Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 563-566 Jour 140

Le fruit de la critique

Satan a une grande puissance sur l’esprit des parents à cause de leurs enfants indisciplinés. Le péché des parents témoigne contre beaucoup d’observateurs du sabbat. La médisance et les racontars sont des spécialités de Satan pour semer la discorde, séparer les amis et détruire la foi de beaucoup dans le bien-fondé de nos principes. Les frères et sœurs sont trop disposés à parler des fautes et des erreurs qui peuvent exister chez les autres, et spécialement chez ceux qui sont chargés d’adresser des messages de reproches et d’avertissements de la part du Seigneur.

-564-

Les enfants de ces censeurs impénitents ouvrent toutes grandes leurs oreilles et se délectent du poison dispensé par les mécontents. Les parents ferment ainsi aveuglément les avenues par lesquelles le cœur de leurs enfants pourrait être atteint. Que de familles assaisonnent leurs repas quotidiens de doute et de critique. Ils dissèquent le caractère de leurs amis, et servent cela comme un dessert délicieux. Un bon morceau de médisance fait le tour de la table afin d’être dégusté, non seulement par les adultes, mais aussi par les enfants. Tout cela déshonore Dieu. Jésus a dit: “Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.” Matthieu 25:40. C’est ainsi que le Christ est méprisé par ceux qui critiquent ses serviteurs.

On a manqué de respect envers les serviteurs que Dieu s’est choisis, et, en quelques cas, ils ont été l’objet d’un mépris absolu de la part de certaines personnes dont le devoir aurait été de les encourager. Les enfants n’ont pas manqué d’écouter les remarques désobligeantes de leurs parents au sujet des reproches et des avertissements solennels des serviteurs de Dieu; ils ont compris les moqueries et les critiques qu’ils ont entendues, et ils ont été amenés à mettre sur le même niveau les choses éternelles et les affaires temporelles. A quelle mauvaise besogne se livrent les parents en semant l’incrédulité dans le cœur de leurs enfants, et ceci même dès leurs jeunes années! Ils les amènent ainsi à être irrévérencieux et à se rebeller contre toute répréhension d’en haut.

Où un tel mal existe, il ne peut y avoir que déclin spirituel. Ces pères et ces mères, aveuglés par l’ennemi, s’étonnent que leurs enfants aient des tendances à l’incrédulité et doutent des vérités de la Parole de Dieu. Ils se demandent pourquoi ils sont si réfractaires aux influences religieuses. Si ces parents étaient spirituels, ils se rendraient compte immédiatement que cet état de choses déplorable est le résultat de l’atmosphère qui règne dans leur propre foyer. C’est là qu’est la source de leur jalousie et de leur manque de confiance. C’est ainsi que dans des familles soit-disant chrétiennes l’incrédulité se glisse dans le cœur des jeunes.

-565-

Ils sont nombreux ceux qui trouvent un plaisir tout particulier à parler des fautes, réelles ou imaginaires, des frères qui portent de lourdes responsabilités dans l’œuvre. Ils perdent de vue le bien accompli, les heureux résultats de durs travaux et l’attachement sans défaillance à la cause, pour s’arrêter à quelques prétendues erreurs ou aux conséquences qu’ont eues certaines décisions. Ils s’imaginent qu’eux-mêmes auraient fait beaucoup mieux. En réalité, s’ils avaient été chargés de ce travail, ou ils auraient refusé de s’en occuper, ou auraient fait plus mal que ceux qu’ils critiquent.

Mais ces incorrigibles bavards se cramponnent aux traits les plus désagréables de l’œuvre accomplie, comme le lichen s’attache aux rochers. Ces personnes sont spirituellement diminuées parce qu’elles s’occupent continuellement des fautes des autres. Elles sont moralement incapables de discerner les bonnes et nobles actions, les efforts désintéressés, le véritable héroïsme, le sacrifice. Elles n’acquièrent pas plus de noblesse et d’élévation d’esprit; elles ne deviennent pas plus généreuses; leurs idées et leurs plans restent étriqués. Elles ne cultivent pas la charité qui doit caractériser la vie du chrétien. Chaque jour, elles descendent un peu plus la pente et leurs conceptions se rétrécissent. La petitesse est leur élément, et l’atmosphère qui les entoure chasse la paix et le bonheur.

-566-

Les chrétiens doivent bien prendre garde à leurs paroles. Qu’ils ne prêtent jamais l’oreille aux rapports défavorables de l’un de leurs amis faits à un autre, surtout si ceux-ci ne sont pas en bons termes. C’est une chose cruelle que de faire des insinuations malveillantes, comme si l’on était très au courant des choses qui concernent autrui ou qu’on sache ce que d’autres ignorent. De telles insinuations mènent loin, et créent une impression défavorable. Il vaudrait mieux relater franchement les faits sans les exagérer. Que n’a pas souffert l’Eglise du Christ par un tel état de choses! Les inconséquences de ses membres l’ont terriblement affaiblie. La confiance a été trahie par les fidèles d’une même église, et pourtant les coupables n’avaient nullement l’intention de faire du mal. Le manque de sagesse dans le choix des sujets de conversation a fait un mal considérable.

On ne devrait s’entretenir que de choses divines, spirituelles. Malheureusement, il en est tout autrement. Si l’amitié entre chrétiens consistait surtout à enrichir son esprit et son cœur, on n’aurait jamais rien à regretter, et on se souviendrait avec joie des propos échangés. Mais si des heures sont gaspillées en paroles vaines, si un temps précieux est passé à disséquer les vies et les caractères de ses semblables, l’amitié aura été une source de maux, et l’influence exercée, une odeur de mort. — Testimonies for the Church 2:186, 187 (1868).

Nous ne devons pas permettre à nos perplexités et à nos désappointements de consumer notre âme et de nous rendre chagrins et impatients. Qu’il n’y ait entre nous ni antipathie, ni mauvaises pensées, ni paroles désobligeantes, de crainte d’offenser Dieu. Mon frère, si vous ouvrez votre cœur à l’envie ou au soupçon, le Saint-Esprit ne pourra habiter en vous. Recherchez la plénitude qui est dans le Christ. Travaillez dans ce sens. Que chacune de vos pensées, de vos paroles, de vos actions le révèle. Il vous faut recevoir chaque jour le baptême de l’amour, celui que reçurent les apôtres et qui les amena à avoir une même pensée. Cet amour apportera la santé du corps, de l’esprit et de l’âme. Entourez-vous d’une atmosphère qui fortifiera votre vie spirituelle. Cultivez la foi, l’espérance, le courage et l’amour. Que la paix de Dieu règne dans votre cœur! — Testimonies for the Church 8:191 (1904).

-567-

Le Seigneur vit et règne. Bientôt il apparaîtra dans sa Majesté pour secouer terriblement la terre. Un message spécial doit être proclamé aujourd’hui, un message qui dissipera les ténèbres spirituelles, convaincra et convertira les âmes. “Hâte-toi, fuis pour ta vie”, tel est l’appel qui doit être adressé à ceux qui vivent dans le péché. Nous devons considérer sérieusement les temps dans lesquels nous vivons. Nous n’avons pas un instant à perdre en critiquant et en accusant nos frères. Que ceux qui l’ont fait dans le passé se mettent à genoux et prient; qu’ils se gardent de mettre leurs paroles et leurs plans à la place des paroles et des plans de Dieu. — Testimonies for the Church 8:36 (1904).*

Posted in

Tatiana Patrasco

Leave a Comment