Si les parents pouvaient entrevoir les conséquences de leurs agissements et arriver a comprendre que, par leur exemple et leur enseignement, ils favorisent et affermissent soit la puissance du bien, soit la puissance du mal, un changement ne manquerait pas de se produire. Nombreux sont ceux qui rompraient avec la tradition ou avec la coutume.
Que les prédicateurs insistent sur ce sujet devant l’assemblée des fideles. Qu’ils fassent pénétrer dans la conscience des parents la conviction de leurs solennelles obligations envers Dieu, obligations si longtemps négligées. Ce sera le meilleur moyen de dissiper l’esprit de pharisaisme et de rompre toute résistance a la vérité. La religion au foyer est notre grand espoir. Elle place devant nous les brillantes perspectives de la conversion de familles entieres aux vérités de l’Evangile.
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Chapitre 57 — La parabole de la brebis perdue
La parabole de la brebis perdue devrait etre considérée comme un trésor par toutes les familles. Le divin Berger laisse ses quatre-vingt-dix-neuf brebis pour s’enfoncer dans le désert a la recherche de celle qui est perdue. Des fourrés, des marécages, de dangereux précipices lui barrent la route, mais il sait que si sa brebis se trouve dans l’un de ces endroits, elle a besoin du secours d’une main amie. De loin, il entend son belement et pour la sauver, il est pret a affronter tous les dangers. Lorsqu’enfin il arrive pres d’elle, il ne l’aborde pas avec des paroles de reproche. Trop heureux de la retrouver en vie, il écarte les broussailles qui la retiennent, ou il la retire du bourbier; puis d’une main ferme et douce a la fois, il la place joyeusement sur ses épaules et la ramene a la bergerie.
Le Rédempteur sans tache, sans péché porte dans ses bras le pécheur, l’impur. Son fardeau lui est si précieux qu’il s’écrie dans sa joie: “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis qui était perdue.” Luc 15:6. Que chacun de vous considere que c’est sa propre personne qui a été portée sur les épaules du Christ. Que nul ne cultive un esprit hautain, un esprit de propre justice ou de critique, car aucune brebis n’aurait franchi le seuil de la bergerie si le bon Berger n’avait entrepris d’aller péniblement retrouver dans le désert celle qui était perdue. Le fait qu’une seule brebis était égarée avait suffi pour éveiller sa sympathie et pour le décider a partir a sa recherche.
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Ce pauvre monde a été le théâtre de l’incarnation et des souffrances du Fils de Dieu. Le Christ n’alla pas dans les mondes qui n’avaient pas péché, mais il vint sur notre terre qui portait l’empreinte de la malédiction et ou il n’y avait rien d’attirant, bien au contraire. Cependant “il ne se découragera point et ne se relâchera point jusqu’a ce qu’il ait établi la justice sur la terre”. Ésaïe 42:4. Nous devons avoir toujours présente a l’esprit la grande joie manifestée par le berger lorsqu’il retrouve sa brebis perdue. Il appelle ses voisins et il les invite a s’associer a son bonheur. “Réjouissez-vous avec moi, leur dit-il, car j’ai trouvé ma brebis qui était perdue.” Le ciel tout entier fait écho a sa joie. Le Pere lui-meme exprime par des chants sa satisfaction de voir la brebis retrouvée. Quels saints transports de joie renferme cette parabole! Vous avez le privilege de pouvoir y participer.
Vous tous qui avez cet exemple sous les yeux, vous associez-vous au Christ dans la recherche des perdus? Ne pouvez-vous pas, par amour pour lui, endurer la souffrance, les privations, l’épreuve? Les occasions de travailler au salut des âmes parmi les jeunes et parmi ceux qui se perdent ne manquent pas. S’il se trouve sur votre chemin quelqu’un qui, par ses paroles ou par son attitude, montre qu’il vit loin de Dieu, ne songez pas a le blâmer. Votre devoir n’est pas de le condamner, mais de vous approcher de lui et de lui venir en aide. Pensez au Christ, a son humilité, a sa douceur et travaillez comme il a travaillé lui-meme, le cour plein d’un amour sanctifié. “En ce temps-la, dit l’Eternel, je serai le Dieu de toutes les familles d’Israël, et ils seront mon peuple. Ainsi parle l’Eternel: Il a trouvé grâce dans le désert, le peuple de ceux qui ont échappé au glaive; Israël marche vers son lieu de repos. De loin l’Eternel se montre a moi: je t’aime d’un amour éternel; c’est pourquoi je te conserve ma bonté.” Jérémie 31:1-3.
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Pour que nous puissions travailler comme le Christ, le moi doit etre crucifié. C’est une mort pénible; mais c’est la vie de l’âme. “Car ainsi parle le Tres-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint: J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté; mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cours contrits.” Ésaïe 57:15.