Témoignages pour l’Eglise, vol. 2 p. 595-598 Jour 322

Chapitre 7 — Notre devoir envers le monde

“Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique.” “Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.” Jean 3:16, 17. L’amour de Dieu embrasse toute l’humanité. Lorsqu’il confia a ses disciples le mandat évangélique, le Christ leur dit: “Allez par tout le monde, et prechez la bonne nouvelle a toute la création.” Marc 16:15.

Le dessein de Dieu était qu’une plus grande ouvre que celle qui a été accomplie jusqu’ici soit faite en faveur des hommes. Ce n’était pas le désir du Seigneur qu’un aussi grand nombre d’hommes et de femmes se rangent sous les étendards de Satan et s’enrôlent comme rebelles contre le gouvernement divin. Le Rédempteur du monde ne destinait pas les membres de la famille humaine — constituant l’héritage qu’il s’était acquis — a vivre et a mourir dans leurs péchés. Pourquoi, alors, y en a-t-il si peu qui se convertissent et qui soient sauvés? C’est parce qu’un grand nombre de ceux qui professent etre chrétiens agissent a la maniere du grand apostat. Des milliers d’etres humains qui ne connaissent pas Dieu pourraient aujourd’hui se réjouir dans son amour si ceux qui prétendent le servir travaillaient dans l’esprit du Christ.

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Les bénédictions, aussi bien temporelles que spirituelles, qui découlent du salut sont destinées a l’humanité tout entiere. Beaucoup accusent Dieu du fait que la misere et la souffrance regnent dans le monde, mais ce n’était pas sa volonté qu’il en fut ainsi. Il n’est jamais entré dans ses desseins qu’un homme jouisse de toutes les douceurs de la vie tandis que les enfants des autres meurent de faim. Dieu est un Dieu de bonté. Il a en réserve d’amples provisions pour tous, et il désire pourvoir aux besoins de toutes ses créatures par l’intermédiaire de ses représentants, auxquels il a confié ses biens.

Que tous ceux qui croient a la Parole de Dieu lisent les instructions renfermées dans le Lévitique et dans le Deutéronome. Ils y verront le genre d’éducation qui était donnée dans les familles israélites. Si le peuple élu était appelé a etre saint et distinct des autres nations qui ne connaissaient pas Dieu, il était aussi appelé a traiter l’étranger avec bonté. Celui-ci ne devait pas etre regardé avec mépris parce que ne faisant pas partie du peuple d’Israël. Les Israélites devaient aimer l’étranger parce que le Christ donnerait un jour sa vie pour lui aussi bien que pour les enfants l’Israël. Lors de la fete des tabernacles, alors qu’ils se remémoraient les bienfaits de Dieu, ils devaient souhaiter la bienvenue a l’étranger qui se trouvait parmi eux. Et au temps de la moisson, il leur était ordonné de laisser un coin de leurs champs sans le moissonner a son intention et a l’intention du pauvre. De sorte que l’étranger pouvait aussi participer aux bénédictions divines. Le Seigneur, le Dieu d’Israël, donnait a ses enfants l’ordre d’accueillir tous les étrangers qui désiraient se joindre a eux car, de cette maniere, ceux-ci apprendraient a connaître la loi de l’Eternel et a glorifier Dieu par leur obéissance.

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De meme aujourd’hui Dieu désire que ses enfants fassent part au monde des bénédictions temporelles et spirituelles qu’ils reçoivent de lui. C’est de tout disciple du Christ, dans tous les âges, que le Sauveur a dit que “des fleuves d’eau vive jailliront de lui”.

Mais au lieu de faire part a d’autres des dons qu’ils ont reçus du Seigneur, un grand nombre de ceux qui professent le christianisme sont uniquement préoccupés de leurs intérets personnels et privent égoistement leurs semblables des bénédictions de Dieu.

Alors que le Seigneur, dans sa providence, a chargé la terre de ses trésors et rempli ses greniers d’abondance, le dénuement et la misere s’étalent de toutes parts. Une Providence généreuse a placé entre les mains de ses représentants de quoi pourvoir avec abondance aux besoins de tous; mais les économes de Dieu se sont montrés infideles. Dans le monde soi-disant chrétien, il se dépense en extravagances de quoi pourvoir largement aux besoins de tous les affamés et de quoi vetir ceux qui sont nus. Des hommes qui portent le nom de chrétiens font servir l’argent du Seigneur a la satisfaction de leurs plaisirs égoistes et de leurs appétits, a l’usage de boissons alcoolisées et de mets délicats, a l’achat de maisons, d’ameublements somptueux, et de vetements couteux, alors qu’ils accordent a peine un regard de pitié ou une parole de sympathie aux etres souffrants ou nécessiteux.

Le grand champ de la mission interieure

Que de miseres au coeur de nos pays qui se disent chrétiens! Pensez aux conditions de vie des indigents dans nos grandes villes. Dans ces centres se trouvent des multitudes d’etres humains auxquels on accorde moins d’attention ou de soins qu’aux betes. On y rencontre des milliers d’enfants infortunés, mi-vetus, mourant de faim, enfants qui portent sur leurs visages la flétrissure du vice et de la dégradation. Des familles vivent ensemble dans de misérables habitations dont beaucoup ne sont que des caves ou des celliers suintant d’humidité et de pourriture. Des bébés viennent au monde dans ces bouges, des enfants et des adolescents y grandissent sans jamais rien voir d’attrayant, et dans l’ignorance des beautés naturelles créées par Dieu pour réjouir le cour. Les pratiques basses et honteuse, les exemples pernicieux qui s’offrent constamment a ces enfants, a ces jeunes gens et a ces jeunes filles, modelent leurs caracteres. Le nom de Dieu n’est prononcé devant eux que sous forme d’injures. Les vapeurs de l’alcool et la fumée du tabac dont ils sont saturés, les paroles inconvenantes qui retentissent a leurs oreilles, la dégradation morale dont tous les aspects s’étalent sous leurs yeux pervertissent leurs sens. Des cris pitoyables pour de la nourriture et des vetements se font entendre de ces repaires de la misere ou la priere est totalement inconnue.

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Nos églises ont a cet égard une ouvre a accomplir, une ouvre dont un grand nombre de personnes n’ont qu’une faible idée et qui n’a pour ainsi dire pas été entamée. “J’ai eu faim”, a dit le Christ, “et vous m’avez donné a manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné a boire; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; j’étais nu, et vous m’avez vetu; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous etes venus vers moi.” Matthieu 25:35, 36. Quelques-uns pensent que s’ils donnent de l’argent a cette ouvre ils ont fait tout ce qui leur est demandé, mais ils se trompent. Les dons en argent ne peuvent remplacer le travail personnel. Il est juste de donner de nos biens, et un plus grand nombre d’entre nous devraient agir de la sorte; mais un service personnel est demandé a tous, suivant les forces et les possibilités de chacun.

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Tatiana Patrasco

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