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Les ouvriers qu’il nous faut
La tâche qui nous est confiée est grande et importante. Pour l’accomplir, il faut des hommes sages, désintéressés, capables de se donner sans réserve au salut des âmes. Dans cette œuvre, il n’y a pas de place pour les tièdes; le Christ ne saurait les employer. Il faut des hommes et des femmes dont le cœur soit sensible aux souffrances humaines, et qui montrent par leur conduite qu’ils reçoivent et répandent la lumière, la vie et la grâce.
Le peuple de Dieu doit ressembler au Christ en ce qui concerne le renoncement et le sacrifice. Que son seul but soit de répandre dans le monde entier le message de miséricorde. Les uns travailleront d’une manière, les autres différemment, suivant l’appel et les directives du Seigneur. Mais ils le feront en harmonie, en s’efforçant de conserver à la cause sa parfaite unité. Qu’ils s’acquittent de leur tâche par la plume et par la voix; que la parole de vérité imprimée soit traduite en diverses langues et portée aux extrémités de la terre.
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Mon cœur est souvent oppressé parce qu’un grand nombre de ceux qui pourraient travailler ne font rien. Ce sont des victimes de la tentation. Il faut que chaque membre d’église se mette à l’œuvre “tandis qu’il est jour; car la nuit vient où personne ne peut travailler”. Bientôt nous saurons ce que cette nuit signifie. L’Esprit de Dieu, contristé, se retire de la terre. Les nations s’irritent les unes contre les autres. On fait d’immenses préparatifs de guerre. La nuit approche. Que l’Eglise se lève pour accomplir la tâche qui lui a été confiée. Chaque croyant, quel que soit son degré d’instruction, peut proclamer le message.
L’éternité est bientôt là. Le rideau qui nous cache l’avenir va se lever. Pourquoi rester attachés égoïstement à nos aises, alors que des âmes périssent autour de nous? Nos cœurs seraient-ils totalement endurcis? Ne pouvons-nous pas voir et comprendre que nous avons une œuvre à accomplir en faveur de nos semblables? Frères et sœurs, êtes-vous de ceux qui, ayant des yeux, ne voient point, des oreilles et n’entendent point? Est-ce en vain que le Seigneur vous a fait connaître sa volonté? Est-ce en vain qu’il vous a adressé avertissement sur avertissement concernant la proximité de la fin ? Croyez-vous aux déclarations de sa Parole au sujet des choses qui vont arriver? Croyez-vous que les jugements sont suspendus sur les habitants de la terre? Si oui, comment pouvez-vous rester tranquilles, oisifs et indifférents?
Chaque jour qui passe nous rapproche de la fin. Nous rapproche-t-il aussi du Seigneur? Sommes-nous vigilants dans la prière? Ceux que nous côtoyons jour après jour ont besoin de notre aide et de nos instructions. Il se peut que leur état d’esprit soit tel qu’un mot dit à propos, sous l’influence du Saint-Esprit, pénètre comme un clou au bon endroit. Demain quelques-unes de ces âmes seront peutêtre pour toujours hors de notre portée. Quelle influence exerçons-nous sur ces compagnons de route? Que faisons-nous pour les gagner au Christ?
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Le temps est court; organisons nos forces pour une œuvre plus vaste. Il nous faut des hommes qui comprennent la grandeur de la tâche et soient disposés à l’accomplir, non pour un traitement, mais parce qu’ils se rendent compte que la fin est proche. Notre époque réclame plus de capacité et une plus grande consécration. Je suis si pénétrée de cette pensée que je crie à Dieu: “Suscite et envoie des messagers qui aient conscience de leurs responsabilités, des messagers en qui l’idolâtrie du moi, source de tous les péchés, ait été crucifiée.”
Une scene impressionnante
Une scène fort impressionnante a passé devant moi dans les visions de la nuit. J’ai vu une immense boule de feu tomber au milieu d’un groupe de belles maisons, et les détruisant instantanément. Quelqu’un dit alors: “Nous savions que les jugements divins allaient visiter la terre, mais nous ne pensions pas que ce serait si tôt.” D’autres, épouvantés, disaient: “Vous saviez ces choses, et vous ne nous en avez rien dit! Nous les ignorions, nous.” De tous côtés j’entendais de semblables reproches.
Je me réveillai dans une grande détresse. M’étant rendormie, il me semblait être dans une vaste assemblée. Un homme influent parlait devant elle, en se servant d’une mappemonde. Ce globe, disait-il, représente la vigne du Seigneur, qu’il faut cultiver. La lumière céleste brille sur chacun de nous, et nous devons transmettre celle-ci à d’autres. Il faut créer des foyers lumineux en maints endroits pour qu’ils se multiplient.*
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Ces paroles se firent entendre à nouveau: “Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et glorifient votre Père qui est dans les cieux.” Matthieu 5:13-16.
J’ai vu des jets de lumière provenant de villes et de villages, de la montagne et de la plaine. La Parole était suivie, et dans ces villes et ces villages se dressaient des monuments à la gloire de Dieu. La vérité était proclamée dans le monde entier.
La carte dont se servait le prédicateur fut ensuite remplacée par une autre, et on ne distinguait sur celle-ci que quelques points lumineux. Le reste du monde était plongé dans les ténèbres. Notre guide me dit: Ces ténèbres sont dues au fait que les hommes ont suivi leur propre voie. Leurs tendances au mal, héréditaires ou acquises, ont été caressées et cultivées. Ils se sont plu à discuter, à critiquer et à juger. Leur cœur n’est pas droit devant Dieu; ils ont caché leur lampe sous le boisseau.
Si chaque soldat du Christ avait fait son devoir, si chaque sentinelle placée sur les murs de Sion avait sonné de la trompette au moment voulu, le monde aurait déjà entendu le message d’avertissement. Mais l’œuvre est en retard de plusieurs années. Tandis que les hommes dormaient, Satan continuait son œuvre et devançait les hommes.
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Plaçons en Dieu notre confiance, et avançons avec assurance, en accomplissant son œuvre d’une manière désintéressée. Soumettons-nous humblement à sa volonté, et abandonnons-nous pour le présent et pour l’avenir à sa sage providence. Gardons jusqu’à la fin notre assurance des premiers jours, en nous souvenant que ce n’est pas par nos mérites, mais par ceux du Christ, que nous obtenons les bénédictions célestes.*