Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 627-630 Jour 156

Pendant la nuit, Jacob eut une vision. Il aperçut une échelle dont le pied reposait sur la terre et le sommet atteignait l’armée des étoiles, au plus haut des cieux. Des anges montaient et descendaient cette échelle éclatante de lumière, lui montrant la voie qui unit la terre et le ciel. Puis il entendit une voix lui renouveler les promesses de grâce, de protection et de bénédictions futures. Quand Jacob se réveilla, il s’écria: “Certainement, l’Eternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas!” Genèse 28:16. Il regarda autour de lui comme s’il s’attendait à voir les messagers célestes, mais il n’aperçut dans la pénombre que les objets terrestres qui l’environnaient, et au-dessus de lui, le ciel tout illuminé de joyaux étincelants. L’échelle et les messagers glorieux avaient disparu. Il ne pouvait plus voir qu’en imagination la Majesté divine. 

Jacob fut effrayé du profond silence de la nuit et à la pensée qu’il était en la présence immédiate de Dieu. Son cœur était rempli de gratitude de n’avoir pas été anéanti. Il lui fut impossible de se rendormir. Une reconnaissance profonde, mêlée de joie, remplissait son âme. “Jacob se leva de bon matin; il prit la pierre dont il avait fait son chevet, il la dressa pour monument, et il versa de l’huile sur son sommet.” Verset 8. Puis il fit à Dieu un vœu solennel.

Fidèle au vœu

Jacob fit ce vœu au moment où la grâce divine restaurait son âme, ayant l’assurance que Dieu ne l’abandonnait pas. La gloire divine disparue, il eut, comme tous les hommes de notre époque, des tentations: mais il fut fidèle à son vœu. La pensée ne lui vint pas qu’il pouvait être délié de l’engagement qu’il avait pris. Il aurait pu raisonner comme les hommes d’aujourd’hui, et se dire que cette révélation n’était qu’un rêve, qu’il était dans un état d’excitation anormale lorsqu’il fit ce vœu et que par conséquent il n’était pas nécessaire qu’il le tînt; mais il ne céda pas à la tentation.

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De longues années s’écoulèrent avant que Jacob osât retourner dans son pays; mais lorsqu’il y revint, il s’acquitta fidèlement de la dette qu’il avait contractée envers son Maître. Devenu riche, il consacra une grande partie de ses biens au Seigneur.

De nos jours, il en est beaucoup qui échouent où Jacob réussit. Ceux à qui le Seigneur a le plus donné sont les plus enclins à retenir ce qu’ils possèdent, parce qu’ils devraient donner une somme proportionnée à leur prospérité. Jacob donna la dîme de tout ce qu’il possédait. Puis il calcula l’intérêt de la dîme et remit au Seigneur ce qu’il avait employé pour lui pendant le temps qu’il avait passé en pays idolâtre et ne pouvait accomplir son vœu. C’était une somme considérable, mais il n’hésita pas un seul instant. Ce qu’il avait consacré au Seigneur ne lui appartenait plus. 

Selon sa prospérité

La somme exigée est proportionnée aux biens reçus. Plus grand est le capital, plus grand aussi est le don que requiert le Seigneur. Si un chrétien possède une certaine fortune, Dieu a des droits impérieux sur lui. Il doit non seulement donner la dîme, mais faire des offrandes. La dispensation lévitique se distinguait d’une manière toute particulière par la consécration au Seigneur de tous les biens. 

Lorsque nous disons que les Juifs consacraient la dîme à des buts religieux, nous n’avons pas tout dit. Dieu avait des droits sur tout, et sur presque chaque objet il fallait lui donner quelque chose en retour de ses bienfaits. Les Israélites devaient racheter leurs premiers-nés, offrir les premiersnés de leur bétail et les prémices de leurs moissons. Il fallait laisser aux indigents les extrémités des champs à moissonner. Tous les épis qui tombaient des mains des moissonneurs étaient abandonnés aux pauvres, et chaque septième année on laissait aux nécessiteux ce que produisaient les champs en jachères. Puis il y avait les sacrifices extraordinaires, les sacrifices expiatoires, les sacrifices pour le péché et la remise de toutes les dettes chaque septième année. Il y avait aussi de nombreuses dépenses pour exercer l’hospitalité et faire des dons aux pauvres, ainsi que des répartitions d’impôts sur les propriétés. 

