Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 555-558 Jour 138

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Le corps de la vache rousse était ensuite réduit en cendres, ce qui indiquait un sacrifice total. Les cendres, recueillies par une personne non souillée au contact d’un mort, étaient placées dans un vase contenant de l’eau vive. Cette personne prenait un bâton de cèdre avec une étoffe écarlate et un bouquet d’hysope et aspergeait le contenu du vase sur la tente et le peuple rassemblé. La cérémonie se répétait plusieurs fois afin d’être complète et avait pour but de purifier du péché.

C’est ainsi que le Christ, par sa propre justice, après avoir versé son sang précieux, entre dans le lieu saint pour purifier le sanctuaire. Là, le courant écarlate accomplit la réconciliation de Dieu avec l’homme. Il en est qui considère ce sacrifice de la vache rousse comme une cérémonie sans signification; mais il était fait sur le commandement de Dieu et il avait un sens profond qu’il a gardé encore aujourd’hui.

Le prêtre prenait le cèdre et l’hysope et les trempait dans l’eau pure pour en asperger ce qui était impur. Cela représentait le sang du Christ versé pour nous purifier de nos impuretés morales. Cette aspersion répétée symbolise l’œuvre qui doit être accomplie pour le pécheur repentant. Tout ce que possède ce dernier doit être consacré: non seulement son âme, mais sa famille, ses serviteurs, ses propriétés, et tout ce qui lui appartient.

Après que la tente avait été aspergée avec l’hysope, on écrivait sur la porte de ceux qui avaient été purifiés: “Je ne m’appartiens plus, Seigneur, je suis à toi.” Ainsi doit-il en être de ceux qui prétendent avoir été purifiés par le sang du Christ. Le Seigneur n’exige pas moins aujourd’hui qu’autrefois. Le Psalmiste, faisant allusion à cette cérémonie symbolique, dit: “Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.” “Crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé.” “Rends-moi la joie de ton salut, et qu’un esprit bien disposé me soutienne!” Psaumes 51:9, 12, 14.

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Le sang du Christ est efficace, mais il doit être utilisé continuellement. Le Seigneur désire, non seulement que ses serviteurs emploient pour sa gloire les biens qu’il leur a confiés, mais qu’ils se consacrent eux-mêmes à son service. Si vous, mon frère, êtes devenu égoïste et si vous gardez par devers vous ce que vous devez donner pour la cause de Dieu, alors vous avez besoin d’être entièrement aspergé du sang du Sauveur, vous consacrant vous-même à Dieu avec tout ce que vous possédez.*

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Chapitre 90 — Obéissance volontaire

Abraham était déjà vieux lorsqu’il reçut de Dieu l’ordre bouleversant d’offrir en holocauste son fils Isaac. L’ardeur de sa jeunesse avait disparu. Il avait dépassé l’âge où l’on supporte plus facilement la souffrance et où l’on brave le danger. Dans la vigueur de la jeunesse, l’homme peut affronter l’orage avec la conscience de sa force et surmonter le découragement qui, lorsqu’il approche du tombeau, le briserait.

Mais, dans sa providence, Dieu réservait au patriarche l’épreuve la plus dure au moment même où les années pesaient lourdement sur ses épaules et alors qu’il soupirait après le calme et le repos. Le Seigneur s’adressa à lui en ces termes: “Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac… et offre-le en holocauste.” Genèse 22:2. Le cœur du vieillard fut frappé d’horreur. S’il avait perdu son fils par suite d’une maladie, le cœur du patriarche aurait été déchiré, et il aurait incliné avec tristesse sa tête aux cheveux blancs, mais il lui était demandé de verser de sa propre main ce précieux sang. Cela ne lui semblait pas possible.

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Cependant Dieu avait parlé, et il fallait obéir à sa parole. Abraham était chargé d’années, mais cela ne le dispensait pas du devoir. Il s’arma de toute sa foi et, dans une angoisse muette, prit par la main ce beau garçon jouissant de la santé de la jeunesse et partit pour se conformer à la parole de Dieu. Le vieux patriarche était un homme dont les passions et les inclinations étaient semblables aux nôtres; il aimait son fils, qui était son bâton de vieillesse et l’objet de la promesse du Seigneur.

Mais Abraham ne se demanda pas comment les promesses de Dieu pouvaient s’accomplir si Isaac était mis à mort. Le cœur ulcéré, il ne discuta pas l’ordre divin, mais le suivit à la lettre jusqu’au moment où, le couteau levé pour égorger son fils, il entendit ces paroles: “N’avance pas ta main sur l’enfant… Je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.” Genèse 22:12.

Cet acte de foi remarquable est rapporté dans le récit sacré comme un exemple illustre dont le monde doit s’inspirer jusqu’à la fin des temps. Abraham ne pensa pas un seul instant que son âge avancé le dispensait d’obéir à Dieu. Il ne dit pas: “Mes cheveux ont blanchi, la force de ma jeunesse n’est plus qu’un souvenir; qui sera mon soutien lorsque mon fils Isaac ne sera plus? Est-il possible à un père âgé de verser le sang de son propre fils?” Non, Dieu avait parlé, il fallait obéir sans discuter et sans murmurer.

Aujourd’hui, nos églises ont besoin de la foi d’Abraham pour dissiper les ténèbres qui les environnent et faire grandir leur spiritualité. L’âge ne sera jamais une excuse pour désobéir à Dieu. Notre foi doit produire d’abondantes œuvres, car la foi sans les œuvres est morte. Chaque devoir accompli, chaque sacrifice consenti au nom de Jésus est abondamment récompensé. Dans l’accomplissement du devoir, Dieu se fait entendre et répand sa bénédiction. Mais il exige de nous une reddition totale de nos facultés. L’esprit, le cœur, l’être tout entier doit lui être consacré, si nous voulons devenir de vrais chrétiens.

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Dieu a tout fait pour que l’homme puisse posséder les richesses éternelles. Il a revêtu la terre de beauté et de tout ce qui est nécessaire à la vie de ses créatures. Il a donné son Fils afin qu’il mourût pour racheter un monde qui avait sombré dans le péché. Cet amour merveilleux, ce sacrifice infini, exige la plus stricte obéissance, l’amour le plus pur, une foi sans bornes. Néanmoins, toutes ces vertus, amenées à la perfection, ne sauraient être comparées au grand sacrifice qui a été accompli pour nous sauver.

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Tatiana Patrasco

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