L’eglise militante et l’eglise triomphante
L’Eglise de Dieu sur la terre ne forme qu’un corps avec celle qui est dans le ciel. Les croyants d’ici-bas et les êtres célestes qui n’ont pas connu le péché constituent une seule et même Eglise. Toutes les intelligences de l’au-delà s’intéressent aux assemblées des saints qui adorent Dieu en ce monde. Dans les cours célestes, ils prêtent une oreille attentive aux paroles des témoins du Christ qui se trouvent sur la terre, et les expressions de louanges et de reconnaissance de ceux-ci sont répétées dans les parvis célestes où retentissent des cris de réjouissance, parce que le Christ n’est pas mort en vain pour les fils déchus d’Adam. Alors que les anges se désaltèrent à la source, les saints sur la terre boivent l’eau pure des ruisseaux qui sortent du trône de Dieu et réjouissent la cité céleste. Ah! si nous pouvions voir combien le ciel est près de la terre. Sans qu’ils s’en rendent compte, les enfants de Dieu ont des anges pour compagnons. Un témoin silencieux garde toute âme et s’efforce de l’amener au Christ.
Aussi longtemps qu’on n’a pas résisté au Saint-Esprit, on est gardé par les intelligences célestes. Souvenons-nous que les anges de Dieu sont présents à toutes nos assemblées; ils écoutent nos chants, nos témoignages et nos prières. Sachons que le chœur des anges supplée à l’insuffisance de nos louanges.
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Quand vous vous réunissez le jour du sabbat, chantez donc les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Rendez hommage “à celui qui nous aime et qui nous a lavés de nos péchés par son sang”. Que l’amour du Christ soit le grand thème du prédicateur. Que cet amour soit exprimé simplement dans chaque cantique, et nos prières, dictées par l’Esprit. Lorsque vous entendez la Parole, que la réponse empressée de votre cœur témoigne que vous recevez un message directement du ciel. Je sais que certains diront que c’est vieux jeu; mais ce sera de votre part un sacrifice d’actions de grâce rendu à Dieu pour le pain de vie. Cette réponse à l’inspiration du Saint-Esprit fortifiera votre âme et en encouragera d’autres. Ce sera une preuve qu’il y a dans l’édifice de Dieu des pierres vivantes qui projettent leur lumière.
Lorsque nous récapitulerons non les tristes chapitres de notre existence, mais les manifestations de la miséricorde de Dieu et de son amour inaltérable, la louange sera beaucoup plus fréquente sur nos lèvres que le murmure. Nous parlerons de la fidélité du divin berger. Sa sollicitude et ses compassions à l’égard de son troupeau sont telles qu’il a déclaré que nul ne le ravirait de sa main. Le langage du cœur ne sera plus le murmure de l’égoïsme, ni les récriminations; les louanges jailliront des lèvres des fidèles comme l’eau claire et limpide du ruisseau. “Le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours.” “Tu me co duiras par ton conseil, puis tu me recevras dans la gloire. Quel autre ai-je au ciel que toi? Et sur la terre je ne prends de plaisir qu’en toi.” Psaumes 23:6; 73:24, 25.
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Pourquoi nos hymnes spirituels ne retentiraient-ils pas à nouveau au cours des étapes de notre pèlerinage? Pourquoi ne reviendrions-nous pas à notre simplicité et à notre ferveur d’antan? La raison pour laquelle nous manifestons si peu de joie, c’est que nous avons perdu notre premier amour. Ayons donc du zèle et repentons-nous, afin que notre chandelier ne soit pas ôté de sa place.
Le temple de Dieu est ouvert dans le ciel, et le seuil est tout illuminé de la gloire destinée à toutes les églises qui aiment Dieu et gardent ses commandements. Etudions, méditons, prions. Nous posséderons alors le discernement spirituel nécessaire. Nous nous joindrons au chœur des anges qui entourent le trône de Dieu pour chanter des cantiques d’actions de grâce. Lorsque Sion se lèvera et sera illuminée, sa lumière sera des plus pénétrantes, et des chants de louange et de gratitude se feront entendre dans l’assemblée des saints. Les murmures et les plaintes touchant de petits désappointements disparaîtront. Si nous faisons usage du collyre divin, nous verrons la gloire de l’au-delà. La foi dissipera les ténèbres épaisses de Satan, et nous contemplerons notre Avocat qui offre en notre faveur l’encens de ses mérites. En voyant les choses telles qu’elles sont, et telles que Dieu veut que nous les concevions, nous serons remplis du sentiment de l’immensité et de la diversité de l’amour divin.
Le Seigneur veut que nous nous réunissions dans sa maison pour y cultiver les attributs de l’amour parfait. C’est ainsi que les habitants de la terre seront préparés pour les demeures que le Christ est allé édifier au ciel pour tous ceux qui l’aiment. Alors ils s’assembleront dans le sanctuaire “chaque nouvelle lune et chaque sabbat” pour exécuter les chants les plus sublimes. Ils feront monter sans cesse devant celui qui est assis sur le trône et devant l’Agneau des louanges et des actions de grâce.*
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Chapitre 3 — Rendons à Dieu ce qui est à Dieu
Dans le livre du prophète Malachie, au chapitre troisième, le Seigneur a donné un message pour notre temps qui ne saurait être plus clair et plus convaincant.
Chacun doit se souvenir que les droits divins priment tous les autres. Le Seigneur nous comble de ses bienfaits, et selon le contrat qu’il a passé avec l’homme, la dixième partie de son revenu doit lui être restituée. Il a fait de nous ses économes, et au sujet de la dixième partie des biens qu’il nous a confiés, il dit: Elle m’appartient. Nous devons donc lui rendre cette dixième partie. C’est le Christ qui a présidé à cet arrangement.
Cette responsabilité a des conséquences éternelles: elle est trop sacrée pour être abandonnée aux impulsions de l’homme. A cet égard, nous ne saurions nous considérer libres d’agir à notre guise. Selon la volonté clairement exprimée par Dieu, il faut mettre à part un taux déterminé de notre revenu. Celui-ci doit être considéré comme sacré, et employé à l’avancement de son règne.