Sur le point d’etre séparé de ses disciples, Jésus leur donna ce beau symbole du cep et des sarments pour leur faire comprendre ses relations avec les croyants. Il leur avait parlé de l’union étroite qui devrait exister entre eux et lui et par laquelle ils entretiendraient leur vie spirituelle quand sa présence visible leur serait enlevée. Pour graver cette vérité dans leur pensée, il leur présenta la vigne comme le symbole le plus frappant et le mieux approprié a leur vie.
Les Juifs avaient toujours considéré la vigne comme la plus noble des plantes, le type de tout ce qui était fort, excellent et fructueux. Notre Seigneur semble nous dire: “Le cep, dont vous vous enorgueillissez si hautement, est un symbole. Je suis la réalité, le vrai cep. En tant que peuple de Dieu vous admirez ce plant, en tant que pécheurs, vous devez m’estimer plus que tout ce qui est terrestre. Le sarment ne peut vivre si on le sépare du cep; vous ne pouvez pas non plus vivre sans demeurer en moi”…
Le choix d’un endroit convenable
Bien peu de chrétiens se rendent compte de l’importance d’éviter autant que possible toute association hostile a la vie religieuse. Dans le choix de leur entourage, bien peu aussi font de la prospérité spirituelle leur premiere préoccupation.
Les parents s’entassent avec leur famille dans les villes parce qu’ils s’imaginent que la vie y est plus facile qu’a la campagne. Les enfants qui n’ont rien a faire, hors de l’école, s’élevent dans la rue. En fréquentant de mauvais camarades, ils acquierent des habitudes de vice et de dissipation. Les parents s’en rendent compte, mais pour corriger leur erreur, ils devraient consentir a un sacrifice, ce qu’ils ne sont pas disposés a faire, et Satan s’empare du contrôle total de leurs enfants.
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Mieux vaut sacrifier toute considération mondaine que de mettre en péril les précieuses âmes qui vous sont confiées. Celles-ci sont assaillies par les tentations; il faut leur montrer de quelle maniere on peut les affronter. Votre devoir est d’éloigner toute influence, toute coutume qui vous empecheraient de vous abandonner volontairement, loyalement et avec sincérité a Dieu, vous et votre famille.
Fuyez la cohue des villes et cherchez a vous fixer dans quelque lieu retiré ou vos enfants seront, autant que possible, a l’abri de la tentation. Et la, préparez-les en vue d’une vie utile. Le prophete Ezéchiel énumere ainsi les causes qui conduisirent Sodome au péché et aboutirent a sa destruction: “Elle avait de l’orgueil, elle vivait dans l’abondance et dans une insouciante sécurité, elle et ses filles, et elle ne soutenait pas la main du malheureux et de l’indigent.” Ezéchiel 16:49. Tous ceux qui veulent échapper au sort de Sodome doivent éviter la voie qui attira les jugements de Dieu sur cette cité méchante.
Mes freres, vous méprisez les droits les plus sacrés de Dieu en négligeant de vous consacrer a lui avec vos enfants Beaucoup d’entre vous se reposent dans une sécurité trom peuse, absorbés par des intérets égoistes et attirés par les richesses terrestres. Vous ne craignez aucun mal, le danger semble bien loin de vous. Mais, a moins que vous ne vous réveilliez et que vous ne retourniez au Seigneur, repentants et profondément humiliés, vous serez trompés, déçus pour votre ruine éternelle.
A maintes reprises, la voix du ciel s’est fait entendre a vous. Lui obéirez-vous? Suivrez-vous le conseil du Témoin fidele: rechercherez-vous l’or éprouvé par le feu, les vetements blancs et le collyre pour vos yeux?
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L’or, c’est la foi et l’amour, les vetements blancs représentent la justice du Christ et le collyre, le discernement spirituel qui vous rend capables de voir et d’éviter les pieges du malin, de détecter le péché et de le hair, de voir la vérité et de lui obéir.
La léthargie mortelle du monde paralyse vos sens. Le péché ne vous apparaît plus repoussant parce que Satan vous a aveuglés. Les jugements de Dieu vont bientôt etre déversés sur les habitants de la terre: “Sauve-toi, pour ta vie!” tel est l’avertissement des anges de Dieu. Genèse 19:17. D’autres voix encore se font entendre: “N’ayez pas peur, il n’y a pas lieu de s’alarmer.” Ceux qui vivent a l’aise dans les murs de Sion crient: Paix et sureté! tandis que le ciel déclare que la destruction va fondre sur les transgresseurs. La jeunesse, les gens frivoles, les amateurs de plaisir considerent ces avertissements comme des contes de vieilles femmes et ils les repoussent avec mépris. Les parents sont enclins a croire que leurs enfants n’ont rien a se reprocher, et tous s’endorment tranquillement. Il en était ainsi lors de la destruction de l’ancien monde quand les villes de Sodome et de Gomorrhe furent exterminées par le feu. La veille de leur ruine, les villes de la plaine se livraient a leurs orgies. Lot se vit nargué a cause de ses craintes et des avertissements qu’il avait donnés. Mais ce furent ces moqueurs qui périrent dans les flammes. Cette nuit-la, la porte de la miséricorde fut fermée a tout jamais devant les habitants pervers de Sodome.
C’est Dieu qui tient dans ses mains la destinée des âmes. On ne se moquera pas toujours de lui; on ne pourra pas toujours le prendre a la légere. Déja ses jugements s’exercent sur la terre: des tempetes terribles et redoutables sement la ruine et la mort sur leur passage, d’épouvantables incendies ravagent les forets et les cités populeuses, de terribles tempetes et des naufrages assaillent ceux qui voguent sur les mers; des accidents, des calamités menacent tous ceux qui parcourent la terre; les cyclones, les tremblements de terre, l’épée et la famine se succedent a une cadence folle. Et pourtant le cour des hommes s’endurcit; ceux-ci ne veulent pas reconnaître la voix de Dieu; ils ne cherchent pas le refuge qui les mettrait a l’abri de l’orage qui s’amoncelle.
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Beaucoup de ceux qui ont été placés sur les murailles de Sion pour surveiller d’un oil d’aigle l’arrivée du danger et donner le signal d’alarme se sont eux-memes endormis. Ceux qui devraient etre les plus actifs et les plus vigilants a ces heures de péril négligent leur devoir et se rendent responsables du sang des âmes.
Vous n’accordez pas a vos enfants le soin et l’encouragement dont ils ont besoin; vous ne les unissez pas a vos cours par les plus doux liens de l’amour. Vos affaires absorbent a tel point votre temps et vos énergies que vous négligez vos devoirs familiaux. Mais vous vous etes si bien habitués a ce genre de vie qu’il vous est difficile de le changer; si vous pouviez le faire, votre intéret spirituel y gagnerait et ce serait le bonheur et le bien-etre moral de vos enfants. Il serait bon pour vous de laisser de côté vos causes de soucis, et de vous retirer a la campagne ou l’influence corruptrice exercée sur la jeunesse est moins forte.
En réalité, vous n’y seriez pas tout a fait a l’abri des contrariétés et des soucis, mais vous éviteriez bien des dangers et vous fermeriez la porte a une foule de tentations qui risquent de perdre vos enfants. Ceux-ci ont besoin d’occupation et de changement. La monotonie du foyer les rend désagréables et nerveux. A la ville, ils prennent l’habitude de fréquenter des camarades vicieux et c’est dans la rue qu’ils recoivent leur éducation. — Testimonies for the Church 4:135, 136 (1876).