Dieu dirige son peuple
Dieu se forme un peuple et son désir est qu’il marche en parfaite unité à la lumière de la vérité divine. Le Christ s’est donné lui-même au monde, “afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres”. Tite 2:14. Cette œuvre de purification a pour but de bannir de l’Eglise toute iniquité et tout esprit de discorde, afin que les membres édifient au lieu de renverser et concentrent leurs énergies à accomplir la grande œuvre qui leur a été confiée. Dieu veut que tous ses enfants arrivent à l’unité de la foi. Avant d’être crucifié, le Christ pria pour que ses disciples fussent un comme il l’était, lui, avec le Père, afin que le monde crût que le Père l’avait envoyé. Cette merveilleuse et touchante prière a été prononcée en faveur des chrétiens à travers les âges, car elle dit expressément: “Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole.” Jean 17:20.
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Avec quelle ardeur ceux qui professent être les disciples du Christ ne devraient-ils pas chercher à faire écho dans leur vie à cette prière. Hélas! il en est beaucoup qui ne comprennent pas le caractère sacré de leur état de membres d’église et qui répugnent à se soumettre à la discipline ecclésiastique. Leur manière d’agir prouve qu’ils considèrent leur jugement comme supérieur à celui de l’Eglise et qu’ils n’évitent pas soigneusement d’encourager un esprit de révolte. Ceux qui occupent des charges dans celle-ci peuvent avoir leurs défauts comme d’autres personnes et se tromper dans leurs décisions. Mais l’Assemblée du Christ sur la terre leur a cependant conféré une autorité dont on ne doit pas faire fi. Le Christ, après sa résurrection, a investi son Eglise par ces paroles: “Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.” Jean 20:23.
Les liens qui nous rattachent à l’Eglise ne doivent pas être rompus à la légère. Pourtant, certaines gens, tout en professant être disciples du Christ, menacent de la quitter lorsqu’on va à l’encontre de leurs opinions ou que leur voix n’a pas l’audience qu’à leur avis elle devrait avoir. Mais s’ils quittent l’Eglise, ce sont eux qui en souffriront le plus, car en se soustrayant à son influence, ils s’exposeront à toutes les tentations du monde.
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Notre attachement à l’église
Chaque croyant devrait s’attacher de tout son cœur à l’Eglise. Il faut que la prospérité de celle-ci soit son premier souci. L’Eglise peut se passer de lui, à moins qu’il ne comprenne l’obligation sacrée d’être dans son sein et à son service et non au sien propre. Il est au pouvoir de chacun de nous de faire quelque chose pour Dieu. Beaucoup de chrétiens dépensent de fortes sommes d’argent sans véritable nécessité et pour satisfaire leurs désirs, mais ils trouvent que c’est une grande charge que de continuer par leurs moyens de soutenir l’Eglise. Ils désirent recevoir d’elle tous les bienfaits et les privilèges, mais préfèrent laisser à d’autres le soin d’en payer les frais.
Ceux qui ont réellement à cœur l’avancement de l’œuvre de Dieu n’hésiteront pas à y placer leur argent chaque fois que cela sera nécessaire. Ils doivent aussi comprendre qu’ils ont la responsabilité solennelle d’illustrer par leur vie les enseignements du Christ, et pour cela être en paix les uns avec les autres et agir en parfait accord et en harmonie avec leurs frères. Ils doivent donc soumettre leur propre opinion au jugement de l’Eglise. Mais ils se replient sur eux-mêmes. Ils se regardent vivre avec complaisance, se flattant d’être sans reproche, alors qu’en réalité ils ne font rien pour Dieu et agissent en contradiction expresse avec sa Parole. L’observance de rites ne satisfera jamais les besoins profonds de l’âme humaine. Confesser le Christ des lèvres ne suffit pas à nous rendre capables de supporter l’épreuve au jour du jugement. Il faut une parfaite confiance en Dieu, une foi enfantine en ses promesses et une entière consécration à sa volonté.
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Dieu a toujours fait passer ses enfants dans le feu de l’affliction pour éprouver leur fidélité et leur fermeté, et les purifier de toute iniquité. Après qu’Abraham et son fils eurent supporté la plus grande épreuve qui pût leur être imposée, Dieu, par le moyen d’un ange, dit à Abraham: “Je sais maintenant que tu crains Dieu. et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.” Genèse 22:12. Ce grand acte de foi fait briller le caractère d’Abraham d’un remarquable éclat. Il donne la preuve de sa parfaite confiance en Dieu, pour lequel le patriarche n’épargna rien, pas même le fils de la promesse.
