Des temps critiques sont devant nous, et il est urgent que des familles quittent les villes pour la campagne, afin que la vérité soit proclamée par monts et par vaux. Il faut que nos plans soient en harmonie avec la Parole de Dieu et mis en valeur avec une inlassable énergie. Ici, l’action et la persévérance feront plus que le génie et que l’érudition. Tous les talents confiés aux hommes n’ont que peu de valeur s’ils ne sont pas utilisés. Un retour a des méthodes plus simples sera apprécié par les enfants et par la jeunesse. Le travail au jardin et dans les champs sera une diversion agréable pour sortir de la routine des leçons abstraites dans lesquelles les jeunes esprits ne devraient pas toujours etre confinés. Ce sera un baume bienfaisant pour l’enfant nerveux qui trouve ses leçons pénibles et difficiles a retenir. L’étude de la nature sera pour lui une source de joie et de bonheur, et les impressions ainsi ressenties ne s’effaceront jamais de son esprit, car elles demeureront constamment associées a des objets qu’il aura toujours sous les yeux.
L’A. B. C. de l’education
Cultiver le sol est la meilleure façon de fortifier les muscles et de reposer l’esprit. L’agriculture devrait etre l’A.B.C. de l’éducation donnée dans nos écoles. C’est la premiere chose a faire entrer en ligne de compte; nos écoles ne devraient pas avoir a acheter les grains, les légumes et les fruits, si nécessaires a la santé. Notre jeunesse a besoin de savoir abattre les arbres et labourer la terre aussi bien que d’acquérir des connaissances littéraires. Des maîtres spécialisés devraient etre désignés pour s’occuper des éleves et pour travailler avec eux. De cette maniere les maîtres eux-memes apprendraient a porter des responsabilités, ainsi que les éleves avec lesquels ils collaboreraient. Ensemble ils devraient s’entretenir des meilleures méthodes a adopter…
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L’exercice qui rend capable de se servir de ses mains et qui apprend aux jeunes a porter leur part des fardeaux de la vie communique la force physique et développe chaque faculté. Tous devraient trouver a faire quelque chose d’utile pour eux-memes et pour les autres. Dieu a fait du travail une bénédiction et seul l’ouvrier diligent connaît la vraie gloire et la joie de vivre. Il faut faire travailler le cerveau et les muscles dans un juste équilibre, si l’on veut que la santé et la vigueur soient maintenues. La jeunesse pourra ainsi employer a l’étude de la Parole de Dieu une perception claire et un esprit bien équilibré. Elle aura de bonnes pensées et sera a meme de retenir et d’assimiler les précieux enseignements qui s’en dégagent. Elle acquerra nécessairement une puissance cérébrale telle qu’elle saura discerner la vérité. Ainsi, si l’occasion se présente, nos jeunes pourront donner les raisons de leur espérance avec respect et douceur.
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Chapitre 64 — La ferme-école d’Avondale (Australie)
J’ai reçu l’ordre de vous communiquer quelques considérations au sujet de la disposition et de l’emploi des terres attenantes a notre école et a notre église. Jusqu’a ces derniers temps je ne m’étais pas sentie libre de vous en parler, et meme aujourd’hui j’éprouve une certaine retenue a vous révéler toutes ces choses, parce que nos freres ne sont pas encore préparés a comprendre tout ce qui, par la divine providence, se fera a Avondale.
Dans les visions de la nuit, certaines choses m’ont été clairement présentées. Je voyais des personnes en train de choisir, pres de l’école, des lots de terrain, sur lesquels elles se proposaient de bâtir des maisons et d’établir leurs demeures. Mais celui qui se tenait au milieu de nous déclara: “Vous faites une grosse erreur que vous regretterez plus tard. Ce terrain ne doit pas etre occupé par des constructions, sauf s’il s’agit de la commodité des professeurs et des éleves de l’école. Il doit etre réservé pour la création d’une ferme rattachée a l’école. Ce sera une vivante parabole pour les éleves qui ne doivent pas considérer cette terre comme une chose ordinaire, mais comme un manuel que le Seigneur soumet a leur étude et qui sera utile a la culture de leur âme.
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”Si vous consentez a ce que les terres avoisinant l’école soient occupées par des maisons privées, vous serez ensuite obligés de choisir pour la culture d’autres terres situées loin de l’établissement. C’est en cela que réside l’erreur grave que vous regretterez toujours par la suite. Toutes les terres aux alentours de l’école doivent etre regardées comme la propriété de la ferme de l’école ou nos jeunes pourront etre formés sous la surveillance de maîtres compétents. Dans nos écoles, nos éleves ont besoin de toutes les terres cultivables avoisinantes pour s’y livrer a la culture des arbres fruitiers, des arbres d’ornement et des produits potagers.
”La ferme de l’école doit etre considérée comme un manuel de leçons de choses prises dans la nature et servant a illustrer l’enseignement des maîtres. Nous devons apprendre a nos éleves que le Christ, créateur du monde et de tout ce qu’il renferme, est la lumiere et le principe de tout ce qui vit. La vie de chaque adolescent, désireux de saisir les occasions de recevoir une éducation convenable, sera faite de reconnaissance et de bonheur, grâce a tout ce qu’il verra pendant son séjour a l’école.”
L’ouvre qui est devant nousIl nous faut un plus grand nombre de maîtres de talent pour éduquer la jeunesse dans les diverses branches scolaires afin que de nos établissements sortent de nombreux éléments capables de communiquer a d’autres les connaissances qu’ils y ont reçues. Les orphelins doivent y trouver un foyer; des bâtiments devraient etre érigés, tel un hôpital, et des bateaux acquis. On devrait trouver un maître fermier compétent et des hommes doués de sagesse et de courage pour remplir les charges des différentes sections manuelles, et pour consacrer sans réserve leurs talents a la formation des éleves.