Pour le bien de l’homme
Le plan de Dieu concernant les offrandes n’est un fardeau pour personne. “Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, dit saint Paul, agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux églises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas à mon arrivée pour recueillir les dons.” 1 Corinthiens 16:1, 2. Les pauvres ne sont pas exclus du privilège de donner. Aussi bien que les riches, ils peuvent avoir une part dans cette œuvre. La leçon du Christ à propos des deux pites de la veuve nous prouve que la plus petite offrande du pauvre, si elle est faite de bon cœur, est aussi acceptable que les plus larges libéralités du riche.
Dans les balances célestes, les offrandes du pauvre ne sont pas évaluées d’après l’importance du don, mais selon l’amour qui pousse au sacrifice. Les promesses de Jésus seront réalisées pour le pauvre qui n’a donné qu’une petite somme, mais qui l’a offerte volontiers, aussi bien que pour le riche, qui donne de son superflu. Le pauvre fait véritablement un sacrifice; il se prive, alors que le riche donne de son abondance et n’en éprouve aucune gêne.. C’est pourquoi l’offrande du pauvre a un caractère sacré que n’a pas celle du riche. La providence de Dieu a tracé le plan des offrandes pour le bien de l’homme et ce plan est toujours valable. Si les serviteurs de Dieu le suivent, ils seront tous des ouvriers actifs dans la vigne du Seigneur.
Ceux qui privent le trésor de Dieu et entassent des richesses afin de les réserver à leurs enfants font courir à ceux-ci un grand danger sur le plan spirituel. Ils font de leurs richesses un rocher de scandale pour eux-mêmes aussi bien que pour leurs enfants, dont elles causeront peut-être la perte. Beaucoup de gens commettent une grave erreur en faisant des économies et en se privant ainsi, eux et les autres, des bienfaits qui retomberaient sur eux s’ils faisaient un usage convenable des moyens que Dieu leur a prêtés et qui les rendent seulement ainsi égoïstes et cupides. Négligeant leurs véritables intérêts, ils entravent leur croissance spirituelle pour le seul plaisir d’accumuler de l’argent dont ils ne se servent même pas. Ils laissent ainsi à leurs enfants un héritage qui neuf fois sur dix est une plus grande malédiction pour leurs héritiers qu’elle n’en a été pour eux. Les enfants mettant toute leur confiance dans les biens de leurs parents ne réussissent souvent pas dans cette vie et généralement se conduisent de telle manière que la vie éternelle leur échappe aussi.
Le meilleur legs, c’est d’apprendre à ses enfants à faire un travail utile et de leur donner l’exemple d’une vie caractérisée par la générosité. Une telle vie fera comprendre la véritable valeur de l’argent, qui ne doit être apprécié que pour le bien qu’il peut procurer en nous aidant à faire face à nos propres besoins, ainsi qu’à ceux de nos semblables, et surtout à l’avancement de la cause de Dieu.
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Responsabilité des pauvres
Certaines personnes sont désireuses de donner selon leurs moyens et pensent que Dieu ne leur réclame pas davantage, puisqu’elles n’ont pas beaucoup d’argent. Elles ne disposent pas de revenus suffisants pour pouvoir épargner après avoir subvenu aux besoins de leur famille. Mais bien des personnes de cette catégorie devraient se poser la question suivante: Est-ce que je donne en rapport avec ce que je pourrais posséder? Dieu veut que les énergies de leur corps et de leur esprit soient mises en œuvre. Certaines personnes n’ont pas tiré le meilleur parti des capacités que Dieu leur a données. Le travail a été assigné à l’homme, à cause du péché qui l’a rendu nécessaire. Le bien-être physique, mental et moral de l’homme exige que l’on se livre à un travail utile. “Ayez du zèle, et non de la paresse” (Romains 12:11), telle est l’injonction de l’apôtre Paul.
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Personne, riche ou pauvre, ne peut glorifier Dieu par une vie d’indolence. Tout le capital que beaucoup de pauvres possèdent consiste dans le temps et la force physique qu’ils gaspillent souvent par l’amour de leurs aises et une insouciante indolence, de telle sorte qu’ils n’ont rien à apporter au Seigneur dans les dîmes et les offrandes. Si certains chrétiens manquent de sagesse dans le rendement de leur travail et l’usage judicieux de leurs forces physiques et mentales, ils devraient avoir l’humilité d’esprit d’accepter les conseils de leurs frères, qui peuvent juger mieux qu’eux et leur signaler leurs déficiences. Ils sont nombreux ceux qui se contentent de ne rien pouvoir faire pour le bien de leurs semblables et l’avancement de la cause de Dieu, et qui pourraient en réalité faire davantage s’ils le voulaient. Ils sont responsables de leur capital de forces physiques aussi bien que le riche de son capital en argent.
Certains de ceux qui devraient apporter de l’argent au trésor divin devront au contraire en recevoir de ce dernier. Mais ils peuvent améliorer leur condition par un emploi judicieux de leur temps. Qu’ils cessent de s’engager dans des spéculations pour se procurer de l’argent plus facilement que par un travail patient et persévérant. Si ceux dont la vie n’est pas un succès voulaient se laisser instruire, ils pourraient s’entraîner eux-mêmes à des habitudes de renoncement et de stricte économie, et ils auraient la satisfaction de donner au lieu de recevoir. Il y a beaucoup de serviteurs paresseux. S’ils faisaient ce qui est en leur pouvoir, ils connaîtraient une si grande bénédiction en aidant les autres qu’ils comprendraient vraiment ce que veut dire cette parole: “Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.”
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La générosité bien dirigée agit sur les énergies mentales et morales des hommes et les pousse à une action salutaire, qui consiste à s’intéresser efficacement à ceux qui sont dans le dénuement et aux progrès de l’œuvre de Dieu. Si ceux qui en ont les moyens pouvaient comprendre qu’ils sont responsables devant Dieu pour chaque somme, même minime, qu’ils dépensent, ils verraient qu’ils ont moins de besoins qu’ils ne le croient. Si leur conscience était éveillée, elle leur montrerait qu’ils ont tort de céder à leur appétit, à leur orgueil, à leur vanité, à leur amour des plaisirs et elle leur reprocherait le gaspillage de l’argent que le Seigneur leur a donné et qui aurait dû être consacré à sa cause. Ceux qui dilapident leurs biens auront des comptes à rendre à leur Maître.