Dieu, dont l’oil voit tout, note les défauts de tous et la passion dominante de chacun; cependant, il supporte nos fautes et prend pitié de notre faiblesse. Il demande a son peuple de cultiver le meme esprit de tendresse et de patience. De véritables chrétiens ne prendront pas plaisir a exposer les fautes et les manquements des autres. Ils se détourneront de la laideur et de la bassesse pour fixer leur esprit sur ce qui est beau et attrayant. Pour le chrétien, chaque acte de critique, chaque parole de censure ou de condamnation est pénible.
De tous temps, on a vu des hommes et des femmes qui prétendent suivre la vérité et qui ne conforment pas leur vie a son influence sanctifiante; des hommes qui sont infideles, et qui cependant se trompent eux-memes et s’encouragent dans le péché. Le manque de foi se remarque dans leur vie, dans leur attitude et leur caractère, et ce mal terrible agit comme un chancre.
Se critiquer soi-meme et non les autres
Si, aujourd’hui, tous ceux qui se disent chrétiens, au lieu de parler des défauts des autres, s’examinaient pour voir ce qui, en eux-memes, a besoin d’etre corrigé, l’état de l’Eglise serait meilleur. Certains sont honnetes si cela ne coute rien; mais si la dissimulation rapporte davantage, ils oublient l’honneteté. Or l’honneteté et la dissimulation ne vont pas de pair. Elles ne peuvent s’accorder car elles n’ont rien de commun. L’une est le vrai prophete de Dieu, l’autre celui de Baal. Avec le temps, ou la dissimulation sera expulsée et la vérité et l’honneteté régneront en maîtresses, ou, si l’on cultive la dissimulation, l’honneteté sera oubliée. Quand le Seigneur fera le compte de ses enfants, ceux qui sont francs, sinceres, honnetes seront considérés avec satisfaction. Des anges leur préparent des couronnes, et sur ces couronnes constellées de joyaux se reflétera avec splendeur la lumiere que le trône de Dieu irradie.
-24-
On ennuie trop souvent nos freres dirigeants par le récit des difficultés qui surviennent dans l’église et eux-memes y font trop fréquemment allusion dans leurs sermons. Ils ne devraient pas encourager les membres de l’église a se plaindre les uns des autres, mais plutôt les engager a surveiller leurs propres actions. Nul ne devrait permettre que le rapport des erreurs d’autrui excite en lui du ressentiment pour les torts qu’il a soufferts. Tous les fideles devraient attendre patiemment jusqu’a ce qu’on ait examiné les deux aspects de la question et croire ensuite ce que les faits stricts les obligent a croire. En toutes circonstances, la bonne attitude est de ne pas preter attention a une méchante rumeur jusqu’a ce que la regle biblique ait été strictement observée. Ceci s’appliquera a certains croyants qui ont agi insidieusement pour tirer des gens confiants des choses qui ne les regardaient pas, et qui ne devaient leur apporter aucun bien.
Pour l’amour de votre âme, mes freres, n’ayez en vue que la gloire de Dieu. Laissez le moi autant que possible en dehors de vos pensées. Nous arrivons a la fin des temps. Examinez vos mobiles a la lumiere de l’éternité. Je sais que je dois sonner l’alarme. Vous vous éloignez des antiques bornes. Votre prétendue science sape les fondements du principe chrétien. J’ai vu la voie que vous ne manqueriez pas de suivre si vous vous sépariez de Dieu. Ne vous fiez pas a votre propre sagesse. Vos âmes sont dans un péril imminent, je vous l’assure. Pour l’amour du Christ, cherchez a voir pourquoi vous avez si peu de gout pour les exercices religieux.
-25-
Le Seigneur met son peuple a l’épreuve. Soyez aussi critiques et aussi séveres qu’il vous plaira envers votre caractère défectueux, mais soyez bons, miséricordieux et courtois envers les autres. Demandez-vous chaque jour: “Suis-je sain jusqu’au fond de l’âme, ou ai-je le cour faux?” Suppliez le Seigneur de vous épargner toute illusion sur ce point. Des intérets éternels sont en jeu. Alors que tant d’autres courent apres les honneurs ou sont avides de gain, cherchez-vous ardemment, mes freres bien-aimés, a vous assurer l’amour de Dieu, et vous dites-vous: “Qui m’enseignera comment affermir mon appel et mon élection?”
Satan observe soigneusement les péchés des hommes, puis il commence son travail de séduction et de supercherie. Nous sommes alors au plus fort de la tentation, mais la victoire est a nous si nous combattons vaillamment pour le Seigneur. Vous etes tous en danger, mais si vous marchez dans l’humilité et la priere, vous sortirez de l’épreuve, plus précieux que l’or fin, que l’or d’Ophir. Si vous négligez la priere, vous serez comme l’airain qui résonne et la cymbale qui retentit.
Certains se sont presque perdus dans les labyrinthes du scepticisme. A ceux-la, je voudrais dire: “Elevez votre âme au-dessus de cette orniere. Affermissez-la en Dieu. Plus la foi et la sainteté vous lieront étroitement a l’Eternel, plus la justice de ses actes vous apparaîtra claire et brillante. Faites de la vie éternelle le but de vos recherches.”
Je connais le danger qui vous menace. Si vous perdez confiance dans les Témoignages, vous vous détournerez de la vérité biblique. Je crains que beaucoup parmi vous ne prennent une attitude sceptique, et dans mon angoisse pour vos âmes, je voudrais vous avertir. Combien de vous prendront garde aux exhortations? D’apres votre attitude présente a l’égard des Témoignages, si l’un d’eux se mettait en travers de votre route, stigmatisant vos fautes, vous sentiriez-vous parfaitement libres d’en accepter ou d’en rejeter soit une partie soit le tout? Or c’est la partie que vous serez le moins enclins a recevoir qui vous est le plus nécessaire. Dieu et Satan ne travaillent jamais en collaboration. Les Témoignages portent ou le sceau de Satan ou celui de Dieu. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Dieu a parlé. Qui a tremblé a sa voix?
-26-
Lorsque j’étais dans le Colorado, je fus si affectée a votre sujet que, dans ma faiblesse, je rédigeai quelques pages destinées a etre lues a votre camp-meeting. Faible et tremblante, je me levai a trois heures du matin pour vous écrire. Dieu parlait par une pauvre créature. Peut-etre dire-vous que cette communication n’était qu’une lettre. Oui, c’était une lettre, mais animée du souffle de l’Esprit de Dieu, pour placer devant votre esprit des choses qui m’ont été montrées. Dans les lettres que j’écris, dans les témoignages que je rends, je vous communique ce que le Seigneur m’a présenté. Je n’écris pas un seul article qui soit simplement l’expression de mes propres idées. J’exprime ce que Dieu m’a montré en vision, les précieux rayons de la lumiere qui émane de son trône. — Testimonies for the Church 5:67 (1882).