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A certaines périodes, et pour veiller à la stricte observation de la loi, on faisait subir un interrogatoire aux gens afin de se rendre compte si chacun s’était acquitté fidèlement de ses vœux. Ceux qui étaient consciencieux rendaient au Seigneur environ le tiers de tous leurs revenus au profit des intérêts religieux et des pauvres. Cela n’était pas exigé d’une classe de gens seulement, mais de tous, la somme réclamée étant proportionnée à ce que l’on possédait. Outre ces dons systématiques et réguliers, on faisait appel à des offrandes volontaires pour des buts spéciaux, comme par exemple la construction du tabernacle dans le désert et du temple érigé à Jérusalem. Dieu avait imposé ces choses aux Israélites pour leur bien, en même temps que pour son service.

S’eveiller au sens du devoir

En tant qu’adventistes nous devons prendre sérieusement à cœur cette question. Il y en a peu qui se sentent repris dans leurs consciences, s’ils ont négligé leur devoir à ce sujet, et qui éprouvent le remords de dérober Dieu chaque jour. Si un chrétien, sciemment ou accidentellement, fait tort à son prochain dans un paiement, ou refuse de régler une dette, sa conscience le lui reprochera, à moins que celle-ci ne soit cautérisée, et il ne trouvera aucun repos, même s’il est seul à connaître la chose. Toutefois, il en est beaucoup qui négligent leurs vœux et ne s’acquittent pas de leurs engagements sans en être troublés le moins du monde. Combien peu se sentent coupables d’avoir manqué à leur devoir! Il faut que nous soyons à cet égard plus profondément convaincus. Notre conscience doit être réveillée sur ce point. Au dernier jour, il faudra rendre des comptes au Seigneur, car il a des droits sur nous. 

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Les responsabilités du chrétien, que son capital soit grand ou petit, sont proportionnées aux dons que Dieu lui a faits. L’amour des richesses a perdu des milliers de gens. Certains riches oublient qu’ils ne sont que des économes et que le jour approche où il leur sera dit: “Rends compte de ton administration.” Luc 16:2. Comme dans la parabole des talents, tout homme est responsable de l’usage qu’il fait des biens qui lui sont accordés. Le pauvre homme de la parabole, se croyant moins responsable parce qu’il n’avait reçu qu’un talent, ne fit aucun usage de ce dernier et fut en conséquence jeté dans les ténèbres du dehors.

Le Christ a dit: “Qu’il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu!” Marc 10:23. Ses disciples étaient étonnés de sa doctrine. Lorsqu’un prédicateur qui a travaillé avec succès pour amener des âmes à Jésus-Christ abandonne son œuvre sacrée afin de s’assurer des biens temporels, c’est un apostat. Il devra rendre compte à Dieu des talents qu’il a mal employés. Lorsque des hommes d’affaires, des propriétaires, des artisans, des marchands, des hommes de loi, etc. deviennent membres de l’église, ils deviennent également serviteurs du Christ; et bien que leurs talents soient tout à fait différents, leur responsabilité de faire avancer la cause de Dieu par un travail personnel et par leur argent n’est pas moins grande que celle du prédicateur. La malédiction qui frappera ce dernier, s’il ne prêche pas l’Evangile, frappera aussi l’homme d’affaires qui, avec ses divers talents, ne collabore pas avec Dieu pour arriver aux mêmes résultats. Lorsqu’on explique cela à certaines personnes, elles répondent: “Cette parole est dure.” Pourtant elle est vraie, bien qu’elle soit constamment contredite par la manière d’agir de ceux qui se disent disciples du Christ. 

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