Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 591-594 Jour 147

Chapitre 94 — Demeurer en Christ

Le Christ, enseignant ses disciples, leur dit: “Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit.” Jean 15:1, 2. Celui qui est uni au Christ, recevant la sève et tirant sa subsistance du cep, fera les œuvres du Christ. S’il n’a pas en lui l’amour du Sauveur, c’est qu’il est détaché du cep. Aimer Dieu pardessus toutes choses et son prochain comme soi-même, voilà la base de la vraie religion.

Le Christ demande à chacun de ceux qui se réclament de son nom: “M’aimes-tu?” Si vous aimez Jésus, vous aimerez les âmes pour lesquelles il est mort. Un homme peut n’avoir pas une allure qui plaise, être imparfait à bien des égards, mais s’il a la réputation d’être franc et honnête, il gagnera la confiance de ceux qui l’entourent. L’amour de la vérité, la confiance qu’on peut placer en lui feront oublier les traits désagréables de son caractère. Avoir le sentiment d’être à sa place et d’avoir répondu à l’appel qui nous était adressé, mettre volontiers de côté le moi pour faire du bien à ses semblables, voilà ce qui nous assurera la paix du cœur et la faveur de Dieu.

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Ceux qui marcheront fidèlement dans l’empreinte des pas de leur Rédempteur qui s’est sacrifié lui-même refléteront l’esprit du Christ. La pureté et l’amour du Sauveur se verront dans leur caractère et leur vie de chaque jour. La douceur et la vérité guideront leurs pas. Chaque sarment est émondé, afin qu’il porte plus de fruit; quelques-uns ont un riche feuillage, mais cette apparence est trompeuse. Les disciples du Christ peuvent se livrer à quelque travail pour le Maître, et cependant ne pas accomplir la moitié de ce qu’ils pourraient faire. Alors le Christ les émonde, parce que la mondanité, l’amour du moi, l’orgueil doivent être bannis de leurs vies. Le cultivateur coupe les vrilles inutiles afin que les sarments portent plus de fruit. Il faut supprimer les causes qui rendent les sarments stériles, supprimer ce qui est défectueux pour faire place aux rayons salutaires du Soleil de justice.

Dieu a formé le dessein, par le Christ, de donner à l’homme tombé une occasion de se relever. Beaucoup ne comprennent pas pourquoi ils ont été créés; ils ne savent pas que c’est afin d’être une source de bénédiction pour leurs semblables, et pour glorifier Dieu plutôt qu’eux-mêmes. Dieu émonde constamment ses enfants; il coupe les branches inutiles, afin qu’elles portent du fruit à sa gloire et n’aient pas seulement des feuilles. Dieu nous éprouve par la tristesse, les déceptions et les afflictions afin que les travers de notre caractère fassent place à des qualités. Il faut que les idoles soient abandonnées, que la conscience devienne plus sensible, les méditations intimes, plus spirituelles, le caractère, enfin, plus harmonieusement équilibré. Ceux qui désirent réellement glorifier Dieu seront reconnaissants de ce que le Seigneur démasque chaque idole et leur révèle chaque péché, afin qu’ils puissent voir le mal et l’abandonner. Mais le cœur partagé préférera toujours l’indulgence au renoncement.

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Le sarment, qui paraît sec, lorsqu’il est uni au cep participe à la vie de celui-ci, auquel il adhère fibre à fibre. La greffe bourgeonne, fleurit et produit du fruit. L’âme, morte dans ses fautes et dans ses péchés, doit suivre un processus semblable afin d’être réconciliée avec Dieu et de participer à la joie et à la vie du Christ. Comme les greffons reçoivent la vie lorsqu’ils sont unis au cep, ainsi le pécheur participe à la nature divine par son union avec le Sauveur. L’homme fini s’unit au Dieu infini. Alors les paroles du Christ demeurent en nous; nous ne sommes pas poussés à l’action par un sentiment intermittent, mais par un principe vivant et permanent. Les paroles du Christ doivent être méditées et conservées dans le cœur. Il ne faut pas qu’elles soient répétées à la manière du perroquet, sans trouver de place dans la mémoire et sans exercer d’influence sur le cœur et sur la vie.

