Témoignages pour l’Eglise, vol. 1 p. 527-530 Jour 131

Sympathie et sociabilité

En tant que peuple, nous manquons beaucoup de sympathie et de sociabilité. Celui qui parle d’indépendance et qui se replie sur lui-même n’accomplit pas la tâche que Dieu lui a désignée. Nous sommes enfants de Dieu et pour notre bonheur nous dépendons les uns des autres. Dieu et l’humanité ont besoin de nous. Il nous faut jouer tout notre rôle dans cette vie. C’est la culture des éléments sociaux de notre nature qui nous amène à sympathiser avec nos frères, nous apportant ainsi le bonheur par les efforts mêmes que nous faisons pour le bien de nos semblables. Le bonheur dans le ciel consistera dans la communion d’êtres saints, la vie harmonieuse avec les anges et avec les rachetés qui ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. Nous ne pouvons pas être heureux aussi longtemps que nous sommes repliés sur nous-mêmes. Il nous faut vivre dans ce monde de manière à gagner des âmes pour le Sauveur. Si nous faisons tort à d’autres, nous nous faisons tort à nous aussi. Si nous sommes en bénédiction aux autres, la bénédiction retombera également sur nous, car tout acte bon a sa répercussion en nous.

Notre devoir est de nous entraider. Nous ne sommes pas toujours en contact avec des chrétiens sociables, avec des gens aimables et doux. Beaucoup d’entre eux n’ont pas reçu une éducation convenable; leurs caractères sont mal dégrossis, ce sont des gens rudes et grognons, qui semblent contrefaits sous tous les rapports. Quand nous essayons de les aider à discerner et à corriger leurs défauts, il nous faut prendre garde à ne pas devenir impatients ou irritables. Il y a des gens désagréables qui professent être chrétiens, mais la beauté de la grâce chrétienne les transformera si on leur montre avec soin ce qu’ils doivent faire pour obtenir la douceur, l’amabilité de celui qu’ils prétendent suivre, en se souvenant que nul de nous ne vit pour lui-même. Ouvriers avec le Christ! Quelle haute situation!

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Dans nos grandes agglomérations, où allons-nous trouver les missionnaires prêts au sacrifice? Le Seigneur a besoin d’ouvriers dans sa vigne. Craignons de lui dérober le temps qu’il réclame de nous. Craignons de le dépenser dans des occupations oiseuses et la parure du corps, en employant à des sujets frivoles les heures précieuses que Dieu nous a données pour qu’elles soient vouées à la prière, à la lecture de la Bible, au travail en faveur de nos semblables. C’est ainsi que nous nous rendrons aptes, nous et les autres, pour la grande œuvre dont la responsabilité repose sur nous.

Des mères font un travail sans nécessité en confectionnant des vêtements destinés seulement à embellir leur propre personne et leurs enfants. C’est notre devoir de nous habiller simplement et de vêtir nos enfants proprement, sans ornements inutiles, sans broderies, sans étalage, en prenant grand soin de ne pas développer en eux l’amour de la toilette qui ferait leur ruine. Cherchons au contraire à leur inculquer les grâces chrétiennes. Aucun d’entre nous ne peut être excusé de ne pas remplir son devoir, et il n’est pas question de nous tenir devant le trône de Dieu si nous ne faisons pas ce que le Maître nous a enjoints de faire.

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Il faut des missionnaires pour Dieu, des hommes et des femmes fidèles qui ne fuiront pas leurs responsabilités. Un travail accompli judicieusement aura de bons résultats, car il y a vraiment un travail à faire. La vérité doit être annoncée avec soin par des hommes qui uniront la douceur à la sagesse. Ne nous tenons pas à l’écart de nos semblables, mais approchons-nous d’eux: car leurs âmes sont aussi précieuses que la nôtre. Nous pouvons faire pénétrer la lumière dans leurs foyers et les engager, avec un esprit de douceur et de soumission, à prendre leur part du privilège qui leur est offert. Nous pouvons prier avec eux si l’occasion est favorable et leur montrer quelles sont les sphères élevées qu’ils peuvent atteindre, leur disant ainsi avec prudence quelles sont les vérités sacrées que Dieu a réservées pour les derniers jours.

Il y a dans notre Eglise plus de réunions pour chanter que pour prier. Mais même ces réunions-là doivent être conduites avec révérence en même temps qu’avec joie, afin qu’elles exercent une bonne influence. Il y a, toutefois, trop de plaisanteries, de conversations oiseuses, de bavardages pour que ces rencontres soient profitables et pour qu’elles élèvent les pensées et affinent les manières.*

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Chapitre 86 — Réveils à sensation

L’intérêt des membres de l’église de … a été trop dispersé. Quand un nouveau sujet d’excitation apparaît, il y a toujours des gens pour jeter le poids de leur influence du mauvais côté. Il faut être sur ses gardes pour ne pas se laisser entraîner à des erreurs destinées à nous écarter de la vérité que nous avons à prêcher. Il y a toujours des gens prêts à voir et à entendre des révélations nouvelles et étranges; et l’ennemi de nos âmes, particulièrement dans les grandes villes, a tout ce qu’il faut pour éveiller la curiosité et retenir l’esprit loin des vérités par lesquelles nous devons être sanctifiés dans cette dernière période de l’histoire du monde.

Si l’on prête l’oreille à toutes les variétés d’excitation religieuse et que l’on néglige de soutenir pleinement, par sa présence et son influence, la minorité de ceux qui ont* foi en une vérité impopulaire, il y aura beaucoup de faiblesse dans l’église, là où il devrait y avoir de la force. Satan emploie des moyens variés pour accomplir ses desseins; si, sous le drapeau d’une religion populaire, il peut entraîner ceux qui chancellent sur le chemin de la vérité, il a abouti à ce qu’il désire: affaiblir le peuple de Dieu. Cet enthousiasme pour de prétendus réveils, enthousiasme qui va et qui vient comme la marée, trompe par ses fluctuations beaucoup d’honnêtes gens qui sont enclins à penser qu’il y a là le véritable Esprit de Dieu. Les conversions se multiplient; les personnes excitables, les faibles s’assemblent autour du nouveau drapeau. Mais lorsque la vague se retire, ces gens échouent sur le rivage. Que de faux docteurs ne vous trompent pas ni ne vous entraînent par de vaines paroles. L’ennemi des âmes sait qu’il a suffisamment de fables agréables pour satisfaire la curiosité de tous. Il y aura toujours des étoiles filantes, mais le trait de feu qu’elles laissent s’efface immédiatement et les ténèbres semblent plus denses qu’auparavant. Ces réveils religieux à sensation qui se produisent par le récit d’anecdotes et d’exhibitions excentriques et bizarres, ne sont qu’une œuvre de surface. Ceux dont la foi est entraînée par le charme et l’engouement produits par ces lumières subites ne contribueront jamais à édifier l’Eglise de Dieu. Ils sont prêts à se retirer à la moindre occasion et à en entraîner d’autres à ces assemblées où ils entendent des prédications qui affaiblissent l’âme et apportent la confusion dans les esprits. C’est détourner l’intérêt de la cause de Dieu et c’est pourquoi l’œuvre du Seigneui est stagnante. Il faut être ferme dans la foi, et ne pas se laisser ébranler. Nous avons une œuvre devant nous; elle consiste à faire briller la lumière de la vérité révélée dans la loi de Dieu, à la faire pénétrer dans les esprits pour que toute obscurité soit bannie. Cette œuvre demande de la décision, une énergie persévérante et un but précis qu’il faut s’efforcer d’atteindre.

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Tatiana Patrasco

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