Ce qui pourrait etre
Il a fallu beaucoup de renoncement et de sacrifice, un courage indomptable et de nombreuses prières pour se lancer dans nos diverses entreprises missionnaires. Il est à craindre que quelques-uns de ceux qui se mettent maintenant à l’œuvre soient facilement satisfaits, qu’ils croient qu’il n’est plus nécessaire de s’imposer des renoncements et d’avoir le zèle des pionniers. Les temps ont changé, pensent-ils; les fonds étant plus abondants, il est inutile de s’imposer les privations d’autrefois.
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Mais si l’on faisait preuve de la même diligence et du même renoncement qu’au début, les résultats seraient cent fois supérieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui. Si l’œuvre continuait avec le même élan que dans le passé, on ne verrait pas le déclin moral actuel, et l’on ne serait pas obligé de faire des appels continuels à cet égard. Si ceux qui se mettent à l’œuvre maintenant ont l’impression qu’ils doivent relâcher leurs efforts, que le renoncement et une stricte économie, non seulement de moyens mais de temps, ne sont pas essentiels, l’œuvre rétrogradera. Les ouvriers du Seigneur doivent posséder aujourd’hui le même degré de piété, d’énergie et de persévérance que les pionniers.
L’œuvre a fait de tels progrès qu’elle embrasse aujourd’hui de vastes territoires, et que le nombre des croyants a augmenté sensiblement. Toutefois, il y a une grande déficience, car une œuvre beaucoup plus importante aurait pu être accomplie si l’on avait manifesté le même esprit missionnaire qu’au début. Sans cet esprit, le prédicateur ne peut que porter préjudice à la cause de Dieu. Celle-ci rétrogradera au lieu d’avancer. Le nombre de nos membres et l’étendue de notre œuvre ne sauraient être comparés à ce qui existait au commencement. Nous pouvons nous faire une idée de ce que l’on aurait pu faire si tous nos pasteurs avaient été consacrés au Seigneur, corps, âme et esprit…
Il nous faut prier comme jamais auparavant, non seulement pour que des ouvriers évangéliques soient envoyés dans le grand champ de la moisson, mais pour que nous ayons une claire conception de la vérité, de façon que lorsque les serviteurs de Dieu la proclameront, on puisse accepter leur message et avoir pour eux de la considération.
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Les ministres de l’Evangile doivent bannir de leurs occupations tout ce qui est profane ou politique, et employer tout leur temps et tous leurs talents à des efforts exclusivement évangéliques. — Testimonies for the Church 7:252 (1902).
Demander à un prédicateur de s’occuper des affaires matérielles de l’église, ce n’est pas l’aider au point de vue spirituel. Cette façon de procéder est en désaccord avec le plan biblique exposé au sixième chapitre des Actes. Etudiez ce plan, car il a l’approbation de Dieu. Suivons sa Parole. — Testimonies for the Church 7:252 (1902).
Celui qui prêche la Parole de vie ne doit pas être surchargé de besogne. Il faut qu’il prenne le temps d’étudier la Bible et de s’examiner lui-même. S’il sonde son propre cœur, et se consacre au Seigneur, il aura une intelligence plus claire des choses cachées de Dieu. — Testimonies for the Church 7:252 (1902).
Nos prédicateurs devraient apprendre à laisser de côté les questions d’administration et de finance. Il m’a été montré maintes fois que cela ne fait pas partie de l’œuvre du ministère. Il ne faut pas les accabler des détails du travail dans les villes, mais ils doivent être prêts à se rendre dans les endroits où un intérêt pour le message a été suscité, et assister surtout aux camps-meetings. Lorsque ceux-ci ont lieu, que nos prédicateurs ne se croient pas tenus de rester dans les villes pour surveiller les affaires concernant l’œuvre qui s’y poursuit; il ne faut pas non plus qu’ils quittent en hâte ces camps afin de s’occuper de ce travail.
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Les présidents de Fédérations doivent trouver des hommes d’affaires pour veiller aux détails financiers de l’œuvre dans les villes. S’ils ne peuvent découvrir de tels hommes, que l’on prenne des mesures pour en former qui soient capables de remplir ces fonctions. — Testimonies for the Church 7:252, 253 (1902).
Au lieu de vouloir choisir le travail qui nous plaît le plus et de refuser celui que nos frères désirent nous confier, disons avec la Parole: “Seigneur, que veux-tu que je fasse?” Au lieu de suivre nos inclinations, adressons à Dieu cette prière: “Eternel, enseigne-moi ta voie, conduis-moi dans le sentier de la droiture.” Psaumes 27:11. — Testimonies for the Church 7:252 (1902).*
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Chapitre 7 — Le travail missionnaire
Le témoin fidèle, s’adressant à l’Eglise d’Ephèse, lui parla en ces termes: “Ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.” Apocalypse 2:4, 5.
Les débuts de l’Eglise d’Ephèse avaient été caractérisés par une simplicité et une ferveur enfantines. Ses membres se faisaient remarquer par leur amour ardent pour Dieu et leur Sauveur. La louange était sur leurs lèvres, et leur gratitude rejoignait celle de la famille céleste.
Le monde se rendait compte que ces chrétiens avaient été avec Jésus. Des pécheurs repentants, pardonnés, purifiés et sanctifiés étaient exhortés à s’unir à Dieu par son Fils. Ils cherchaient sincèrement à se conformer à chaque parole de l’Ecriture. Remplis d’amour pour leur Rédempteur, leur but le plus élevé était de lui gagner des âmes, car ils ne voulaient pas garder ce trésor pour eux-mêmes. Comprenant l’importance de leur vocation et s’appuyant sur cette parole inspirée: “Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté”, ils brûlaient du désir de porter la bonne nouvelle du salut jusqu’aux extrémités de la terre.
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Les membres de cette Eglise étaient unis entre eux par cette chaîne d’or qu’est l’amour du Christ. Ils désiraient connaître toujours mieux leur Sauveur, et la paix divine inondait leurs cœurs. Ils visitaient les veuves et les orphelins dans leurs afflictions, et se gardaient des souillures du monde. Rester inactifs aurait été à leurs yeux en contradiction avec leur profession de foi.
Dans chaque ville l’œuvre était poursuivie. Des âmes se convertissaient, et à leur tour faisaient part à d’autres de l’inestimable trésor. Elles n’avaient pas de repos avant d’avoir communiqué la lumière qui les avait illuminées. Des multitudes venaient ainsi à la connaissance de l’espérance chrétienne. Des appels chaleureux, inspirés, personnels étaient adressés au pécheur, à l’égaré, au proscrit, ainsi qu’à tous ceux qui, prétendant connaître la vérité, aimaient le plaisir plus que Dieu.
Mais après un certain temps, le zèle des croyants, leur amour pour le Seigneur et pour leurs semblables commença à décliner. La froideur se glissa dans l’Eglise; des différends surgirent, et beaucoup cessèrent de contempler Jésus, l’auteur et le consommateur de leur foi. Les masses que l’on aurait pu convaincre et amener à la conversion cessèrent d’être évangélisées. C’est alors qu’un message fut adressé à l’Eglise d’Ephèse par le témoin fidèle. Le manque d’intérêt de ses membres pour le salut des âmes montrait qu’ils avaient perdu leur premier amour, car nul ne peut aimer Dieu de toute son âme, de tout son cœur, de toute sa pensée et de toute sa force, sans aimer ceux pour lesquels le Christ est mort. Dieu les invita donc à se repentir et à pratiquer leurs premières œuvres, sinon il ôterait leur chandelier de sa place.