De même que les sarments doivent rester attachés au cep pour participer à la sève qui leur donne la vie et les fait fleurir, de même ceux qui aiment Dieu et suivent sa Parole doivent demeurer dans son amour. Sans le Christ nous ne pouvons triompher d’un seul péché, ni vaincre la plus petite tentation. Beaucoup ont besoin de l’esprit et de la puissance du Christ pour éclairer leur intelligence, comme Bartimée avait besoin de ses yeux pour voir. “Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi.” Jean 15:4. Tous ceux qui demeurent réellement en Christ feront cette expérience. Le Père les accepte dans le Bien-aimé, et ils deviennent les objets de sa tendre sollicitude. Il en résultera la pureté du cœur, une vie bien réglée et un caractère sans défaut. Le fruit porté par l’arbre chrétien, c’est “l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance”. Galates 5:22, 23.*

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Chapitre 95 — Une leçon d’humilité

Jésus a donné à tous des leçons d’humilité, mais spécialement au prédicateur de l’Evangile. Dans son humiliation, lorsque son œuvre sur la terre était sur le point d’être achevée et qu’il allait retourner auprès de son Père dans toute sa puissance et toute sa gloire, l’une des dernières leçons données à ses disciples fut une leçon d’humilité. Tandis que ces derniers discutaient pour savoir lequel d’entre eux serait le plus grand dans le royaume promis, il se ceignit d’un linge comme un serviteur et lava les pieds de ceux qui l’appelaient Maître et Seigneur.

Son ministère était presque achevé; il n’avait plus que quelques leçons à donner à ses disciples. Et pour que ceux-ci n’oublient jamais l’humilité de l’Agneau de Dieu, celui qui s’offrait en sacrifice pour l’homme tombé s’humilia lui-même jusqu’à leur laver les pieds. C’est une excellente chose pour nous et nos prédicateurs de relire fréquemment* les scènes finales de la vie de notre Rédempteur. Assiégé de tentations à ce moment-là, il nous donne à tous une leçon de la plus haute importance.

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Il serait bon que chacun de nous passe une heure par jour à relire la vie du Christ, de la crèche à la croix. Nous devrions en examiner chaque détail et par l’imagination en revoir chaque scène, spécialement celles de la fin de sa vie terrestre. En relisant ses enseignements et le récit de ses souffrances, de son sacrifice infini pour nous racheter, nous fortifierons notre foi, nous vivifierons notre amour, et nous comprendrons mieux l’esprit qui animait notre Rédempteur.

Si nous voulons être sauvés au dernier jour nous devons tous apprendre, au pied de la croix, ce qu’est la repentance et la foi. Le Christ a souffert l’humiliation afin de nous sauver de la mort éternelle. Pour devenir notre bouclier, il a consenti à subir les moqueries et les insultes. Ce sont nos transgressions qui tissaient ce voile ténébreux enveloppant son âme divine et le faisaient crier à Dieu comme quelqu’un qui est frappé et abandonné. Il s’est chargé de nos tristesses; il a été blessé et il s’est offert pour nos péchés, afin que nous fussions justifiés devant Dieu par lui. Tout ce qui est généreux et noble chez l’homme provient de la contemplation du Christ sur la croix.

J’aspire à voir nos prédicateurs contempler davantage la croix du Christ. Leurs cœurs seront subjugués par l’amour incomparable du Sauveur, cet amour qui le poussa au sacrifice infini. Si, en rapport avec la théorie de la vérité, nos prédicateurs insistaient davantage sur la piété pratique, avec un cœur rempli de l’esprit de vérité, nous verrions davantage d’âmes se joindre au troupeau de l’unique Berger; les cœurs seraient touchés par la croix du Calvaire, par la générosité et la piété infinies de Jésus qui souffrit pour l’homme perdu. Ces sujets vitaux, en rapport avec les points de doctrine de notre foi, seraient d’un grand profit pour le peuple de Dieu. Mais il faut que celui qui enseigne ait une connaissance expérimentale de l’amour du Christ.

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Tatiana Patrasco

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