Pourquoi nos sœurs en suivant la mode déroberaientelles Dieu du service qui lui est dû, ainsi que son trésor de l’argent qu’elles devraient y déposer? On donne à sa toilette ses premières et ses meilleures pensées; on dissipe son temps et on perd son argent. On néglige de cultiver son esprit et son cœur, et on considère son caractère de moindre importance que sa parure. Un esprit doux et paisible est d’une valeur infinie; et c’est la pire des folies que de dissiper en frivoles occupations les occasions que l’on a de s’assurer ce précieux ornement de l’âme.
Mes sœurs, nous pouvons faire une belle œuvre pour le Seigneur si nous le voulons. La femme ne connaît pas sa puissance. La volonté de Dieu n’est pas qu’elle emploie ses facultés dans des questions de ce genre: “Que mangeronsnous? Que boirons-nous? De quoi serons-nous vêtus?” Il y a un but plus élevé pour la femme, une destinée plus noble. Elle doit développer ses facultés pour que Dieu l’emploie à sauver des âmes de la ruine éternelle…
Le plus grand malheur, c’est l’influence qu’ont ces choses sur les enfants. Presque aussitôt qu’ils viennent au monde, ils sont assujettis aux exigences de la mode et ils entendent beaucoup plus parler de leurs habits que de leur salut. Ils voient leur mère consulter avec plus de soin les journaux de mode que la Bible. On se rend plus souvent chez le marchand d’étoffes et la modiste qu’à l’église. On considère que la façon d’une robe a beaucoup plus d’importance que l’ornement du caractère. On fait de grandes réprimandes aux enfants pour avoir sali leurs beaux habits, et l’esprit devient acariâtre et irritable sous cette continuelle contrainte.
Un caractère gâté n’inquiète pas autant une mère qu’un vêtement sali. L’enfant entend beaucoup plus parler d’habits que de vertus, car la mère connaît bien mieux la mode que son Sauveur. Son exemple entoure trop souvent la jeunesse d’une atmosphère délétère. Le vice déguisé sous le dehors de la mode se glisse parmi les enfants.
-692-
La simplicité dans les vêtements fera paraître une femme sensée à son avantage, car nous jugeons le caractère d’une personne d’après le vêtement qu’elle porte. Des habits somptueux trahissent la vanité et la faiblesse du caractère. Une femme modeste, pieuse, s’habillera modestement. Le bon goût, un esprit cultivé se révèlent dans le choix de vêtements simples et convenables.
Il est un ornement qui ne périra jamais, qui contribuera au bonheur de tous ceux qui nous entourent, et qui luira d’une pure lumière dans l’au-delà: c’est celui d’un esprit doux et paisible. Dieu nous a ordonné de revêtir nos âmes des plus riches vêtements. Chaque fois qu’ils se regardent dans le miroir, les adorateurs de la mode devraient penser à leurs âmes négligées. Chaque heure passée à la toilette devrait leur reprocher de laisser inculte leur esprit. Il pourrait alors y avoir une réforme qui élèverait et ennoblirait toutes les aspirations et tous les projets de la vie. Au lieu de rechercher les ornements d’or, on devrait redoubler d’efforts pour acquérir cette sagesse qui vaut plus que l’or fin, et qui est plus précieuse que le diamant.
Celles qui sacrifient à l’autel de la mode n’ont que peu de force de caractère et peu d’énergie physique. Le but de leur vie n’a rien d’élevé, de sorte qu’elles n’arrivent à rien de digne. Nous rencontrons partout des femmes dont l’esprit et le cœur sont absorbés par l’amour des vêtements et par la toilette. L’âme de la femme est desséchée et rapetissée, et toutes ses pensées se concentrent sur sa pauvre et misérable personne. Une jeune fille, vêtue à la mode, passant un jour dans la rue près d’un groupe de messieurs, l’un d’eux demanda qui elle était. On lui répondit: “C’est un joli bibelot dans la maison de son père; à part cela, elle n’est bonne à rien.” C’est une chose déplorable de voir celles qui se disent disciples du Christ adopter les vêtements et les manières de “bibelots” inutiles.
