Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 643-646 Jour 160

Ne temporisez pas

C’est une folie manifeste que d’attendre presque jusqu’à sa dernière heure pour se préparer à la vie future. C’est aussi une grave erreur que de ne pas répondre immédiatement aux appels de Dieu et de n’être généreux qu’au moment où l’on doit passer à d’autres l’administration de ses biens. Ceux à qui l’on confie ses richesses peuvent ne pas les administrer aussi bien. Comment des riches osent-ils courir de tels risques? Ceux qui attendent d’être à l’article de la mort pour disposer de leurs biens, les donnent à la mort plutôt qu’à Dieu. En agissant ainsi, ils vont directement à l’encontre du plan divin, pourtant clairement tracé. S’ils veulent faire du bien, qu’ils profitent du moment présent et travaillent de toutes leurs forces, comme s’ils craignaient de laisser échapper l’occasion. 

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Ceux qui négligent un devoir connu en ne faisant pas droit en cette vie aux exigences de Dieu, qui calment leur conscience en se disant qu’ils feront un legs par testament, ceux-là ne recevront ni louange, ni récompense de la part du Maître. Ils n’ont pas renoncé à eux-mêmes, mais, en parfaits égoïstes, ils ont gardé leurs biens à leur disposition aussi longtemps que possible. Seule l’étreinte de la mort leur a fait lâcher prise. Ce que plusieurs renvoient jusqu’au dernier moment devrait être accompli pendant qu’ils sont en bonne santé, s’ils étaient vraiment chrétiens. Qu’ils se consacrent à Dieu, eux et leurs biens, et, en agissant comme de fidèles économes, ils auront la satisfaction de faire leur devoir. En disposant eux-mêmes de leurs biens, ils s’acquitteront de leurs responsabilités envers Dieu au lieu de s’en décharger sur d’autres. 

Nous devons nous considérer comme des intendants et bien comprendre que Dieu est le suprême propriétaire, à qui nous devrons rendre ce qui lui appartient dès qu’il nous y invitera. Quand il viendra nous réclamer ce qui lui est dû, avec les intérêts, les cupides apprendront qu’au lieu de multiplier les talents qui leur avaient été confiés, ils ont attiré sur eux la sentence prononcée sur le serviteur méchant et paresseux. 

Le Seigneur désire que la mort de ses serviteurs soit considérée comme une perte, à cause de la bonne influence qu’ils ont exercée et des nombreuses offrandes volontaires qu’ils faisaient pour alimenter le trésor du Seigneur. Des legs testamentaires sont les misérables substituts de la libéralité qui n’a pas été exercée pendant la vie. C’est chaque jour que le serviteur de Dieu devrait faire son testament par de bonnes œuvres et de généreuses offrandes. Il ne faut pas que la part du Seigneur soit infime à côté de celle que l’on se réserve pour soi. En faisant chaque jour son testament, on se souviendra des objets et des amis qui occupent la plus grande place dans les affections. Jésus est le meilleur ami. Il n’a pas considéré sa propre vie, mais il l’a donnée pour nous et s’est fait pauvre en notre faveur, afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis. Il veut notre cœur tout entier, nos biens, tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes.

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Mais de nombreux chrétiens de profession renvoient toujours le moment de faire droit aux appels de Jésus pendant leur vie, et ils se moquent de lui en lui faisant une simple aumône à leur mort. Que tous ceux qui sont dans ce cas sachent que ce vol envers Dieu n’est pas dû à l’impulsion du moment, mais qu’il s’agit d’un plan mûrement médité, puisqu’ils introduisent leurs testaments par ces mots: “En pleine possession de mes facultés…” Après avoir volé Dieu leur vie durant, ils continuent à le faire après leur mort. Et cela, ils le décident dans la pleine jouissance de leurs facultés. Ce sont de tels testaments que certaines personnes prennent comme oreiller de sécurité. Leur testament fait partie de leur péparation à la mort, car elles l’ont rédigé afin de n’être pas troublées par ces préoccupations au moment de mourir. Ces personnes peuvent-elles penser avec tranquillité qu’un jour elles seront appelées à rendre compte de leur administration? 

Il faut être riche en bonnes œuvres pendant cette vie pour avoir l’assurance de posséder la vie éternelle. Quandles juges s’assié??nt et que les livres seront ouverts, chacun sera récompensé selon ses œuvres. Bien des gens ont leur nom inscrit sur les registres de l’église, mais les livres du ciel les accusent de vol. A moins qu’ils ne se repentent et ne travaillent pour le Maître dans un esprit de générosité, leur sort sera certainement celui du serviteur infidèle.

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Il arrive souvent qu’un homme d’affaires meure subitement sans qu’il lui soit laissé le temps de se préparer. Lorsqu’on examine sa situation financière, on la trouve souvent tragiquement compliquée. Les hommes de loi absorbent une grande partie de son avoir, et parfois même la totalité, pour mettre sa situation au clair, et il ne reste rien pour la veuve, les enfants et l’œuvre du Seigneur, qui sont ainsi lésés. Les fidèles économes de Dieu sauront exactement où leurs affaires en sont et, en hommes avisés, ils seront prêts à toute éventualité. S’ils venaient à mourir subitement, ceux qui seraient appelés à dresser leur bilan ne rencontreraient aucune difficulté grave. 

Beaucoup de gens ne pensent pas à faire leur testament parce qu’ils jouissent apparemment d’une bonne santé. Mais nos frères devraient prendre cette précaution. Il faut qu’ils connaissent exactement l’état de leur fortune et qu’ils ne laissent pas leurs affaires dans le désordre. Qu’ils prennent des dispositions telles que tout soit clair s’ils viennent à manquer brusquement.

Les testaments doivent être faits de manière à avoir une valeur légale. Ensuite, ils peuvent se conserver pendant des années sans nuire à personne, si le testateur continue à soutenir de ses dons la cause de Dieu. Mes frères, le fait d’avoir rédigé votre testament ne vous fera pas mourir un jour plus tôt. En disposant de vos biens en faveur de vos parents, prenez aussi bien garde de ne pas oublier l’œuvre de Dieu. Vous êtes détenteurs des biens du Seigneur, c’est pourquoi vous devez d’abord vous soucier de répondre à ses appels. Naturellement, il ne s’agit pas de laisser votre femme et vos enfants dans la misère et vous devez prendre vos dispositions en conséquence. Mais ne sacrifiez pas à la coutume en portant sur votre testament une longue liste de parents qui ne sont pas dans le besoin. 

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Ayez toujours à l’esprit que la manière égoïste de disposer de ses biens selon la coutume ne fait pas partie du plan de Dieu, mais est une erreur humaine. Les chrétiens devraient se poser en réformateurs et abandonner le système actuel, en donnant à leurs testaments une tout autre tournure. N’oubliez jamais que ce que vous avez en main est en réalité la propriété du Seigneur. C’est la volonté de Dieu qui fait la loi. Si un homme vous avait choisi comme exécuteur testamentaire, ne mettriez-vous pas toute votre attention à connaître la volonté du testateur, afin de vous assurer que la moindre somme est affectée selon ses désirs? Votre Ami céleste vous a confié des biens et donné son testament pour vous indiquer l’emploi que vous devez en faire. Si vous considérez ce testament avec un cœur désintéressé, ce qui appartient au Seigneur ne recevra pas une fausse destination. La cause de Dieu a été honteusement négligée parce que ceux que le Seigneur a comblés de biens pour qu’ils puissent faire face à toute éventualité, se sont laissé aller à l’ingratitude et à la désobéissance. 

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