l’avait amenée parmi nous afin de combler une lacune, mais nous n’avons pas apprécié ce don et il nous l’a enlevée. Elle se repose de ses travaux mais ses œuvres de renoncement la suivent. Il est déplorable que notre œuvre missionnaire soit retardée parce que nous ne savons pas comment pénétrer dans les différentes nations du grand champ de la moisson.

Je ressens de l’angoisse à la pensée des dons qui ont été perdus, alors que nous aurions pu les conserver si nous avions été spirituellement éveillés. Des ouvriers ont été tenus à l’écart de la moisson qui déjà blanchit. Il faut que le peuple de Dieu s’humilie profondément et prie le Seigneur de pardonner son apathie et son indulgence égoïste, afin que soit effacé dans les livres du ciel le récit honteux de ses négligences et des privilèges dont il n’a pas su profiter. En contemplant la croix, le vrai chrétien sentira qu’il doit abandonner la pensée de restreindre ses offrandes à un minimum qui ne lui coûte rien et il entendra résonner la trompette qui l’appelle à travailler dans la vigne du Seigneur. Quand Jésus était sur le point de remonter au ciel, il dit à ses disciples: “Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle.” “Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.” Marc 16:15; Matthieu 10:8. Ne renonceronsnous pas à nous-mêmes afin que la moisson ne soit pas perdue et puisse être engrangée?

-447-

Dieu a besoin de notre influence et de nos biens. Refuserons-nous d’obéir? Notre Père céleste nous bénit matériellement, mais il sollicite une part des biens qu’il nous confie afin de nous éprouver et de savoir si nous sommes dignes d’avoir part à la vie éternelle.

Les offrandes des enfants sont agréables à Dieu. Leur valeur sera proportionnée à l’esprit dans lequel elles sont faites. Les pauvres, en suivant la règle de l’apôtre qui consiste à mettre de côté chaque semaine une petite somme, aideront à remplir le trésor. Leurs dons sont agréables à Dieu, car ils font un sacrifice aussi grand et même plus grand que leurs frères plus fortunés. Le plan de générosité systématique préservera chaque famille de la tentation d’employer son argent pour des choses inutiles, et sera particulièrement une bénédiction pour les riches en les empêchant de se laisser aller à des extravagances. — Testimonies for the Church 3:412 (1875).*

Posted in

Tatiana Patrasco

2 Comments

  1. Junior Antoine on February 17, 2021 at 5:58 am

    This program is for great blessing for me. I hope after reading the different volume of TC, you continue with another book.

    May God inspire and bless you a lot.

    Junior Antoine
    Haïti

    • admin on April 26, 2021 at 11:01 pm

      Merci beaucoup!

Leave a Comment