-693-
Pierre donne des instructions précieuses au sujet des vêtements de la femme chrétienne. “Ayez, dit-il en s’adressant aux femmes, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu.” 1 Pierre 3:3-5. Tout ce que nous conseillons, c’est qu’on se soumette à la Parole de Dieu. Lisons-nous la Bible, suivons-nous ses enseignements? Voulons-nous obéir à Dieu ou nous conformer aux coutumes du monde? Voulons-nous servir Dieu ou Mamon? Pouvons-nous espérer jouir de la paix du cœur et être approuvées de Dieu en marchant directement à l’encontre des enseignements de sa Parole?
L’apôtre Paul exhorte les chrétiens à ne pas se conformer au monde, mais à être transformés par le renouvellement de l’intelligence, “afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait”. Romains 12:2. Nombreuses sont celles qui, tout en se disant enfants de Dieu, n’éprouvent aucun scrupule à se conformer aux coutumes du monde en portant de l’or, des perles et une toilette coûteuse. Celles qui sont trop consciencieuses pour le faire, sont considérées comme des personnes aux idées étroites, superstitieuses et même fanatiques. Mais c’est le Seigneur qui condescend à nous donner ces instructions; ce sont des déclarations de la sagesse infinie, et celles qui les dédaignent le font à leurs risques et périls. Celles qui s’attachent aux ornements défendus par la Parole de Dieu ont le cœur plein d’orgueil et de vanité. Elles désirent attirer l’attention. Leur toilette semble dire: “Regardez-moi, admirez-moi.” C’est ainsi que la vanité naturelle au cœur humain augmente chez elles d’une manière constante. Lorsque l’esprit s’occupe uniquement de Dieu, toutes ces parures inutiles disparaissent.
-694-
L’apôtre met en contraste les ornements extérieurs avec la douceur et la tranquillité d’esprit, puis il parle de la valeur de cette dernière, en disant qu’elle “est d’un grand prix devant Dieu”. Il y a une contradiction évidente entre l’amour des ornements extérieurs et la douceur et la paix de l’esprit. Ce n’est que lorsque nous cherchons à nous conformer en toutes choses à la volonté de Dieu que la paix et la joie règnent dans nos cœurs.
L’amour de la toilette met en danger la moralité, et fait de la femme l’opposée de la femme chrétienne que distinguent la modestie et la sobriété.
Le Christ a honte de ceux qui se disent ses disciples. En quoi lui ressemblons-nous? En quoi notre vêtement est-il conforme aux enseignements de la Bible? Je ne voudrais pas que les péchés de l’Eglise pèsent sur moi, et je donne le signal d’alarme. Depuis des années, j’ai rendu un témoignage net et décisif sur ce sujet, soit par la plume, soit par la parole. Je n’ai pas négligé de faire connaître tout le conseil de Dieu. Je veux être nette du sang de tous. Le fait que la mondanité et l’orgueil règnent universellement n’autorise pas les chrétiens à faire comme les autres. Dieu a dit: “Tu ne suivras point la multitude pour faire le mal.” Exode 23:2.
Mes sœurs, ne jouez pas plus longtemps avec votre âme et avec Dieu. Il m’a été montré que la principale cause qui vous empêche d’avancer est votre amour de la toilette. Cela vous conduit à négliger vos devoirs les plus importants, et vous trouverez à peine une étincelle de l’amour de Dieu dans vos cœurs. Renoncez sans délai à ce qui vous fait reculer, car c’est un péché contre votre âme et contre Dieu. Ne vous laissez pas endurcir par les séductions du péché. La mode obscurcit l’intelligence et ronge la spiritualité. Elle pervertit les églises adventistes et fait plus que toute autre chose pour séparer leurs membres de Dieu. Il m’a été montré que nos réglements d’église sont très insuffisants à cet égard. Tout étalage d’orgueil dans les vêtements, défendu par la Parole de Dieu, devrait être une raison suffisante pour que l’église exerce sa discipline. Si malgré les avertissements, les appels et les vives sollicitations, une sœur continue de suivre son cœur perverti, on peut considérer que celui-ci n’est en aucune manière soumis au Christ. Seul, le moi est l’objet de son adoration. Celle qui s’en rend coupable détourne de Dieu un grand nombre de personnes.
Les adventistes commettent un très grand péché en laissant les membres de leurs églises se vêtir d’une manière qui ne s’accorde pas avec leur foi. Nous devons nous élever immédiatement contre ce péché, et fermer la porte aux séductions de la mode. Si les églises ne font pas cela, elles se perdront.