Nous n’avons rien de trop précieux pour ne pas l’abandonner à Jésus. Si nous lui remettons les talents qu’il nous a confiés, il nous en confiera davantage. Tout effort consenti pour lui sera récompensé et tout devoir accompli en son nom concourra à notre propre bonheur. Dieu abandonna son Fils bien-aimé aux souffrances de la crucifixion, afin que tous ceux qui croiraient en lui devinssent un par le nom de Jésus. Si le Christ a consenti à un si grand sacrifice pour sauver les hommes et les amener à l’unité — cette unité qui est celle du Père et du Fils — quel sacrifice ses disciples pourraient-ils trouver trop grand pour la conserver?
Temoignage d’une eglise unie
Si le monde voit régner une harmonie parfaite dans l’Eglise de Dieu, ce sera pour lui un argument puissant en faveur de la religion chrétienne. Les dissensions, les malheureuses divergences, les puériles difficultés dans l’Eglise déshonorent notre Sauveur. Tout cela peut être évité si l’on se soumet à Dieu et si l’on obéit à la voix de l’Eglise. L’incrédulité suggère que l’indépendance individuelle nous donne de l’importance, et elle nous fait considérer comme une faiblesse de soumettre à l’appréciation de l’Eglise nos propres pensées sur ce qu’il convient de faire. Mais il est imprudent de se laisser aller à de tels sentiments, car ils nous conduiront fatalement à l’anarchie et au désordre. Le Christ savait que l’unité et la communauté chrétiennes étaient nécessaires à la cause de Dieu, c’est pourquoi il les ordonna à ses disciples. L’histoire du christianisme prouve d’une manière concluante que la force se trouve seulement dans l’union. Que chacun se soumette donc à l’autorité de l’Eglise.
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Les apôtres sentirent la nécessité d’être strictement unis et ils y travaillèrent avec ardeur. Paul exhorte ses frères en ces termes: “Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment.” 1 Corinthiens 1:10.
Il écrit aux Philippiens: “Si donc il y a quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soulagement dans la charité, s’il y a quelque union d’esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde, rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée. Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ.” Philippiens 2:1-5.
Il écrit encore aux Romains: “Que le Dieu de la persévérance et de la consolation vous donne d’avoir les mêmes sentiments les uns envers les autres selon Jésus-Christ, afin que tous ensemble, d’une seule bouche, vous glorifiiez le* Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Accueillez-vous donc les uns les autres, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu.” Romains 15:5-7. “Ayez les mêmes sentiments les uns envers les autres. N’aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux.” Romains 12:16.
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Pierre écrivait aux églises dispersées: “Enfin, soyez tous animés des mêmes pensées et des mêmes sentiments, pleins d’amour fraternel, de compassion, d’humilité. Ne rendez point mal pour mal, ou injure pour injure; bénissez, au contraire, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin d’hériter la bénédiction.” 1 Pierre 3:8, 9.
Enfin Paul dit aux Corinthiens: “Au reste, frères, soyez dans la joie, perfectionnez-vous, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.” 2 Corinthiens 13:11.
Autant qu’il est possible, vous devriez vivre en harmonie avec vos frères et sœurs. Remettez-vous entre les mains de Dieu et cessez de faire preuve de cette sévérité et de cette disposition à trouver les autres en faute. Ne vous laissez pas aller à votre propre sentiment, mais efforcez-vous d’imiter votre cher Sauveur. Saisissez sa main afin que par ce contact il puisse vous communiquer les bienfaisantes qualités de son caractère incomparable. Ouvrez vos cœurs à son amour et laissez-vous transformer par sa puissance et par sa grâce. Alors vous acquerrez une grande influence pour le bien. Votre force morale sera inébranlable. Vous serez purs et sanctifiés. Votre lumière brillera comme l’aurore. — Testimonies for the Church 4:63 (1876).
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La religion du Christ n’exige pas de nous la disparition de notre personnalité, mais simplement que nous nous adaptions, dans une certaine mesure, aux sentiments et aux méthodes de nos frères. Il arrive que la foi unisse des personnes dont les opinions, les habitudes et les goûts, par rapport aux questions temporelles, ne sont pas en harmonie. Mais si ces personnes ont en elles l’amour du Christ et qu’ensemble elles considèrent le ciel comme leur demeure éternelle, elles peuvent être dans la plus douce et la plus compréhensive communion, dans une merveilleuse unité. Rarement deux personnes ont une expérience en tous points identique. Les difficultés de l’une ne sont pas celles de l’autre, mais nos cœurs devraient toujours être ouverts à la sympathie et remplis de l’amour que Jésus a manifesté pour tous ses frères humains. — Testimonies for the Church 4:65, 66 (1876).*