Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 539-542 Jour 134

L’égoïsme, une malédiction

On a besoin de missionnaires dans nos grandes villes pour porter la lumière à ceux qui sont assis à l’ombre de la mort. Pour amener les âmes fatiguées à s’en remettre au Rédempteur miséricordieux, il faut des hommes expérimentés qui allient la douceur de la sagesse à la force de la foi. Quelle malédiction que l’égoïsme! C’est lui qui nous empêche de nous engager au service de Dieu, qui ferme nos oreilles aux injonctions du devoir, alors que tout cela devrait enflammer nos cœurs d’un zèle ardent. Il faudrait que toutes nos énergies soient soumises au Christ. Nous joindre à ceux qui répandent l’erreur, c’est travailler pour le mal et donner l’avantage à nos adversaires. La vérité divine ne connaît pas de compromis avec le péché, ni de rapport avec la ruse ou la transgression. On n’a pas besoin de soldats qui soient dans le camp de l’ennemi au moment même où ils doivent intervenir dans le combat.

Notre œuvre est immense. Mais qu’ils sont nombreux ceux qui professent croire aux vérités sacrées alors qu’ils sont paralysés par les sophismes de Satan, entravant ainsi la cause de Dieu au lieu de la faire avancer! Quand se comporteront-ils comme attendant le Seigneur? Quand montreront-ils un zèle en rapport avec leur foi? Bien des gens manquent de générosité et tranquillisent leur conscience en faisant des plans en vue d’accomplir de grandes choses pour la cause de Dieu après leur mort. Ils font un testament où des sommes importantes sont allouées à l’Eglise et à ses différentes activités; ils pensent ainsi avoir fait tout ce qui leur est demandé. Mais ont-ils renié le moi par cet acte? Bien au contraire, ils ont mis en évidence la véritable nature de l’égoïsme. Ce n’est que lorsqu’ils n’auront plus besoin de leur argent qu’ils veulent bien le donner à Dieu; mais ils désirent le conserver aussi longtemps que possible, jusqu’au moment où ils devront affronter un messager qu’ils ne pourront éviter.

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Un testament de ce genre est souvent une preuve de cupidité. Dieu a fait de nous tous ses économes, et en aucun cas il ne nous autorise à négliger nos devoirs ou à laisser à d’autres le soin de s’en acquitter pour nous. L’appel de fonds pour faire avancer la cause de la vérité ne peut-être plus urgent qu’aujourd’hui. Notre argent ne fera jamais plus de bien qu’en ce moment. Chaque jour passé à le conserver par devers soi limite la période où il fera du bien en sauvant des âmes. Si nous confions à d’autres le soin d’accomplir ce que Dieu nous a commandé, nous nous faisons tort à nousmêmes ainsi qu’au Seigneur qui nous a donné tout ce qui nous appartient. Comment d’autres pourraient-ils faire mieux que nous-mêmes notre œuvre de bienfaisance? Dieu désire voir chacun de nous exécuter, pendant sa vie, son propre testament à cet égard. L’adversité, les accidents, les intrigues peuvent empêcher l’exécution de tout acte prémédité de bienfaisance, lorsque celui qui a amassé une fortune n’est plus là pour s’en occuper. Il est triste de constater que tant de personnes négligent les occasions de faire le bien et attendent d’être déchargées de leurs responsabilités pour rendre au Seigneur ce qu’il leur a prêté pour être employé à sa gloire.

“Gardez-vous de toute avarice”

Un trait marquant de l’enseignement du Christ est la fréquence, le sérieux avec lesquels il condamnait le péché de cupidité et montrait le danger des richesses terrestres et de l’amour immodéré de l’argent. Dans les demeures des riches, dans le temple et dans les rues, le Sauveur mettait en garde ceux qui recherchaient le salut, en leur disant: “Gardez-vous avec soin de toute avarice.” Luc 12:15. “Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon.” Matthieu 6:24; Luc 16:13.

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C’est cet amour du gain, cet égoïsme, qui désire toujours davantage, qui tue la spiritualité de l’Eglise en éloignant les bénédictions divines. Lorsque la tête et les mains sont constamment occupées à accumuler des richesses, les appels de Dieu et des hommes sont étouffés. Si le Seigneur nous a comblés de biens terrestres, ce n’est pas pour que notre temps et notre attention soient détournés de lui et consacrés à ce qu’il nous a prêté. Le donateur est plus grand que le don. Nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes; nous avons été rachetés à un grand prix. Avons-nous oublié le prix infini de notre rédemption? La reconnaissance a-t-elle fui notre cœur? La croix du Christ ne condamne-t-elle pas une vie d’égoïsme?

Que serait-il arrivé si le Sauveur, fatigué de l’ingratitude des hommes et des injures qui lui étaient prodiguées de toutes parts, avait abandonné son œuvre? Que serait-il arrivé s’il n’était jamais parvenu au moment où il s’est écrié: “Tout est accompli”? Où en serions-nous s’il était remonté au ciel, découragé par l’accueil qui lui fut fait icibas? Que serait-il arrivé s’il n’avait jamais subi l’angoisse de Gethsémané où il sua des grumeaux de sang?

Le Sauveur fut soutenu dans son œuvre de rédemption par un amour incomparable et une soumission totale à la volonté de son Père. Il œuvra pour le bien de l’homme jusqu’à l’heure même de son humiliation. Il vécut dans la pauvreté et le renoncement pour sauver le pécheur de son avilissement. Dans un monde qu’il avait lui-même créé, il n’avait pas un lieu où reposer sa tête fatiguée. Nous récoltons les fruits de ce sacrifice infini. Et cependant, lorsqu’on nous demande d’accomplir un certain travail, lorsqu’on a besoin de notre argent pour faire avancer l’œuvre du salut des âmes, nous nous détournons de notre devoir et nous prions qu’on veuille bien nous excuser. Quelle honteuse indolence, quelle indifférence, quel égoïsme pervers nous empêchent d’entendre les appels divins!

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Le Christ, la Majesté du ciel, le Roi de gloire, doit-il se charger de sa lourde croix, porter la couronne d’épines et boire la coupe amère tandis que nous prenons nos aises, que nous nous glorifions nous-mêmes et que nous oublions les âmes pour lesquelles il a versé son sang? Non, donnons pendant que nous le pouvons. Faisons-le alors que nous en avons la force. Travaillons tandis qu’il est jour. Consacrons notre temps et notre argent au service de Dieu afin d’être approuvés du Seigneur et de recevoir sa récompense.*

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Tatiana Patrasco

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