Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 651-654 Jour 162

Le calme et l’empire sur soi-même

Certains hommes sont rudes et se plaisent à critiquer. Ils s’excusent ou essaient de se justifier de leur manque de politesse chrétienne en rappelant que quelques réformateurs agissarent ainsi. Ils prétendent que l’œuvre de nos jours demande que l’on ait le même esprit; mais ce n’est pas vrai. Un esprit calme, qui sait se dominer, est préférable, même dans la société la plus grossière. Un zèle amer ne fait de bien à personne. Dieu n’a pas choisi les réformateurs parce qu’ils étaient autoritaires et violents. Il les a acceptés tels qu’ils étaient, malgré leurs défauts de caractère. Mais il leur aurait confié dix fois plus de responsabilités s’ils avaient été humbles et si leurs esprits avaient été dominés par la raison. Si les prédicateurs doivent condamner le péché et l’impiété, l’impureté et la fausseté; s’ils sont appelés parfois à dénoncer le mal chez les grands aussi bien que chez les humbles; s’ils doivent montrer que l’indignation de Dieu tombera sur le transgresseur de la loi, il ne faut pas qu’ils se montrent autoritaires ou tyranniques, mais qu’ils manifestent de la bonté et de l’amour, qu’ils cherchent à sauver et non à détruire.

La patience de Jéhovah enseigne aux prédicateurs et aux membres d’église qui aspirent à collaborer avec le Christ, des leçons de support et de charité. Le Christ s’adjoignit Judas et l’impétueux Pierre, non parce que Judas était avare et Pierre violent, mais parce que ces deux hommes pouvaient apprendre de lui, leur grand Maître, et devenir comme lui, généreux, doux et humbles de cœur. Jésus discerna chez ces deux apôtres de précieuses qualités. Judas possédaient des capacités en matière de finances qui auraient pu rendre de grands services à l’Eglise s’il avait profité des leçons que le Christ avait données lorsqu’il condamnait tout égoïsme, toute fraude et toute avarice, même dans les moindres détails de la vie. Ces leçons furent souvent répétées. “Celui qui est fidèle dans les moindres choses, dit Jésus, l’est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes.” Luc 16:10.

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Stricte integrité

Notre Sauveur s’efforçait de faire comprendre à ses auditeurs que celui qui cherche à nuire à son prochain dans les petites choses, lui fait aussi tort dans les grandes, si l’occasion s’en présente. Le moindre écart renverse les barrières et prépare le cœur à commettre de plus grandes injustices. Le Christ, par le précepte et par l’exemple, enseignait que la plus stricte intégrité devait caractériser nos agissements à l’égard du prochain. “Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, disait-il, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes.” Matthieu 7:12. Il dénonçait continuellement les défauts des Pharisiens. Ceux-ci prétendaient garder la loi de Dieu, bien qu’ils vécussent dans le péché. Ils dépouillaient un grand nombre de veuves et d’orphelins de leur petit avoir pour satisfaire leur insatiable amour de l’argent.

Judas aurait pu profiter de toutes ces leçons, s’il avait voulu être droit de cœur; mais il ne put vaincre son désir d’amasser, et l’amour de l’argent finit par le dominer. Il tenait la bourse contenant l’argent qui devait être employé pour faire avancer l’œuvre du Christ, et, de temps en temps, il en prenait de petites sommes pour son propre usage. Son cœur égoïste convoitait l’offrande du vase de parfum faite par Marie, et il lui reprocha son imprévoyance. C’est ainsi qu’au lieu d’apprendre, il voulait instruire notre Seigneur sur l’opportunité de l’acte de Marie.

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Judas et Pierre eurent l’occasion et le privilège d’assister constamment aux leçons du Christ et de profiter de son exemple pour corriger les mauvais traits de leur caractère. Tout en entendant Jésus dénoncer l’hypocrisie et la corruption des Pharisiens, ils voyaient avec quelle sollicitude et quels efforts leur Maître cherchait à changer ceux qui l’accusaient avec tant de sévérité. Le Sauveur pleurait en constatant les ténèbres où ils étaient plongés. Il gémissait sur Jérusalem, s’écriant dans son amour: “Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu!” Luc 13:34.

La patience de Jésus

Pierre était hardi, inflexible, prompt et zélé dans tout ce qu’il faisait. Le Christ vit en lui des qualités qui devaient être de grande valeur pour l’Eglise. C’est pourquoi il le prit avec lui afin que tout ce qu’il y avait de bon et de précieux puisse être préservé, et que, par les leçons de son Maître, ce qu’il y avait de rude dans ses manières soit adouci. Si son cœur était vraiment transformé par la grâce divine, un changement extérieur s’opérerait et se verrait dans des actes de bonté, de charité et de bienveillance. Jamais Jésus ne fut froid et inabordable. Souvent des personnes affligées allaient le trouver dans sa retraite, lorsqu’il avait le plus besoin de calme et de repos, mais il avait un regard de bonté et une parole encourageante pour chacun. Il était un modèle de vraie bienveillance. Pierre renia son Maître, mais il s’en repentit ensuite et s’humilia profondément de ce grand péché; et le Christ montra qu’il avait pardonné à son disciple égaré en l’appelant par son nom après sa résurrection. 

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Quant à Judas, il céda aux tentations de Satan et trahit son meilleur ami. Pierre avait profité des leçons du Christ, et il poursuivit l’œuvre de réforme que les disciples devaient continuer après l’ascension du Maître. Ces deux hommes représentent les deux classes de personnes que le Christ s’adjoignit. Il leur accorda l’avantage d’assister à ses enseignements et leur donna l’exemple de sa vie de dévouement et de sacrifice.

Plus l’homme considérera son Sauveur, plus il s’approchera de lui, plus il lui ressemblera, et plus il fera ses œuvres. Le monde actuel a besoin qu’intervienne une action réformatrice. La lumière de la vérité illumine les hommes décidés et d’une réelle valeur morale, et elle les amène à travailler avec persévérance au salut de tous ceux qui veulent entendre les appels de l’Esprit de Dieu.

L’amour qui devrait exister entre les membres d’église fait souvent place à la critique; et cela paraît même dans les services religieux, dans les réflexions et les attaques personnelles. Ces choses ne devraient pas être tolérées par les prédicateurs, les anciens ou les membres. Dans les services de l’église, on devrait toujours avoir en vue la gloire de Dieu. Lorsque des hommes de tempéraments divers se convertissent, il faut que les traits de caractère s’adoucissent au contact de la vérité, sinon l’église en souffrira; ces hommes sacrifieront la paix et l’harmonie en se laissant aller à leur égoïsme et à leurs défauts. En cherchant à découvrir les fautes des autres, beaucoup négligent d’examiner leur propre cœur et de purifier leur vie. Cela déplaît au Seigneur. Les membres de l’église doivent veiller jalousement sur leurs propres âmes, critiquer leurs propres actions, de crainte de se conduire d’une manière égoïste et d’être une cause de scandale pour leurs frères plus faibles.

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