Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 431-434 Jour 107

La dîme est-elle un fardeau?

Certaines personnes penseront que la dîme était une des lois rigoureuses qui régissaient les Hébreux. Mais cela n’était pas un fardeau pour un cœur aimant Dieu. C’était seulement lorsque la nature égoïste se durcissait en retenant la part de Dieu que les hommes perdaient de vue les réalités éternelles et estimaient les trésors terrestres plus que les âmes. Mais il y a, pour le peuple de Dieu des derniers jours, des nécessités plus urgentes que pour Israël. Une œuvre immense reste à accomplir dans un temps très limité. Dieu n’a jamais voulu que le plan concernant la dîme soit laissé de côté par ses enfants; au contraire, il désire que l’esprit de sacrifice augmente afin que son œuvre soit achevée.

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Si les offrandes doivent être apportées suivant une règle bien établie, par contre aucune contrainte ne doit être exercée: ce sont des offrandes volontaires que Dieu veut. La véritable générosité chrétienne a comme source l’amour reconnaissant. L’amour que nous manifestons envers le Christ ne peut exister sans l’amour pour ceux en faveur desquels il est venu dans le monde. L’amour du Christ doit être un principe qui domine l’être tout entier, contrôlant les émotions et dirigeant les énergies, faisant éclore la chaude sympathie et le dévouement sans réserve qui peuvent exister dans le cœur humain. Lorsque tel est le cas, il ne sera plus nécessaire de prononcer des appels vibrants pour briser la carapace derrière laquelle s’abritent l’égoïsme et les sentiments endormis d’un cœur fermé aux libéralités dont la cause de Dieu a besoin.

Jésus nous a rachetés au prix d’un sacrifice infini. Nos facultés et notre influence lui appartiennent donc et devraient être à son entière disposition. Nous montrerons par là combien nous sommes reconnaissants envers celui qui nous a rachetés par son sang de l’esclavage du péché. Notre Sauveur agit sans cesse en notre faveur. Il est monté au ciel pour plaider notre cause. Il rappelle à son Père l’agonie qu’il a soufferte sur la croix. Il élève ses mains percées et intercède pour son Eglise afin qu’elle ne cède pas à la tentation.

Si nos sens pouvaient être affinés afin de mieux comprendre l’œuvre merveilleuse de Jésus, un profond amour embraserait nos cœurs. Notre apathie et notre indifférence nous alarmeraient. L’amour nous pousserait à la consécration entière et à la générosité; aussi la plus petite offrande, faite de bon cœur, aurait-elle une valeur infinie. Après avoir volontiers cédé à notre Rédempteur tout ce qu’il nous est possible de donner, quel qu’en soit le prix à nos yeux, si nous pouvions alors mesurer la dette de reconnaissance qui est réellement la nôtre envers Dieu, nos offrandes nous paraîtraient vraiment insignifiantes. Mais les anges prennent ces offrandes, qui nous semblent bien pauvres, et les présentent comme un sacrifice de bonne odeur devant le trône de Dieu, qui les accepte.

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En tant que disciples du Christ, nous ne nous rendons pas compte de notre véritable position. Nous ne comprenons pas comme il le faudrait quelles sont nos responsabilités d’ouvriers à gages du Christ. Il a payé d’avance notre salaire par sa vie de souffrance et par son sang répandu, afin de nous attacher à sa personne dans un esclavage volontaire. Toutes les faveurs dont nous jouissons sont un prêt du Seigneur. Il a fait de nous ses serviteurs. Les offrandes les plus modestes et nos services les plus humbles, s’ils sont inspirés par la foi et l’amour, peuvent attirer les âmes au service du Maître et exalter sa gloire. La prospérité du royaume de Dieu doit précéder toute autre considération. C’est pourquoi ceux qui font de leurs plaisirs et de leurs intérêts personnels le principal objet de leur vie, ne sont pas des serviteurs fidèles.

Ceux qui renoncent à eux-mêmes pour faire du bien aux autres, qui se dévouent corps et biens au service du Christ, éprouveront le bonheur que cherche en vain l’homme égoïste. Notre Sauveur a dit: “Quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple.” Luc 14:33. La charité “ne cherche point son intérêt”. Elle est le fruit de l’amour et de la générosité qui étaient les traits essentiels de la vie du Christ. La loi de Dieu inscrite dans nos cœurs nous fera placer nos propres intérêts bien au-dessous des réalités éternelles.*

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Un trésor sur la terre

Le Christ nous a enjoints de rechercher premièrement le royaume de Dieu et sa justice. C’est le devoir qui doit passer avant tous les autres. Notre Maître a expressément recommandé à ses disciples de ne pas s’amasser des trésors sur la terre, car ce serait attacher leurs cœurs aux choses d’ici-bas plutôt qu’à celles d’en haut. C’est là justement que beaucoup de pauvres âmes ont fait naufrage quant à la foi. Elles ont pris la direction opposée à celle qu’avait indiquée le Seigneur et laissé l’amour de l’argent devenir la passion dominante de leur vie. Elles ont fait des efforts inouïs pour acquérir des richesses. Ce désir insensé des trésors terrestres les a intoxiquées au même degré que l’alcool le fait pour les ivrognes.

Les chrétiens oublient qu’ils sont les serviteurs du Maître et que par conséquent eux-mêmes, ainsi que leur temps et tout ce qui leur appartient, sont à lui. Un grand nombre d’entre eux sont tentés et la plupart succombent aux incitations illusoires de Satan qui les pousse à investir leur argent dans des affaires qui leur rapporteront les plus grands profits. Un petit nombre seulement se croit lié par ce que Dieu exige de lui, à savoir que le premier devoir est de subvenir aux besoins de sa cause; ensuite seulement on peut penser à soi. Peu nombreux sont les chrétiens qui donnent au Seigneur selon leurs moyens. Beaucoup ont immobilisé leur argent en achetant des propriétés qu’il leur faudrait vendre afin de pouvoir disposer de cet argent au profit de l’œuvre de Dieu. Aussi s’excusent-ils en se servant de ce prétexte pour ne faire que de maigres dons à leur Rédempteur. Ils ont, tout aussi bien que le serviteur de la parabole., littéralement enfoui leur argent dans la terre. Ils dérobent Dieu de la dîme et, s’abusant ainsi eux-mêmes, ils se privent du trésor céleste.

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Tatiana Patrasco

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